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Enseignement

Les dix actes non-vertueux

Chépa Dorjé Rinpoché - Paris, le 7 avril 2002.

Nous devons penser que nous allons écouter cet enseignement afin d’établir l’ensemble de tous les êtres en l’état de parfait éveil, tous ces êtres qui ont été nos pères et nos mères et dont le nombre est aussi vaste que vaste est l’espace.

Pourquoi parlons-nous de ces êtres dont le nombre est aussi vaste que l’espace ? Parce que ces êtres ont eu une grande bonté à notre égard. Tous ces êtres ont été nos pères et nos mères sans absolument aucune exception. Actuellement ils errent dans le samsara : parfois ils prennent renaissance dans le monde des enfers, parfois dans le monde des esprits avides, parfois dans le monde humain ou dans le monde animal. Nous devons donc développer une grande compassion à leur égard et c’est cela, développer l’esprit d’éveil. En fait, développer l’esprit d’éveil n’est rien d’autre que d’ouvrir son esprit, développer un esprit très vaste.

Il est vraiment important d’avoir cet esprit vaste car à l’ordinaire notre esprit est très étriqué, très étroit, car nous pensons toujours à la même chose, nous tournons toujours autour des mêmes choses, nous avons toutes sortes de pensées. Toutes ces pensées tournent autour de notre travail, de nos activités. Plus notre esprit tourne dans ces différentes pensées, plus notre esprit devient étriqué. C’est pourquoi quand nous parlons de développer cet esprit d’éveil, ce n’est rien d’autre que d’ouvrir notre esprit, que de développer notre esprit, que notre esprit devienne plus vaste, qu’il arrête d’être étriqué… Ainsi notre esprit pourra se détendre et pourra retrouver sa véritable nature. C’est pourquoi il est important d’avoir cet esprit ouvert, détendu et vaste.

Nous disons que le nombre de ces êtres est aussi vaste que vaste est l’espace car la véritable nature de notre esprit est aussi vaste que l’espace. L’espace n’a pas de fin et notre esprit est de même. Puisque spontanément nous n’avons pas la possibilité de reconnaître cet état naturel (le fait que l’esprit soit aussi vaste que l’espace), nous disons que nous devons développer cet état d’esprit, cet esprit d’éveil pour qu’ainsi, naturellement, finalement, cet esprit puisse devenir ainsi.

Pourquoi parlons-nous des des enfers ou du monde des esprits avides ? Pour que nous puissions reconnaître qu’il y a ces êtres et que donc, il y a cet état d’éveil. Si nous ne parlions pas de l’ensemble des souffrances des êtres, nous ne pourrions pas avoir la compréhension de cet esprit très vaste que nous devons développer. C’est sur le support des êtres vivants que nous parlons de l’état de Bouddha. En fait, s’il n’y avait pas le support de ces êtres vivants nous ne parlerions pas de Bouddha. Si nous disons que le Bouddha nous apporte une aide, c’est une autre manière de parler des êtres.

De même, pour que nous puissions comprendre la souffrance de tous les êtres, nous devons tout d’abord comprendre notre propre souffrance. C’est en comprenant notre souffrance, en expérimentant notre propre souffrance, que nous pouvons reconnaître que l’ensemble de tous les êtres, de même, expérimentent cette souffrance et qu’ainsi, nous pouvons souhaiter que tous les êtres, à leur tour, obtiennent ce bonheur et soient séparés de cette souffrance.

Nous ne devons pas prendre cette souffrance comme un ennemi mais nous devons prendre cette souffrance comme un professeur, comme un maître, c’est-à-dire que c’est en comprenant la nature même de la souffrance que nous pourrons l’arrêter.

Et puisque nous avons expérimenté toutes ces souffrances dans le passé, dans le Dharma l’on ne dit pas que ces souffrances en soit existent ou n’existent pas, mais simplement on explique de manière détaillée quelles sont-elles, parce que justement il y a des êtres qui n’ont pas la compréhension de ces différentes souffrances, qui ne reconnaissent pas ces différentes souffrances.

Certaines personnes se disent : « Puisque nous ne voyons pas ces êtres, cela n’existe pas ». Mais nous pouvons, dans le monde humain, voir des êtres qui sont dans le bien-être et d’autres êtres qui sont dans d’immenses souffrances. En fait, dans ces deux mondes, la souffrance est encore plus grande que celle vécue par les êtres humains.

Prenons par exemple la souffrance du monde des esprits avides. Ils souffrent continuellement de la faim et de la soif. Dans notre monde, nous avons tous expérimenté un jour, le fait de ne pas manger une journée ou deux, ce dont nous souffrons horriblement ! Que dire alors des êtres qui ne vivent pas cela, une fois, deux fois, mais d’une manière continuelle ? Et puis, par exemple, quand nous sommes malades, c’est quelque chose qui est vraiment intolérable.

Dans le monde des enfers, la souffrance est bien pire que celle-ci ! La dernière fois, nous avons vu la souffrance du monde humain, les quatre grandes souffrances, la souffrance de la naissance puis, si l’on naît, on expérimente forcément la souffrance de la vieillesse et sur le support de la souffrance de la vieillesse, on expérimente la souffrance de la maladie et, finalement, la souffrance de la mort.

Ces quatre souffrances, les êtres humains l’expérimentent, mais aussi le monde animal, les dieux et les demi-dieux. Dans le monde des dieux, plus particulièrement, ils expérimentent la souffrance de la mort. Quand la maladie survient, c’est-à-dire quand ils vont bientôt mourir, ils ont la possibilité de voir dans quel endroit ils vont prendre renaissance : cela est une très grande souffrance. Quant aux demi-dieux ils expérimentent la souffrance des querelles, car ils sont en perpétuels conflits.

Nous pourrions encore parler pendant longtemps des souffrances ; mais je vais m’arrêter là car je pense qu’en Occident, si on parle tout le temps de la souffrance, c’est une chose que les gens ont du mal à accepter. Donc, peut-être qu’au début, il vaut mieux laisser la souffrance de côté, en parler plus tard ; voilà, j’ai fini !

Nous allons maintenant parler de la loi de cause à effet, donc d’abandonner les actes (non-vertueux), et de pratiquer (les actes vertueux). Par exemple, pratiquer la vertu est une activité, un karma, abandonner la non-vertu en est une autre ; ces deux aspects font partie de la loi de cause à effet.

Nous allons commencer par abandonner les actes non-vertueux.

Dans un des soutras, il est dit :

L’activité de la non-vertu est la cause de la souffrance.

La première non-vertu : tuer

Il y a différentes manières de tuer. Il y a se tuer soi-même et tuer les autres. Il y a aussi différentes façons de se tuer, par exemple, littéralement en tibétain « tuer en s’amusant », c’est-à-dire se tuer en mangeant des choses qui ne sont pas bonnes pour nous ou en nous vêtissant d’une manière inadéquate [Au Tibet si on n’est pas assez habillé on peux mourir de froid, par exemple]].

La deuxième non-vertu : voler, prendre ce qui ne nous est pas donné

Voler les affaires des autres, c’est prendre ce qui ne nous est pas donné c’est-à-dire un objet qui appartient à quelqu’un d’autre. Et puis, plus particulièrement, voler l’administration ou qui que ce soit d’autre ; tout cela est une non-vertu qui est cause de souffrances.

La troisième non-vertu : la conduite sexuelle erronée

Donc, cela veut dire aller avec une femme qui n’est pas à nous, c’est-à-dire aller avec la femme d’un autre ou aller avec l’homme d’une autre.

La quatrième non-vertu : le mensonge

Dans le mensonge, il y a encore différents niveaux. Par exemple, s’il est nécessaire de faire un mensonge pour que les choses soient acceptées et que par la suite, on dit qul’on a menti dans cette circonstance particulière pour que cette activité puisse être possible, cela fait aussi partie du mensonge mais cette excuse est acceptable.

En fait, les petits mensonges sont acceptés pour les grandes causes telles qu’empêcher le fait de tuer ou de voler. Par exemple, si on voit un animal sauvage qui part à droite et si un chasseur vient nous demander où se trouve cet animal, si nous répondons : L’animal est parti à gauche, c’est un mensonge, mais pour une bonne cause.

Autre exemple, si quelqu’un va mourir parce qu’il n’a pas à manger, que nous-mêmes, nous n’avons pas à manger mais que nous volons la nourriture de l’autre pour donner à cette personne afin qu’elle ne meure pas, cela va. Si on vole pour donner à cette personne, il faut voler quelqu’un qui est riche, de sorte que cela ne lui nuise pas.

La cinquième non-vertu : créer la discorde

Ensuite, il y a créer la discorde. Il faut vraiment faire très attention car c’est quelque chose que nous faisons très facilement. C’est par exemple dire à quelqu’un qu’une personne a dit quelque chose à son sujet alors qu’elle n’a rien dit, qu’elle est allée voir une tierce personne en lui disant : « Tu sais, elle a dit ceci » alors qu’en fait, elle n’a rien dit du tout - ou même, si cette personne a effectivement dit quelque chose, toute chose n’est pas bonne à dire… Cela peut créer la discorde entre la première personne et nous-mêmes, cela peut créer la discorde entre la première personne et la tierce personne ; il faut donc y faire très attention.

En fait, il y a vraiment un grand danger de créer la discorde et de complètement dissiper l’amour qu’il peut y avoir dans une assemblée si on crée la discorde. Cela va détruire complètement l’assemblée. De même dans une famille, si l’on crée la discorde, l’amour ne sera plus présent, et puis, de même, entre un couple, entre des amis, si l’on crée la discorde, l’harmonie ne sera plus présente donc l’amour ne sera plus présent.

La sixième non-vertu : les mots blessants

Les mots blessants viennent quand on dit du mal de l’autre, quand on n’aime pas l’autre ; généralement ces mots blessants se lisent aussi au travers de notre visage. Et quand nous en prononçons, nous ne sommes pas bien, nous ne sommes pas dans le bien-être, quand la personne en face se met en colère, forcément nous ne pouvons pas être dans le bien-être et même si nous disons quelque chose qui a un sens véritable, si nous le disons par ces paroles blessantes, la personne ne va pas entendre le sens véritable qu’il y a derrière. C’est pour cela qu’il faudra s’efforcer de ne pas le dire par ces paroles blessantes, mais par d’autres moyens.

La septième non-vertu : le bavardage

Le bavardage est de dire des choses qui n’ont pas de sens, qui n’ont absolument aucun sens, cela fait perdre notre temps, cela fait perdre le temps des autres. Souvent, il y a ces bavardages entre un homme et une femme ; cela fait perdre le temps de l’homme et de la femme. En fait, le bavardage, c’est vraiment dire des choses qui n’ont aucun intérêt et aucun sens.

La huitième non-vertu : la convoitise

La convoitise, c’est, face à celui qui a des choses que nous ne possédons pas, avoir comme pensée : « Je veux cette chose », donc d’avoir une saisie quant à ce que l’autre possède et que nous n’avons pas.

La neuvième non-vertu : la malveillance

La malveillance, c’est avoir des pensées de nuire aux autres êtres. Et, en fait, dans cette malveillance, cela englobe un petit peu tout le reste, c’est-à-dire que spontanément, naturellement, nous pouvons développer ce genre de pensées ; être malveillant vis-à-vis d’autrui, c’est nuire à autrui par la pensée.

La dixième non-vertu : les vues erronées

Une vue erronée est une vue contraire à la vue parfaitement pure.

Nous venons de voir les dix non-vertus. Si nous abandonnons ces dix non-vertus, forcément, nous pratiquerons les vertus. En fait, nous ne pouvons pas dire que nous n’effectuons pas ces dix actes non-vertueux car c’est par ces dix actes non-vertueux que nous errons continuellement dans le cycle des existences, dans le samsara. Si nous prenons par exemple le fait de tuer, nous tuons en pensée, nous tuons par la parole, nous tuons par le corps. Tous ces actes négatifs, nous les effectuons par notre corps, parole et esprit. Pour garder le même exemple, par la pensée de se dire « Je vais le tuer », nous tuons par la pensée. Puis quand nous effectuons cet acte de tuer, c’est par notre corps. Puis nous tuons par notre parole, quand nous formulons : « Voilà, je vais tuer » ; ainsi, corps, parole et esprit sont impliqués dans cet acte de tuer.

Il en est de même pour le vol. Si nous disons à quelqu’un : « Va voler cela », exhorter quelqu’un à voler, c’est comme voler nous-mêmes. De même, si quelqu’un a volé et que nous lui disons « C’est bien, c’est vraiment bien ce qur tu a fais », c’est comme si nous l’avions volé nous-mêmes.

De même pour la conduite sexuelle incorrecte, si quelqu’un pense : « Cet homme est marié, je désire avoir cet homme, obtenir cet homme », c’est une non-vertu, une conduite sexuelle incorrecte. De même pour un homme voyant une femme mariée qui se dirait : « J’aimerais bien avoir cette femme ». Nous pouvons dire que ces deux actes c’est aussi de la convoitise dans la mesure où nous convoitons cette femme qui appartient à un autre homme ou vice-versa. Et c’est aussi un vol.

Puis, quand il y a une discussion entre ces personnes, c’est créer la discorde. Laquelle discorde engendre toutes sortes de paroles blessantes...

C’est ainsi que nous effectuons ces dix actes non-vertueux. Nos agrégats sont composés de ces dix actes non-vertueux. C’est parce que nous avons ces agrégats de non-vertu que nous expérimentons la souffrance et la maladie due à ces agrégats. Si nous voulons véritablement guérir notre corps, prendre la meilleure médecine qui soit, abandonnons les actes non-vertueux et pratiquons la vertu ; c’est la médecine la plus excellente qui soit, la plus sublime qui soit. Mais… nous ne faisons pas comme cela, nous n’abandonnons pas ces actes non-vertueux ; dès lors, nous ne pouvons pas avancer sur le chemin, ou guérir.

Dans un autre texte de Longten Rinpoché, il est fait référence à ces actes négatifs : quand on examine véritablement et quand on fait un choix en se disant « C’est cette personne-là, ou cet être-là que je vais tuer plus qu’un autre », on dit que c’est encore une plus grande erreur de tuer un être en raisonnant comme cela. Rinpoché prend l’exemple d’un troupeau de moutons, si l’on se dit : « Ce mouton-là est bien gras, donc c’est lui que je vais tuer », c’est une plus grande faute que si on prend un mouton au hasard et qu’on le tue car là il y a vraiment un esprit déterminé et qui a fait un examen avant de tuer cet être-là.

Ensuite, il y a voler. En fait, littéralement en tibétain, c’est prendre ce qui ne nous est pas donné. Si nous prenons un objet qui ne nous appartient pas, nous volons. Si nous demandons à quelqu’un : « Je veux cet objet » et si la personne nous le donne spontanément, ça va. Mais si cet objet appartient à quelqu’un d’autre, qu’elle ne nous l’a pas donné, que nous ne lui avons pas demandé et que nous prenons cet objet sans qu’il soit au courant, c’est un vol. Prendre l’ objet d’un autre, c’est un vol ; par un subterfuge, prendre possession de l’objet de quelqu’un d’autre (par exemple, s’il y a un objet que nous désirons, qui appartient à un autre, lui dire « Tiens, j’aimerais bien cet objet » et que finalement obtenir cet objet parce qu’on a parlementé), cela aussi est un vol.

Quant à la conduite sexuelle incorrecte, ce n’est pas la peine de revenir dessus, nous en avons déjà parlé.

Et puis, par la parole, il y a quatre actes non vertueux : le mensonge, les paroles blessantes, créer la discorde.

Créer la discorde, c’est changer les mots qui ont été prononcés. Il y a un très bon exemple que j’aime beaucoup. C’était durant la retraite chez Jean-François, la dernière fois. Nous avons fait un petit jeu : le téléphone arabe. Une personne dit un mot et puis le passe en chuchotant à la personne d’à côté et au bout du compte, le mot qui est prononcé n’est plus du tout celui du départ. Je trouve que c’est un très bon exemple ! Ce que j’entends n’était pas du tout ce que j’avais dit au départ : c’est vraiment cela la discorde, c’est transformer les mots, ces mots ne sont plus les mêmes. C’est un jeu, et en même temps une bonne instruction, une bonne façon de comprendre ce qu’est la discorde. Donc, il faut éviter de transformer les paroles. En fait, il faut éviter les intermédiaires, dans la mesure où, si quelqu’un a envie de dire quelque chose à une personne, il vaut mieux qu’il le lui dise directement.

Il y a une façon de créer la discorde qui est encore plus mauvaise, plus insidieuse, c’est quand deux personnes sont en harmonie et que par jalousie, on s’interpose entre ces deux personnes et qu’on crée la discorde pour que ces deux personnes se séparent ; c’est là une faute encore plus grave.

Il y a un bon moyen dans le Dharma pour éviter de créer la discorde, c’est d’éviter de parler. Alors soit on récite des mantras, soit comme dans la pratique de Nyoung-Nyé, on ne parle pas, on prend le voeu de silence. Etre dans le silence, c’est un très bon moyen dans la mesure où, quand on est dans le silence, on peut méditer, on peut réciter des mantras, on peut pratiquer, on peut juste rester l’esprit détendu et c’est une bonne façon de ne pas créer la discorde.

Donc, nous allons nous arrêter là aujourd’hui et nous allons un petit peu méditer.

Questions/réponses

 Question : (Début de la question inaudible) ...peut faire quand, par exemple, on a de la nourriture dans notre assiette ou que l’on va dans un magasin, dans une boucherie, dans un magasin de nourriture, etc., est-ce que les souhaits que l’on peut faire, ou plus exactement les offrandes qu’on peut leur faire, en leur dédiant toutes ces nourritures que l’on voit, est-ce que c’est quelque chose d’utile pour eux ou c’est juste une manière pour nous d’effectuer un acte positif ?

Réponse : En fait, tout dépend de la capacité de chacun. Certains êtres ont la capacité d’aider les gens de cette manière. Mais, quand nous offrons, quand nous allons dans un magasin et que nous pensons à ces êtres, il est possible dans l’absorption méditative, dans cet état, de véritablement donner à cette personne ce dont elle a besoin. Pour les êtres qui n’ont pas cette capacité, tout dépend de la circonstance. Si quelqu’un est pauvre, il va dans un magasin, il pense à tous ces êtres qui souffrent et que, à ce moment-là, ils offrent, ils offrent cela, c’est un moyen pour eux d’accumuler du mérite. En même temps, si cette personne a un peu d’argent et qu’elle achète certaines choses et qu’elle offre ce qu’elle a acheté, le mérite en est encore plus grand.

 (Question inaudible)

Réponse : Oui, bien sûr que nous ne pouvons pas aider les esprits avides, mais nous n’avons déjà pas la capacité de nous aider nous-mêmes, donc c’est un peu difficile..

 (Question inaudible)

Réponse : Oui, il y a un exemple qui est donné et qui est celui-ci : il y a un bodhisattva qui a tué un être, lequel être allait tuer 500 bodhisattvas. Pour éviter qu’il tue ces cinq cents êtres, ce bodhisattva l’a tué. Puisque cela a évité qu’il tue cinq cents bodhisattvas, effectivement, c’était un acte fait dans une bonne intention. Quand ce bodhisattva a effectué cet acte, il n’a pas pensé que c’était une vertu, en fait, il a pensé qu’il faisait une grande faute en tuant cet être-là mais il s’est dit qu’il valait mieux qu’il fasse cette faute plutôt que de laisser cet être commettre cinq cents meurtres.

 Question : le fait, par exemple, d’abréger les souffrances de quelqu’un, peut-on dire que c’est une faute ?

Réponse : C’est une faute, c’est une faute dans la mesure où le fruit n’est pas complètement mûr à cause de cela. Sion tue quelqu’un, le fruit ne peut pas complètement mûrir pour cette personne ; donc c’est une faute.

 Question : Cela veut dire que la souffrance pour la personne est utile à son développement ?

Réponse : Oui, bien sûr.

 (Question inaudible)

Réponse : Quoiqu’il en soit, quand le temps de la mort est venu, elle vient, quoique l’on puisse faire, la mort intervient. Rinpoché dit qu’il a vu à Taïwan quelqu’un qui a eu une aide respiratoire pendant deux jours mais quoiqu’il en soit, au bout de deux jours, il est mort. Donc par cette aide respiratoire, il a souffert plus qu’autre chose ; il a vraiment beaucoup souffert. Rinpoché pensait que c’était vraiment un bien qu’on ait fait cela. Au début ou des fois, cela l’a aidé, effectivement, à respirer. Mais peu de temps après, cela n’a pas aidé parce que, de toute façon, avec la maladie qu’il avait, cela ne pouvait pas l’aider et c’est à partir de là qu’il a beaucoup souffert. En même temps, tout dépend de l’espoir que l’on a, c’est vrai que quand c’est quelqu’un de jeune, on a l’espoir que cela puisse l’aider, qu’il vive, mais que l’on fasse cela sur des personnes très âgées, ou de toute façon, on sait qu’elles vont mourir, là ce n’est pas bien ou alors par exemple, si le médecin est certain que la mort va venir ce n’est pas bien non plus de faire cela.

 (Question inaudible)

Réponse : Il faut, tout d’abord, bien comprendre ce que veut dire « maître », en fait, ce que veut dire « maître » c’est uniquement une personne qui reconnaît ce que sont les actes vertueux, qui reconnaît ce que sont les actes non-vertueux. Un être capable de dire : « Si tu fais cela, c’est un acte vertueux et si tu fais ça, c’est un acte non-vertueux. » Donc, ça, c’est une chose. Et, en plus, ce qui peut advenir aussi, c’est que malgré le fait que quelqu’un puisse montrer et dire où est la vertu et où est la non vertu, il est tout à fait possible que la personne ne puisse pas l’entendre, c’est-à-dire ne puisse pas accepter cela parce que ce n’est pas le moment : le moment n’est pas venu pour qu’elle puisse comprendre cela. Celui qui va montrer à un moment donné, est exactement comme celui qui montre l’écriture a qui à un moment donné, a envie d’apprendre à écrire. Ça c’est une chose mais ensuite il faut que la personne apprenne à écrire parce que si elle n’apprend pas, elle ne saura jamais écrire.