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Cérémonie de Guru Bum Tsok

Cette année marque le 1262ème anniversaire de l’arrivée du Maître Padmasambhava au Tibet. En ces temps difficiles en raison des maladies, des guerres et du réchauffement climatique, la prière au Maître Padmasambhava est un moyen puissant de dissiper les obstacles et de propager le Dharma.

C’est pourquoi Lama Kunga Kunchok organise une cérémonie de Guru Bum Tsok et invite, pour cette occasion S.E. Lhatsé Tulku Rinpoché.

L’Association Bouddhique Orgyen Rangdjoung Dorjé Ling (ABCORDL) et le Centre Culturel Tibétain Dzogchenpa (CCTD), fondés par Lama Kunga Kunchok, ont l’honneur d’apporter leur soutien à cet événement.

La cérémonie se tiendra les 24, 25 et 26 mai à la Grande Pagode du Bois de Vincennes. L’événement est gratuit, ouvert à tous sur simple inscription. Les déjeuners et collations sont offerts.


Programme

Vendredi 24 mai 2024
10h à 12h : Guru Bum Tsok
12h à 14h : Déjeuner végétarien offert aux participants
14h à 15h30 : Guru Bum Tsok
15h30 à 16h : Collation offerte aux participants
16h à 17h : Enseignement sur le développement de l’Esprit d’Eveil

Samedi 25 mai 2024
10h à 12h : Guru Bum Tsok
12h à 14h : Déjeuner végétarien offert aux participants
14h à 15h30 : Guru Bum Tsok
15h30 à 16h : Collation offerte aux participants
16h à 17h : Initiation du Rigdzin Dupa

Dimanche 26 mai 2024
10h à 12h : Guru Bum Tsok
12h à 14h : Déjeuner végétarien offert aux participants
14h à 15h30 : Guru Bum Tsok
15h30 à 16h : Collation offerte aux participants
16h à 16h30 : Enseignement sur le Rigdzin Dupa
16h30 à 17h : Initiation de longue vie du Longchen Nyingtik
17h à 17h30 : Mandala de remerciements

Pour vous inscrire à cet événement, veuillez remplir le formulaire en ligne :

Formulaire d’inscription


Les bienfaits du Guru Bum Tsok

Émanation unifiant en elle la sagesse connaissante de notre enseignant sans égal – le Seigneur des sages –, du parfait bouddha Amitābha ainsi que du Seigneur du monde qu’est le tout-puissant exalté Avalokiteśvara, le maître Padmasambhava est le second bouddha d’Oḍḍiyāna loué dans les écritures telles que celle du Filet Magique de Mañjuśrī.

Au lever du soleil, le dixième jour du mois et de l’année du singe, il s’est miraculeusement manifesté au sud-ouest du pays d’Oḍḍiyāna, dans le cœur d’un lotus sur une île du lac Sindhu, le « lac de lait ». Ayant ainsi pris naissance, il œuvra de manière inconcevable pour le bien des êtres à Oḍḍiyāna et dans de nombreuses régions, Tagzik, Gilgit, Baltistan, Ladakh, Cachemire, Inde, île de Laṅkā, Drāvida, Sumatra, Bengale, Népal, Bouthan, Kāmarūpa à l’est, Khotan, Chine, etc.

Puis, à un moment donné, lorsque ses altruistes prières d’aspiration antérieures arrivèrent à maturité, il accepta l’invitation de Trisong Detsen – le trente-huitième souverain de la dynastie tibétaine – et, en l’année eau-tigre (762), se rendit au pays des neiges, territoire le plus haut de notre planète qui a été loué dans les écritures du Victorieux comme étant le champ de conversion du sublime Avalokiteśvara. Là, sur les rives du Yarlung Tsangpo, l’abbé, le maître et le roi du Dharma se réunirent à Drakmar Ombutsel experts dans les méthodes habiles pour discipliner ceux qui doivent l’être, ils œuvrèrent si bien à travers les quatre sublimes moyens d’attraction et autres que tous les humains et non-humains entrèrent dans la sainte Doctrine, par la manière pacifique ou courroucée. Samye – l’inconcevable monastère immuable et spontanément établi – fut érigé selon trois styles et de nombreux enseignements des sūtras et tantras furent traduits après qu’un premier édit ait été publié pour le roi du Tibet et ses sujets. L’abbé et le maître mirent tous deux en place une communauté monastique initiée par les « sept hommes à l’essai » et établirent un collège d’étude et de méditation.

Le maître Padmasambhava se rendit miraculeusement dans le Tibet occidental, oriental et central. Que ce soit dans les montagnes neigeuses, les rochers ou les lacs, il pratiqua dans tous les lieux sacrés et les bénit. Afin que les enseignements des sūtras et tantras se diffusent largement dans le futur et, plus spécialement, afin que la puissance des bénédictions des mantras secrets ne disparaisse pas, après avoir concentré les instructions essentielles des tantras, il dissimula en tant que termas d’innombrables trésors spirituels tels que les « cent trésors pour soutenir la force vitale du roi » ou les « cinq grands trésors de l’Esprit ». Il prophétisa alors qu’ils seraient révélés dans le futur par de nombreux grands êtres de l’école ancienne et des écoles nouvelles qui apparaîtraient successivement et il transmit ces enseignements à chacun d’eux par mandat de l’esprit en accompagnant sa prophétie de prières d’aspiration. Dans les zones rocheuses de Samye Chimphu, de Shotö Tidro et d’ailleurs, il tourna la roue du Dharma des neuf Véhicules en transmettant notamment à ses disciples fortunés les enseignements des trois classes de tantras intérieurs tels que le Dzogchen Sangwa. En œuvrant ainsi, la lampe de la sainte Doctrine illumina la terre entière. Des accomplis des deux types de saṅgha ayant atteint la suprême réalisation, à commencer par les vingt-cinq disciples, roi et sujets, se manifestèrent sans interruption et cette lignée de transmission mêlant kamas et termas en un seul courant dans les instructions qui font mûrir et libèrent l’esprit, se développa pendant cinquante ans. C’est sur cette base que le système philosophique nyingmapa des anciennes traductions émergea et se diffusa au Tibet avec ses enseignements unissant sūtras et tantras qui embrassent la totalité de la Doctrine du Victorieux. Qui plus est, sur un plan général, le maître Padmasambhava – le second bouddha d’Oḍḍiyāna–, œuvre de manière inconcevable pour le bien des êtres dans le milliard de champs du système cosmique de Sahā et plus spécialement dans toutes les régions du Continent des Jambosiers, avec sa sagesse, son amour et sa capacité. En particulier, il embrasse dans sa compassion les disciples de notre époque marquée par les cinq dégénérescences rampantes et leur adresse avec force de profonds souhaits, ce qui a fait dire à Jamgön Mipam Rinpoché, une émanation de Mañjuśrī manifestée parmi les hommes :
Bien que la dégénérescence s’intensifie comme les ténèbres, l’activité de Padma, le seigneur des Victorieux, brille comme la lune. C’est pourquoi les bénédictions du précieux maître d’Oḍḍiyāna pénètrent l’esprit sauvage des êtres de ces temps dégénérés à la mesure des facteurs afflictifs qui se développent en eux.

Le précieux maître d’Oḍḍiyāna lui-même a dit :

Vous mes disciples qui souhaitez quitter le saṃsāra,
Adressez-moi continûment vos prières avec foi et dévotion.
Sur un ton affligé semblable à celui d’un enfant appelant ses parents au secours
Et mélodieux comme le son mélancolique du luth ou de la flûte,
Priez aux six veilles du jour et de la nuit !
Et il est écrit également dans un terma :
Méditez sur Padmasambhava
Avec un corps à la forme insubstantielle et lumineuse.
Générez alors la fierté de sa grandeur
Et récitez avec ferveur et sans interruption
Le mantra quintessentiel de Thötreng Tsal,
Comme un torrent dévalant des rochers.
Je ne pourrai moi-même faire autrement que de venir.
Lorsque vous dirigerez d’intenses prières
Vers moi, Padma d’Oḍḍiyāna,
Avec le respect né d’une forte dévotion
Et un intense sentiment de ferveur,
J’arriverai devant vous.

Comme le montrent ces mots, c’est avec dévotion que nous devons nous focaliser par l’esprit, le cœur et les tripes sur le précieux maître d’Oḍḍiyāna, sans nous contenter de prononcer de simples mots et nous devons mobiliser la foi et la vision pure avec le sentiment d’être en présence réelle d’un bouddha. Si nous prions avec concentration après avoir récité la Prière en sept vers et le Bendza Guru Mantra les bénédictions nous pénètreront rapidement, les obstacles liés aux seize formes de peurs telles que celle d’une mort avant l’heure seront dissipées alors que la longévité et les mérites s’accroîtront. Ultimement, nous rencontrerons le précieux maître d’Oḍḍiyāna, nous entendrons ses paroles et nous renaîtrons au couchant, en la Terre pure de félicité.

Tels sont certains des bienfaits inconcevables de cette pratique. En outre, on trouve ceci dans les « Bienfaits du Siddhi » du grand tertön Karma Lingpa :

Jadis, dans le glorieux [monastère de] Samye,
La dame Yeshe Tsogyal
Offrit au Seigneur d’Oḍḍiyāna
Le suprême maṇḍala extérieur, intérieur et secret.
Puis, elle se prosterna avec dévotion et s’adressa à lui :
« Dans le futur, les êtres auront l’esprit dispersé.
Incorrigibles, ils auront une vision gravement erronée de la Doctrine.
En particulier, ils seront nombreux à générer une vue fausse des profonds mantras secrets.
En ces temps-là, lorsque le Tibet sera affligé
Par les trois fléaux que sont la maladie, la guerre et la famine,
De nombreux rituels bénéfiques auront beau exister,
L’opportunité de les accomplir ne se présentera pas et les obstacles seront grands.
Les substances et instruments [pour ces rituels] ne pourront être réunis au complet
Et les êtres de ces temps mauvais vivront en désaccord.
[Aussi,] veuillez expliquer tous les bienfaits qu’il y aura
À accomplir, à ce moment-là, la pratique du maître que vous êtes ».
Le grand maître répondit :
« Pieuse femme, tu as raison.
En vue d’une telle époque future,
J’ai dissimulé de nombreux trésors bénéfiques
Mais à cause [du manque de] mérites des êtres,
Il sera très difficile de réunir les circonstances propices [pour leur révélation].
Cependant, en ce genre d’époque,
Si, dans les lieux sacrés, les grands monastères,
Au sommet des hautes montagnes ou au bord des fleuves,
Sur les sites miraculeux des dieux et des esprits,
Les tantristes préservant leurs samayas,
Les moines et moniales gardant leur discipline,
Les hommes pieux
Et les femmes de qualité
Récitent cent, mille, dix-mille, cent mille, dix millions de fois ou plus encore
Le mantra quintessentiel qu’est le Bendza Guru
Avec l’excellente motivation de l’esprit d’éveil,
Il en découlera d’inconcevable bienfaits.
Maladies, influences nocives, guerres, conflits,
Mauvaises récoltes, famines et manifestations illusoires seront pacifiés.
La pluie tombera au moment opportun
Et le pays connaîtra la bonne fortune, la vertu et l’excellence.
Dans cette vie, la suivante ou le bardo on verra en réalité ou, à défaut, dans les expériences spirituelles et les rêves, le visage du grand maître d’Oḍḍiyāna et on entendra alors ses profondes et mélodieuses paroles. Plus tard, à Ngayab Palri, on intègrera l’assemblée des vidyādharas masculins et féminins et on y pratiquera les mantras secrets. On franchira ainsi les Terres et les Voies pour atteindre le plein éveil. Qui récite cent fois sans interruption ce Bendza Guru quintessentiel, Sera apprécié par les autres
Et bénéficiera sans effort de nourritures, richesses et jouissances.
Qui le récite mille ou dix-mille fois
Submergera de sa splendeur les perceptions d’autrui
Et l’énergie des bénédictions ne connaîtra aucune entrave.
Qui le récite cent mille ou dix millions de fois,
Amènera les trois mondes sous son contrôle,
Subjuguera avec éclat les trois plans d’existence
Assujettira tous les dieux et esprits, sans exception.
Mènera sans obstacle les quatre activités éveillées
Et œuvrera de manière inconcevable pour le bien des êtres
En fonction de ses souhaits personnels.
Qui le récite trente millions ou soixante-dix millions de fois
Assujettira les huit classes de dieux et d’esprits
Sans jamais être séparé des bouddhas
Ni dissocié du Seigneur d’Oḍḍiyāna
Et toutes les tâches qu’il leur confiera seront accomplies.
Les meilleurs [pratiquants] réaliseront en cette vie le corps d’arc-en-ciel,
Les pratiquants intermédiaires embrasseront la Claire Lumière au moment de la mort
Et les moins bons se libèreront du saṃsāra dans le bardo.

Comme on le voit dans ces mots, le potentiel des bienfaits de cette pratique est inconcevable
et les décrire serait sans fin.


Voici l'article du jour :

Le bardo naturel de cette vie - 8/19

Nous devons penser que nous allons maintenant écouter cet enseignement profond qui porte sur les six bardos pour pouvoir libérer l’ensemble de tous les êtres qui est aussi vaste que vaste est l’espace.

Il est maintenant important de développer l’esprit de l’Éveil. C’est la première pensée que nous devons avoir en notre esprit car tous les êtres sans exception désirent le bonheur mais tout ce qu’ils accumulent est source de souffrance. Tous les êtres désirent le bonheur mais dans toutes les activités que ces êtres ont, il y a un « je », il y a cette saisie du « je » et à cause de cette saisie qu’ils ont du « moi », leur activité apporte de la souffrance. Le Bouddha a effectivement parlé de ce « je », de ce « moi ». A partir du moment où il y a les cinq agrégats, et notre corps est composé de ces cinq agrégats, il y a ce « moi ». Mais le problème est cette saisie que nous avons du « moi ».
C’est pour cela que le Bouddha a enseigné toutes sortes de méthodes qui vont nous permettre d’être séparés de la saisie du « moi », du « je ».

Entre l’ensemble des êtres qui ont été nos mères et le Bouddha, quelle est la différence ?

C’est juste cette saisie du « moi », c’est la seule différence. S’il n’y avait pas cette saisie, tous les êtres seraient des Bouddhas. C’est parce que nous pensons à longueur de temps et au fur et à mesure de notre activité à ce « moi », à ce « je », à cette saisie que nous accumulons toutes sortes de souffrances. C’est pour cela qu’il faut un moyen pour être séparé de cette saisie du « moi » et du « je » et ce moyen, c’est actuellement le Bardo de cette vie dans lequel nous nous trouvons.

Nous avons vu la fois précédente dans ce bardo de cette vie, la pratique de Dorjé Sempa. Nous avons parlé de la pratique de Dorjé Sempa dans la pratique plus spécifique de Chiné. Quand nous parlons de Chiné, c’est la pacification mentale. Chi c’est pacifier, être en paix et Né c’est demeurer, donc demeurer dans cette clarté, dans cette paix de l’esprit. Dans notre esprit, nous avons toutes sortes de pensées. C’est pour cela qu’il faut vraiment pacifier notre esprit. A travers la pratique de Chiné, nous allons arriver à calmer notre esprit, en fait, à le détendre.

Nous pourrions prendre l’exemple suivant : si nous nous trouvons dans une foule, peut-être qu’au bout d’un moment, nous allons être fatigués de toute cette foule et que nous allons vouloir changer d’endroit. Nous allons nous déplacer et aller dans un endroit plus solitaire. Dans cette solitude, à nouveau, nous allons trouver une certaine paix, une certaine détente dans notre esprit et dans notre corps.

En fait, dans cette pratique de Chiné, c’est exactement la même chose par rapport à nos émotions. Nous avons toutes sortes d’émotions. Lorsque nous allons faire cette pratique de Chiné, nous allons calmer notre esprit, nous allons nous mettre dans un endroit plutôt solitaire, dans un endroit tranquille et à travers cette pratique, notre esprit va être pacifié, va demeurer dans cette paix et un certain bienfait va apparaître dans notre esprit et nous allons nous dire : « oh, tiens, je suis bien, je suis bien dans cette pratique ». Et à nouveau des pensées vont revenir dans notre esprit. En fait, cela dépend de nous puisque tout vient de notre esprit.

Grâce à cette pratique de Chiné, nous allons finalement et véritablement voir la clarté de notre esprit. Naturellement, cette clarté va apparaître dans notre esprit. Mais nous ne pouvons pas dire à travers cette pratique de Chiné que, malgré tout, nous avons atteint la réalisation, la Vue ultime. Non, cette pratique de Chiné ne nous permet pas d’atteindre la réalisation, c’est une étape. C’est avec cette pratique de pacification de l’esprit en union ou réunie avec la pratique de Lhakthong, (la vision pénétrante) que nous pouvons atteindre une certaine réalisation. Mais il faut débuter par la pratique de Chiné. Si nous souhaitons faire un feu, s’il y a beaucoup de vent, il sera impossible d’allumer ce feu. Tout d’abord, il faudra arrêter le vent et quand ce vent sera parfaitement calmé, à ce moment-là, le feu pourra prendre.

C’est pour cela que pour atteindre l’état de réalisation, il faut tout d’abord calmer nos pensées, calmer notre esprit. Si moi-même je veux, maintenant, vous introduire à Rigpa, à cette pleine conscience, à cette clarté, si vous avez l’esprit agité par toutes ces émotions, vous ne pourrez pas la reconnaître. Alors que si tout d’abord, à travers la pratique de Chiné, vous pacifiez votre esprit, votre esprit devient calme, une certaine clarté peut apparaître dans votre esprit. A ce moment-là, si je vous introduis à cette clarté, vous allez pouvoir la reconnaître.

Donc, comme nous l’avons vu, il y a différentes méthodes dans cette pratique de Chiné que nous voyons maintenant dans le bardo de cette vie.

Une de ces méthodes que nous avons vue est la pratique de Dorjé Sempa. Nous allons concentrer notre esprit sur une seule pensée et ce sera la visualisation de Dorjé Sempa. Quand Dorjé Sempa a atteint l’état de Bouddha, il a fait véritablement le souhait « Puisse l’ensemble de tous les êtres pouvoir atteindre cet état de Bouddha ». C’est pour cela que nous pouvons le méditer. Nous sommes actuellement dans l’ignorance, dans la non-reconnaissance de notre nature véritable, de la nature véritable de notre esprit. A travers cette méditation de Dorjé Sempa, nous allons pouvoir nettoyer, purifier, nous allons pouvoir confesser l’ensemble de toutes nos souillures.

Ce qui pourrait être bien à effectuer, c’est de recevoir comme la fois précédente, par exemple, les instructions sur la pratique de Dorjé Sempa et de faire cette pratique de Dorjé Sempa dans la semaine qui suit. C’est-à-dire, chaque jour, pouvoir pratiquer Dorjé Sempa et puis, ensuite, quand arrive l’autre semaine d’enseignement, je peux donner, à nouveau, un autre moyen ou une autre instruction. Je pense que, actuellement, les circonstances ne sont peut-être pas évidentes pour que cela se fasse parce que vous êtes très occupés. D’une manière traditionnelle, cela se passerait plutôt ainsi. Mais malgré tout, faire cette pratique de Dorjé Sempa est vraiment d’un grand bienfait. Il y a vraiment de très grandes bénédictions à faire cette pratique.

Aujourd’hui, nous allons méditer sur le Noble Tchenrézi. Nous allons faire Chiné, mais cette fois-ci sur le noble Tchenrézi.

Vous pourriez vous poser la question « mais pourquoi faire différentes divinités, toutes les divinités, c’est exactement la même chose, donc pourquoi en prendre des différentes ? Effectivement, toutes les divinités ont la même essence, mais elles ont chacune une particularité. C’est au niveau de leurs souhaits. Comme nous l’avons vu, Dorjé Sempa a fait le souhait « puisse l’ensemble de tous les êtres être purifiés de leurs fautes et de leurs voiles ». Donc si nous désirons véritablement nous purifier de toutes les fautes et de tous les voiles accumulés, nous allons adresser une prière particulière à Dorjé Sempa et puis, si nous voulons développer l’Esprit de l’Eveil –bien sûr, nous avons l’Esprit de l’Éveil – mais nous ne le reconnaissons pas encore véritablement dans notre esprit. Pour pouvoir développer cet aspect de l’Esprit de l’Éveil, nous allons nous tourner plus particulièrement vers le noble Tchenrézi.

Donc, nous allons maintenant visualiser en face de nous, dans l’espace, le Noble Tchenrézi à quatre bras.

Au cœur du Noble Tchenrézi va se trouver la syllabe germe HRI, c’est une syllable germe tibétaine, le son va être le plus important. Il y a le son HRI en français. Tout le monde peut entendre ce son. Normalement, il y a une lettre mais cette lettre est écrite en tibétain, cela n’est peut-être pas évident pour vous, donc vous allez rester uniquement sur ce son HRI.

Je pense que vous pouvez écrire cette syllabe en français dans la mesure où ce qui est important, c’est le son. Au départ, le Bouddha Sakyamuni était en Inde et tout était en sanscrit. Au départ, il n’y avait pas la lettre tibétaine, elle est venue par la suite. Vous pouvez écrire cette lettre HRI en français, le son en lui-même est dans notre être, certains sons sont vraiment dans notre courant d’être, dont cette syllabe particulière. Malgré tout, je vais quand même vous écrire cette lettre en tibétain. Si les gens pensent que c’est bien que cette lettre soit écrite en tibétain, c’est bien, je vais l’écrire.
Donc, comme nous l’avons vu, nous devons visualiser le Noble Tchenrézi en face de nous dans l’espace et en son cœur, nous visualisons cette syllabe HRI. Nous devons visualiser qu’une lumière blanche irradie de cette syllabe et que cette lumière va irradier en même temps que le son de cette syllabe, les deux vont simultanément irradier. Nous devons concentrer notre esprit sur cette visualisation de la syllabe HRI. Notre esprit doit être juste, focalisé sur cette syllabe mais il faut qu’il y ait vraiment une détente. Il faut que tranquillement vous gardiez votre esprit concentré et, si vous le faites ainsi, spontanément, naturellement, votre esprit va se détendre.

C’est la syllabe cœur de Tchenrézi. Quand nous récitons le mantra de Tchenrézi : OM MANI PEME HUNG, il s’appelle le Mantra aux Six Syllabes, là nous ne récitons pas le HRI, cela n’est pas nécessaire.

Ce qui est important, c’est de concentrer notre esprit sur la syllabe germe et comment visualiser Tchenrézi. Il y a des photos où nous pouvons voir différents Tchenrézi. Il y a Tchenrézi à quatre bras. Il y a Tchenrézi à deux bras et il y a aussi Tchenrézi à mille bras. Ce soir, nous visualisons Tchenrezi à quatre bras. Nous pouvons nous le représenter avec un visage, c’est un humain et sa particularité par rapport à nous est qu’il a quatre bras et il est très beau, il est resplendissant de beauté.

Ses deux premières mains sont jointes au niveau du cœur. A l’intérieur de ces deux mains, se trouve le joyau de sagesse qui est très rare. Il a deux autres bras qui sont à l’extérieur. Dans la main gauche, il tient un lotus et dans la main droite, il tient un rosaire de cristal. Il est paré de toutes sortes de soieries. Il est aussi orné de tous les ornements du corps de gloire, c’est-à-dire qu’il a différents tissus sur son corps. Ses cheveux sont relevés en chignon. Il a un diadème à cinq pointes. Ces cinq pointes représentent les cinq familles de Bouddhas, vous avez dû voir cela sur la photo qui vous a été donnée. En son cœur, se trouve la lettre HRI de couleur blanche, comme son corps qui lui aussi est blanc.

Ce qui est important à comprendre dans cette visualisation, c’est de concentrer son esprit plus particulièrement sur cette lettre HRI. Et lors de cette visualisation, il faut veiller à ce qu’il n’y ait pas d’obstacle. Il faut faire attention, dans la détente, et quand des obstacles apparaissent, il faut couper ces obstacles, il faut amener au-delà de la visualisation tout ce qui pourrait gêner cette visualisation, cette concentration.
Il faut concentrer son esprit sur cette visualisation mais il ne faut pas s’endormir pendant la visualisation. Si nous avons la détente, c’est une méthode contre l’orgueil. Pouvoir concentrer son esprit en un seul point sur cette visualisation permet de couper le désir. Et si nous méditons ainsi cette pratique de Chiné et que la jalousie survienne dans notre esprit, à ce moment là, cela ira. Que du désir survienne dans notre esprit, cela sera aussi dissipé. En fait toutes sortes d’émotions qui surviennent dans notre esprit seront dissipées. Car au travers de cette pratique de Chiné, nous allons pouvoir finalement pacifier notre esprit dans la détente.

A travers cette pratique de Chiné, comme nous l’avons vu, notre esprit va être pacifié de ces différentes émotions du désir, de la colère, de l’opacité mentale, de la jalousie et nous allons pouvoir aller au-delà de ces émotions, et naturellement, la détente s’installera dans notre esprit.

Quel est le bienfait de cette pratique de Chiné ?

Dans cette vie-ci, nous allons pouvoir être séparés des maladies et de la souffrance. Finalement, dans nos vies prochaines, nous pourrons atteindre le parfait état de Bouddha. Quel est ce bienfait ? Comme nous l’avons vu les fois précédentes, dans la moindre petite activité que nous pouvons avoir, une colère peut apparaître. Quand cette colère apparaît dans notre esprit, cela nous nuit et cela nuit aussi aux autres êtres. Finalement, nous arrivons même à en être malade. Quand des maladies apparaissent dans notre esprit, qui peut nous aider ? A ce moment là, personne ne peut nous aider. C’est pour cela qu’il est vraiment d’un grand bienfait de faire cette pratique de Chiné pour pouvoir être séparé de cette colère.

Il y a une grande bénédiction à faire cette pratique de Tchenrézi.
Il y a un point sur lequel il faut faire attention durant cette méditation. Il est tout à fait possible qu’au début, nous pensions que nous avons beaucoup d’émotions. Si beaucoup d’émotions surviennent dans notre esprit, nous pouvons nous dire que, grâce à cette pratique de Chiné, nous devrions avoir moins d’émotions alors que si nous en avons plus, il y a quelque chose qui ne va pas. Qu’il vaut mieux laisser complètement tomber cette pratique car cela ne nous apporte pas du tout ce que cela devrait nous apporter. Mais il faut voir que, jusqu’à présent, nous étions tellement dans nos pensées, que ces pensées tournaient tellement dans notre esprit que nous n’en étions même pas conscients. A travers cette pratique de Chiné, nous commençons à prendre conscience que nous avons de pensées. C’est pour cela qu’au départ, nous pensons avoir beaucoup de pensées et que c’est uniquement parce que nous commençons à les reconnaître. Il faut donc développer encore plus de persévérance dans la pratique et se dire que si nous avons déjà eu la possibilité de reconnaître ces pensées, que si nous continuons cette pratique de Chiné, peut-être que finalement, notre esprit va complètement se pacifier. Et peut-être qu’à travers la bénédiction de Tchenrézi, nous allons pouvoir obtenir son propre état, nous allons pouvoir nous-mêmes devenir Tchenrézi.

Si vous effectuez la pratique de Tchenrézi, cela pourra vous aider au moment de votre mort ou dans les différents bardos. Il est bien de savoir qu’il y aura un fruit de cette pratique de Tchenrézi, comme quand vous goûtez quelque chose, vous pouvez reconnaître si ce goût est salé, sucré ou acide et il est bien de reconnaître, de savoir.
Et maintenant, nous allons méditer ainsi.