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Cérémonie de Guru Bum Tsok

Cette année marque le 1262ème anniversaire de l’arrivée du Maître Padmasambhava au Tibet. En ces temps difficiles en raison des maladies, des guerres et du réchauffement climatique, la prière au Maître Padmasambhava est un moyen puissant de dissiper les obstacles et de propager le Dharma.

C’est pourquoi Lama Kunga Kunchok organise une cérémonie de Guru Bum Tsok et invite, pour cette occasion S.E. Lhatsé Tulku Rinpoché.

L’Association Bouddhique Orgyen Rangdjoung Dorjé Ling (ABCORDL) et le Centre Culturel Tibétain Dzogchenpa (CCTD), fondés par Lama Kunga Kunchok, ont l’honneur d’apporter leur soutien à cet événement.

La cérémonie se tiendra les 24, 25 et 26 mai à la Grande Pagode du Bois de Vincennes. L’événement est gratuit, ouvert à tous sur simple inscription. Les déjeuners et collations sont offerts.


Programme

Vendredi 24 mai 2024
10h à 12h : Guru Bum Tsok
12h à 14h : Déjeuner végétarien offert aux participants
14h à 15h30 : Guru Bum Tsok
15h30 à 16h : Collation offerte aux participants
16h à 17h : Enseignement sur le développement de l’Esprit d’Eveil

Samedi 25 mai 2024
10h à 12h : Guru Bum Tsok
12h à 14h : Déjeuner végétarien offert aux participants
14h à 15h30 : Guru Bum Tsok
15h30 à 16h : Collation offerte aux participants
16h à 17h : Initiation du Rigdzin Dupa

Dimanche 26 mai 2024
10h à 12h : Guru Bum Tsok
12h à 14h : Déjeuner végétarien offert aux participants
14h à 15h30 : Guru Bum Tsok
15h30 à 16h : Collation offerte aux participants
16h à 16h30 : Enseignement sur le Rigdzin Dupa
16h30 à 17h : Initiation de longue vie du Longchen Nyingtik
17h à 17h30 : Mandala de remerciements

Pour vous inscrire à cet événement, veuillez remplir le formulaire en ligne :

Formulaire d’inscription


Les bienfaits du Guru Bum Tsok

Émanation unifiant en elle la sagesse connaissante de notre enseignant sans égal – le Seigneur des sages –, du parfait bouddha Amitābha ainsi que du Seigneur du monde qu’est le tout-puissant exalté Avalokiteśvara, le maître Padmasambhava est le second bouddha d’Oḍḍiyāna loué dans les écritures telles que celle du Filet Magique de Mañjuśrī.

Au lever du soleil, le dixième jour du mois et de l’année du singe, il s’est miraculeusement manifesté au sud-ouest du pays d’Oḍḍiyāna, dans le cœur d’un lotus sur une île du lac Sindhu, le « lac de lait ». Ayant ainsi pris naissance, il œuvra de manière inconcevable pour le bien des êtres à Oḍḍiyāna et dans de nombreuses régions, Tagzik, Gilgit, Baltistan, Ladakh, Cachemire, Inde, île de Laṅkā, Drāvida, Sumatra, Bengale, Népal, Bouthan, Kāmarūpa à l’est, Khotan, Chine, etc.

Puis, à un moment donné, lorsque ses altruistes prières d’aspiration antérieures arrivèrent à maturité, il accepta l’invitation de Trisong Detsen – le trente-huitième souverain de la dynastie tibétaine – et, en l’année eau-tigre (762), se rendit au pays des neiges, territoire le plus haut de notre planète qui a été loué dans les écritures du Victorieux comme étant le champ de conversion du sublime Avalokiteśvara. Là, sur les rives du Yarlung Tsangpo, l’abbé, le maître et le roi du Dharma se réunirent à Drakmar Ombutsel experts dans les méthodes habiles pour discipliner ceux qui doivent l’être, ils œuvrèrent si bien à travers les quatre sublimes moyens d’attraction et autres que tous les humains et non-humains entrèrent dans la sainte Doctrine, par la manière pacifique ou courroucée. Samye – l’inconcevable monastère immuable et spontanément établi – fut érigé selon trois styles et de nombreux enseignements des sūtras et tantras furent traduits après qu’un premier édit ait été publié pour le roi du Tibet et ses sujets. L’abbé et le maître mirent tous deux en place une communauté monastique initiée par les « sept hommes à l’essai » et établirent un collège d’étude et de méditation.

Le maître Padmasambhava se rendit miraculeusement dans le Tibet occidental, oriental et central. Que ce soit dans les montagnes neigeuses, les rochers ou les lacs, il pratiqua dans tous les lieux sacrés et les bénit. Afin que les enseignements des sūtras et tantras se diffusent largement dans le futur et, plus spécialement, afin que la puissance des bénédictions des mantras secrets ne disparaisse pas, après avoir concentré les instructions essentielles des tantras, il dissimula en tant que termas d’innombrables trésors spirituels tels que les « cent trésors pour soutenir la force vitale du roi » ou les « cinq grands trésors de l’Esprit ». Il prophétisa alors qu’ils seraient révélés dans le futur par de nombreux grands êtres de l’école ancienne et des écoles nouvelles qui apparaîtraient successivement et il transmit ces enseignements à chacun d’eux par mandat de l’esprit en accompagnant sa prophétie de prières d’aspiration. Dans les zones rocheuses de Samye Chimphu, de Shotö Tidro et d’ailleurs, il tourna la roue du Dharma des neuf Véhicules en transmettant notamment à ses disciples fortunés les enseignements des trois classes de tantras intérieurs tels que le Dzogchen Sangwa. En œuvrant ainsi, la lampe de la sainte Doctrine illumina la terre entière. Des accomplis des deux types de saṅgha ayant atteint la suprême réalisation, à commencer par les vingt-cinq disciples, roi et sujets, se manifestèrent sans interruption et cette lignée de transmission mêlant kamas et termas en un seul courant dans les instructions qui font mûrir et libèrent l’esprit, se développa pendant cinquante ans. C’est sur cette base que le système philosophique nyingmapa des anciennes traductions émergea et se diffusa au Tibet avec ses enseignements unissant sūtras et tantras qui embrassent la totalité de la Doctrine du Victorieux. Qui plus est, sur un plan général, le maître Padmasambhava – le second bouddha d’Oḍḍiyāna–, œuvre de manière inconcevable pour le bien des êtres dans le milliard de champs du système cosmique de Sahā et plus spécialement dans toutes les régions du Continent des Jambosiers, avec sa sagesse, son amour et sa capacité. En particulier, il embrasse dans sa compassion les disciples de notre époque marquée par les cinq dégénérescences rampantes et leur adresse avec force de profonds souhaits, ce qui a fait dire à Jamgön Mipam Rinpoché, une émanation de Mañjuśrī manifestée parmi les hommes :
Bien que la dégénérescence s’intensifie comme les ténèbres, l’activité de Padma, le seigneur des Victorieux, brille comme la lune. C’est pourquoi les bénédictions du précieux maître d’Oḍḍiyāna pénètrent l’esprit sauvage des êtres de ces temps dégénérés à la mesure des facteurs afflictifs qui se développent en eux.

Le précieux maître d’Oḍḍiyāna lui-même a dit :

Vous mes disciples qui souhaitez quitter le saṃsāra,
Adressez-moi continûment vos prières avec foi et dévotion.
Sur un ton affligé semblable à celui d’un enfant appelant ses parents au secours
Et mélodieux comme le son mélancolique du luth ou de la flûte,
Priez aux six veilles du jour et de la nuit !
Et il est écrit également dans un terma :
Méditez sur Padmasambhava
Avec un corps à la forme insubstantielle et lumineuse.
Générez alors la fierté de sa grandeur
Et récitez avec ferveur et sans interruption
Le mantra quintessentiel de Thötreng Tsal,
Comme un torrent dévalant des rochers.
Je ne pourrai moi-même faire autrement que de venir.
Lorsque vous dirigerez d’intenses prières
Vers moi, Padma d’Oḍḍiyāna,
Avec le respect né d’une forte dévotion
Et un intense sentiment de ferveur,
J’arriverai devant vous.

Comme le montrent ces mots, c’est avec dévotion que nous devons nous focaliser par l’esprit, le cœur et les tripes sur le précieux maître d’Oḍḍiyāna, sans nous contenter de prononcer de simples mots et nous devons mobiliser la foi et la vision pure avec le sentiment d’être en présence réelle d’un bouddha. Si nous prions avec concentration après avoir récité la Prière en sept vers et le Bendza Guru Mantra les bénédictions nous pénètreront rapidement, les obstacles liés aux seize formes de peurs telles que celle d’une mort avant l’heure seront dissipées alors que la longévité et les mérites s’accroîtront. Ultimement, nous rencontrerons le précieux maître d’Oḍḍiyāna, nous entendrons ses paroles et nous renaîtrons au couchant, en la Terre pure de félicité.

Tels sont certains des bienfaits inconcevables de cette pratique. En outre, on trouve ceci dans les « Bienfaits du Siddhi » du grand tertön Karma Lingpa :

Jadis, dans le glorieux [monastère de] Samye,
La dame Yeshe Tsogyal
Offrit au Seigneur d’Oḍḍiyāna
Le suprême maṇḍala extérieur, intérieur et secret.
Puis, elle se prosterna avec dévotion et s’adressa à lui :
« Dans le futur, les êtres auront l’esprit dispersé.
Incorrigibles, ils auront une vision gravement erronée de la Doctrine.
En particulier, ils seront nombreux à générer une vue fausse des profonds mantras secrets.
En ces temps-là, lorsque le Tibet sera affligé
Par les trois fléaux que sont la maladie, la guerre et la famine,
De nombreux rituels bénéfiques auront beau exister,
L’opportunité de les accomplir ne se présentera pas et les obstacles seront grands.
Les substances et instruments [pour ces rituels] ne pourront être réunis au complet
Et les êtres de ces temps mauvais vivront en désaccord.
[Aussi,] veuillez expliquer tous les bienfaits qu’il y aura
À accomplir, à ce moment-là, la pratique du maître que vous êtes ».
Le grand maître répondit :
« Pieuse femme, tu as raison.
En vue d’une telle époque future,
J’ai dissimulé de nombreux trésors bénéfiques
Mais à cause [du manque de] mérites des êtres,
Il sera très difficile de réunir les circonstances propices [pour leur révélation].
Cependant, en ce genre d’époque,
Si, dans les lieux sacrés, les grands monastères,
Au sommet des hautes montagnes ou au bord des fleuves,
Sur les sites miraculeux des dieux et des esprits,
Les tantristes préservant leurs samayas,
Les moines et moniales gardant leur discipline,
Les hommes pieux
Et les femmes de qualité
Récitent cent, mille, dix-mille, cent mille, dix millions de fois ou plus encore
Le mantra quintessentiel qu’est le Bendza Guru
Avec l’excellente motivation de l’esprit d’éveil,
Il en découlera d’inconcevable bienfaits.
Maladies, influences nocives, guerres, conflits,
Mauvaises récoltes, famines et manifestations illusoires seront pacifiés.
La pluie tombera au moment opportun
Et le pays connaîtra la bonne fortune, la vertu et l’excellence.
Dans cette vie, la suivante ou le bardo on verra en réalité ou, à défaut, dans les expériences spirituelles et les rêves, le visage du grand maître d’Oḍḍiyāna et on entendra alors ses profondes et mélodieuses paroles. Plus tard, à Ngayab Palri, on intègrera l’assemblée des vidyādharas masculins et féminins et on y pratiquera les mantras secrets. On franchira ainsi les Terres et les Voies pour atteindre le plein éveil. Qui récite cent fois sans interruption ce Bendza Guru quintessentiel, Sera apprécié par les autres
Et bénéficiera sans effort de nourritures, richesses et jouissances.
Qui le récite mille ou dix-mille fois
Submergera de sa splendeur les perceptions d’autrui
Et l’énergie des bénédictions ne connaîtra aucune entrave.
Qui le récite cent mille ou dix millions de fois,
Amènera les trois mondes sous son contrôle,
Subjuguera avec éclat les trois plans d’existence
Assujettira tous les dieux et esprits, sans exception.
Mènera sans obstacle les quatre activités éveillées
Et œuvrera de manière inconcevable pour le bien des êtres
En fonction de ses souhaits personnels.
Qui le récite trente millions ou soixante-dix millions de fois
Assujettira les huit classes de dieux et d’esprits
Sans jamais être séparé des bouddhas
Ni dissocié du Seigneur d’Oḍḍiyāna
Et toutes les tâches qu’il leur confiera seront accomplies.
Les meilleurs [pratiquants] réaliseront en cette vie le corps d’arc-en-ciel,
Les pratiquants intermédiaires embrasseront la Claire Lumière au moment de la mort
Et les moins bons se libèreront du saṃsāra dans le bardo.

Comme on le voit dans ces mots, le potentiel des bienfaits de cette pratique est inconcevable
et les décrire serait sans fin.


Voici l'article du jour :

Le bardo naturel de cette vie - 11/19

Maintenant nous allons penser à l’ensemble de tous les êtres dont le nombre est aussi vaste que vaste est l’espace. Nous allons penser que nous allons écouter ces enseignements sur le Bardo pour pouvoir libérer tous les êtres de la souffrance du samsara. En ayant l’esprit détendu, nous devons développer l’esprit d’éveil. Pour développer cet esprit de l’éveil il y a des moyens. Comme faire des offrandes aux trois joyaux et faire preuve de générosité, de don à l’ensemble de tous les êtres. Cet esprit de l’éveil est précieux, il est sublime. Il naît en nous à partir du moment où nous éprouvons de la compassion pour les êtres qui souffrent, c’est pour cela que cet esprit de l’éveil est si sublime et si précieux. Quand il est né en notre esprit, il faut véritablement le faire croître.

Nous pouvons avoir des ennemis que nous ne souhaitons pas voir. Mais en développant la pensée d’avoir de la patience à l’égard de ces ennemis et de les voir autrement permet de développer l’esprit d’éveil. En faisant ainsi ces ennemis, au lieu de nous nuire, nous aiderons. Développer la patience est bénéfique à notre esprit. Nous ne pouvons pas l’acquérir immédiatement, c’est pourquoi nous devrons la développer. En faisant ainsi, nos ennemis deviendront nos amis. Un jour nous verrons que les personnes que nous considérions comme des ennemis sont aujourd’hui nos amis. Nous allons acquérir alors une certaine égalité, une certaine équanimité en notre esprit. Grâce à cette pratique, le Dharma pourra véritablement nous apporter une aide.

Le Dharma, ses méthodes et ses antidotes, nous aide. Notre esprit est souillé par nos émotions tel que le désir-attachement, la colère, la jalousie ou encore l’orgueil. Mais par ces différentes méthodes, nous allons pouvoir nous libérer de ces émotions. L’esprit d’éveil est toujours paisible, nous ne parlons pas d’esprit d’éveil, irrité. C’est l’esprit de chacun de tous les êtres qui va s’apaiser et devenir paisible. Cela nous sera bénéfique.
C’est grâce à l’attention et à la vigilance que nous allons reconnaître notre esprit, ce qu’est notre esprit. Par cette reconnaissance, grâce à la vigilance, nous allons pouvoir changer notre esprit. Lorsqu’une personne nous dit quelque chose que nous n’aimons pas, notre visage à l’instant même va devenir tout rouge. A ce moment précis, nous nous transformons. Si nous avons de la vigilance, de l’attention et si nous reconnaissons cette transformation, nous allons nous rappeler qu’il faut faire attention et qu’il faut développer de la patience. En pensant comme ceci, nous ne nous énerverons pas, nous allons même pouvoir nous apaiser. Nous pourrons transformer notre état d’esprit et grâce à la patience, la colère pourra disparaître. Tout d’abord il faut véritablement reconnaître cet état de colère. Reconnaître le moment où nous devenons rouge de colère même à propos d’une toute petite chose. Dans cet état nous allons tout à coup parler avec une voix très forte, nous allons marcher, bouger d’une manière différente, nous allons claquer la porte, nous allons prendre un objet et le jeter dans la pièce. Ces attitudes montrent bien qu’à cause de la colère, nous nous sommes complètement transformés. Il faut reconnaître cet état de transformation afin de pouvoir changer.
Quand nous sommes en colère, nous n’avons pas de sagesse. Il n’y a pas véritablement d’intelligence. A cause de cela, nous perdons nos moyens et c’est parce que nous n’avons pas de moyen que nous nous mettons en colère. C’est à cause de ce manque de sagesse, d’intelligence que nous sommes bloqués, que nous ne trouvons pas d’autre direction où aller. C’est parce que nous sommes bloqués que la colère apparaît. Si à ce moment là, nous restons détendus, nous allons peut être trouver des moyens. Si nous nous mettons en colère, il n’y aura absolument aucune possibilité d’en trouver, nous nuirons à autrui et nous nuirons à nous-mêmes. Si nous pouvons rester juste cinq, six minutes avec de la patience, en étant tranquille et détendu, peut être qu’un moyen va survenir. Même si aucun moyen n’apparaît, nous ressentirons un certain bien-être. Si aucun moyen n’apparaît, nous pouvons observer la colère et y réfléchir. En exprimant de la colère, nos paroles seront fortes, parfois blessantes. La personne en face de nous ne vas pas apprécier ces paroles et en retour elle va se fâcher. A cause de cela, nous allons nous disputer puis nous ne nous parlerons plus et cela peut être pendant des jours entiers ou parfois même nous ne nous verrons plus durant toute cette vie-ci. En exprimant la colère, nous ne nous sentirons pas bien, nous souffrirons quelques heures, même quelques jours et nous pouvons aussi tomber malade. En réfléchissant ainsi, nous pouvons reconnaître que la colère n’est pas bénéfique et qu’elle ne nous aide véritablement pas.

Si nous avons de la sagesse, une certaine intelligence, nous verrons si une personne en face de nous va se mettre en colère et nous saurons qu’il vaut mieux rester tranquille. Nous allons nous dire qu’il ne faut pas que nous nous mettions en colère, car nous savons que cela ne résoudra rien. En parlant gentiment, tranquillement à la personne peut-être que sa colère cessera. Parfois, dans certaines circonstances, nous ne pourrons rien dire parce que la personne est trop en colère alors nous ne parlerons pas. Si nous ne disons rien, cette personne après un certain temps va s’apaiser. Sa colère va tomber. Et là, nous allons pouvoir lui dire quelque chose qui va l’aider, qui va procurer un certain bien-être dans son esprit. Ce sont des moyens pour créer de l’harmonie. Cela montre que dans cette situation, nous avons de la sagesse.

Garder l’esprit paisible dans ce type de situation, c’est cela l’Esprit d’Éveil et peu à peu, nous allons pouvoir l’accroître.

Comment pouvons nous le faire ?

Dans une journée nous pouvons expérimenter un certain bien-être et à un autre moment nous pouvons expérimenter du mal être. Il faut examiner son esprit, il faut avoir cette intelligence, observer quand nous nous sentons bien ou mal. Quand nous sommes bien, nous pouvons parler avec les autres sans aucun problème car nous sommes en paix. A ce moment là, nos paroles seront paisibles. A l’inverse, si nous n’allons pas bien, il nous faudra le reconnaître, ne pas parler et rester tranquille. Si nous parlons avec de la colère en nous, nous allons la transmettre et du mal-être en résultera. Des paroles paisibles ou le silence vont nous permettre véritablement de développer l’Esprit d’Éveil.
Nous devons plus particulièrement faire attention aux personnes malades. Comme elles sont déjà malades, si nous nous mettons en colère, c’est d’autant plus difficile. Il faut faire très attention avec ce genre de personnes. Il faut vraiment s’entraîner et développer cette sagesse. Tout le monde possède cette sagesse et nous pouvons l’entraîner en étant patient. Toutes ces méthodes que nous venons de voir pour développer cette sagesse vont nous aider durant toute notre vie à ne plus avoir de difficulté, à développer la patience, à développer la vigilance et l’attention.
Cet état de bonheur et de mal-être est relié aux souffles et à notre respiration. Nous respirons tout au long de la journée et cette respiration lorsqu’elle est correcte, lorsqu’elle est bonne va apaiser notre esprit. Elle va procurer à notre esprit de l’équilibre et du bien-être. A l’inverse si les souffles ne circulent pas bien dans notre corps, si ils sont en conflit, agités à l’intérieur de notre corps, dans nos canaux, nous aurons de la souffrance et du mal-être dans notre esprit et nous tomberons malade.

Avec l’entraînement de l’esprit, il est nécessaire d’examiner les souffles et la respiration. Il y a véritablement une relation entre la respiration et le bien-être ou le mal-être. Donc, le matin, examinez votre respiration. Observez si elle est plutôt courte ou si elle est plutôt longue. Si la respiration est longue, vous remarquerez que votre esprit est détendu. Si la respiration est courte, même très courte, l’esprit peut ne pas être détendu, vous vous sentirez un peu mal. Quand il y a de la colère, la respiration est très courte et très rapide. Examinez bien cela !

Toutes ces différences que nous observons le matin sont liées au sommeil. Si le soir vous ne vous endormez pas très facilement et que pendant la nuit vous avez des rêves agités, au réveil après examen de votre état, vous constaterez que vous ne vous sentez pas très bien, que vous êtes agité. La nuit passée dépend aussi de la veille et de la journée que vous avez passées. Si vous avez expérimenté toutes sortes de difficultés dans le travail, durant le sommeil, toutes ces difficultés vont réapparaître. Le rêve sera agité. Le lendemain matin vous ne serez pas bien, vous serez encore tout agité de la veille. Aussi, même en ayant passé une très bonne nuit, paisible, en ayant eu la veille une journée calme, il se peut qu’au réveil vous n’alliez pas bien. Cela dépend de votre karma antérieur. Cela peut être du aux vies passées. Donc de nombreux changements affectent votre vie et se manifestent au réveil.

Dans la tradition bouddhiste, il y a un moyen le matin de tenter de retrouver ce bien-être dans l’esprit. Les trulkors qui sont des exercices physiques sur l’équilibre des souffles permettent de retrouver cette paix en l’esprit. Ces exercices consistent à alterner les souffles en bouchant les narines. Nous inspirons l’air neuf d’abord, puis bouchons la narine droite et nous expirerons l’air vicié de la gauche, puis nous faisons de même de l’autre côté. Il s’agit de l’exercice de l’expulsion des souffles résiduels. Par cet exercice nous pouvons véritablement retrouver la paix et le bien-être en notre esprit. Cet exercice ne prend que cinq minutes, dix minutes tout au plus et ensuite nous sommes détendus. Nous pouvons véritablement trouver du bien-être grâce à cet exercice. C’est vraiment bien, n’est-ce pas ?

Dans la tradition bouddhiste, nous parlons de canaux, de souffles et de tiglés. Parfois certains enseignements vont les différencier, d’autres vont les réunir. Il est préférable de garder les trois ensemble, de parler des trois réunis car il y a un lien véritable entre les canaux, les souffles et les tiglés. La racine des canaux à l’intérieur de notre corps se trouve au niveau du chakra du nombril. Nous avons cinq chakras. Nous avons soixante quatre canaux dans le chakra du nombril. Dans le chakra du sommet de la tête, il y en a trente deux. Le chakra de la gorge comprend seize canaux ou seize rayons, en fait nous pouvons dire canaux ou rayons. Le chakra du cœur a huit canaux. Ces rayons du chakra du nombril sont dirigés vers le haut, ceux du sommet de la tête vers le bas. Ceux de la gorge vont vers le bas et ceux du cœur vers le haut. Et, il y a 360 rayons dans le chakra de l’endroit secret.

Pour ce qui concerne les canaux principaux, on distingue trois canaux ou quatre canaux. Les trois canaux Roma, Changma et Ouma et dans le cas des quatre canaux, le canal Katishel en plus des trois autres. Le canal Roma fait référence à la quintessence de l’élément eau. Comme nous en avons parlé précédemment, chaque fois qu’il y a un élément il y a aussi la quintessence de l’élément en question. Le canal Changma fait référence à la quintessence de l’élément terre. Le canal Kundarma fait référence à la quintessence du vent et le canal Eloka fait référence à la quintessence de l’élément feu.
Dans le canal Roma, il y a un tiglé. Chez l’homme, le canal Roma va se trouver à droite, chez la femme il est à gauche. Ces quatre canaux prennent racine au niveau du chakra du nombril, ils montent tout droit comme une flèche le long du corps. Ces différents canaux montent jusqu’au sommet de notre tête, ensuite ils redescendent jusqu’à notre endroit secret. Chez l’homme le canal Roma à droite va redescendre jusqu’au sexe et le tiglé masculin, c’est-à-dire le sperme va tomber. Chez la femme, le canal Roma qui se trouve à gauche va redescendre jusqu’à la partie génitale de la femme et son tiglé, c’est-à-dire l’ovule, va tomber.

Le canal Changma monte jusqu’au sommet de la tête puis descend vers l’endroit secret où il va s’arrêter un peu avant et remonter jusqu’au niveau de notre cœur. Puis ce canal va continuer à monter jusqu’au niveau de la gorge, puis au niveau du cerveau où il se sépare en deux canaux qui aboutissent aux deux yeux. Dans ces deux canaux, il ne se trouve ni sang ni tiglé car ce sont les Canaux de la Sagesse. C’est pourquoi dans la pratique, nous allons garder les yeux ouverts afin que la sagesse puisse émerger. Quant au canal Kundarma, il va monter tout droit jusqu’au cerveau sans redescendre. De là, il va se diviser en trois canaux. Un canal va aller jusqu’au sommet de la tête, les deux autres vont jusqu’à nos deux oreilles.

Nous avons vu qu’il y a toutes sortes d’autres canaux à l’intérieur du corps. Ces quatre canaux sont appelés Canaux des Souffles car ils n’ont pas de matérialité. Dans la tradition bouddhiste, au moment de la mort, nous pratiquons le Powa, le Transfert de Conscience. Durant cette pratique, nous nous entraînons spécifiquement sur ces canaux. Nous parlerons de cette pratique de Powa quand nous parlerons du Bardo du moment de la mort.

Voici pour aujourd’hui, maintenant, nous allons méditer un peu.