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Cérémonie de Guru Bum Tsok

Cette année marque le 1262ème anniversaire de l’arrivée du Maître Padmasambhava au Tibet. En ces temps difficiles en raison des maladies, des guerres et du réchauffement climatique, la prière au Maître Padmasambhava est un moyen puissant de dissiper les obstacles et de propager le Dharma.

C’est pourquoi Lama Kunga Kunchok organise une cérémonie de Guru Bum Tsok et invite, pour cette occasion S.E. Lhatsé Tulku Rinpoché.

L’Association Bouddhique Orgyen Rangdjoung Dorjé Ling (ABCORDL) et le Centre Culturel Tibétain Dzogchenpa (CCTD), fondés par Lama Kunga Kunchok, ont l’honneur d’apporter leur soutien à cet événement.

La cérémonie se tiendra les 24, 25 et 26 mai à la Grande Pagode du Bois de Vincennes. L’événement est gratuit, ouvert à tous sur simple inscription. Les déjeuners et collations sont offerts.


Programme

Vendredi 24 mai 2024
10h à 12h : Guru Bum Tsok
12h à 14h : Déjeuner végétarien offert aux participants
14h à 15h30 : Guru Bum Tsok
15h30 à 16h : Collation offerte aux participants
16h à 17h : Enseignement sur le développement de l’Esprit d’Eveil

Samedi 25 mai 2024
10h à 12h : Guru Bum Tsok
12h à 14h : Déjeuner végétarien offert aux participants
14h à 15h30 : Guru Bum Tsok
15h30 à 16h : Collation offerte aux participants
16h à 17h : Initiation du Rigdzin Dupa

Dimanche 26 mai 2024
10h à 12h : Guru Bum Tsok
12h à 14h : Déjeuner végétarien offert aux participants
14h à 15h30 : Guru Bum Tsok
15h30 à 16h : Collation offerte aux participants
16h à 16h30 : Enseignement sur le Rigdzin Dupa
16h30 à 17h : Initiation de longue vie du Longchen Nyingtik
17h à 17h30 : Mandala de remerciements

Pour vous inscrire à cet événement, veuillez remplir le formulaire en ligne :

Formulaire d’inscription


Les bienfaits du Guru Bum Tsok

Émanation unifiant en elle la sagesse connaissante de notre enseignant sans égal – le Seigneur des sages –, du parfait bouddha Amitābha ainsi que du Seigneur du monde qu’est le tout-puissant exalté Avalokiteśvara, le maître Padmasambhava est le second bouddha d’Oḍḍiyāna loué dans les écritures telles que celle du Filet Magique de Mañjuśrī.

Au lever du soleil, le dixième jour du mois et de l’année du singe, il s’est miraculeusement manifesté au sud-ouest du pays d’Oḍḍiyāna, dans le cœur d’un lotus sur une île du lac Sindhu, le « lac de lait ». Ayant ainsi pris naissance, il œuvra de manière inconcevable pour le bien des êtres à Oḍḍiyāna et dans de nombreuses régions, Tagzik, Gilgit, Baltistan, Ladakh, Cachemire, Inde, île de Laṅkā, Drāvida, Sumatra, Bengale, Népal, Bouthan, Kāmarūpa à l’est, Khotan, Chine, etc.

Puis, à un moment donné, lorsque ses altruistes prières d’aspiration antérieures arrivèrent à maturité, il accepta l’invitation de Trisong Detsen – le trente-huitième souverain de la dynastie tibétaine – et, en l’année eau-tigre (762), se rendit au pays des neiges, territoire le plus haut de notre planète qui a été loué dans les écritures du Victorieux comme étant le champ de conversion du sublime Avalokiteśvara. Là, sur les rives du Yarlung Tsangpo, l’abbé, le maître et le roi du Dharma se réunirent à Drakmar Ombutsel experts dans les méthodes habiles pour discipliner ceux qui doivent l’être, ils œuvrèrent si bien à travers les quatre sublimes moyens d’attraction et autres que tous les humains et non-humains entrèrent dans la sainte Doctrine, par la manière pacifique ou courroucée. Samye – l’inconcevable monastère immuable et spontanément établi – fut érigé selon trois styles et de nombreux enseignements des sūtras et tantras furent traduits après qu’un premier édit ait été publié pour le roi du Tibet et ses sujets. L’abbé et le maître mirent tous deux en place une communauté monastique initiée par les « sept hommes à l’essai » et établirent un collège d’étude et de méditation.

Le maître Padmasambhava se rendit miraculeusement dans le Tibet occidental, oriental et central. Que ce soit dans les montagnes neigeuses, les rochers ou les lacs, il pratiqua dans tous les lieux sacrés et les bénit. Afin que les enseignements des sūtras et tantras se diffusent largement dans le futur et, plus spécialement, afin que la puissance des bénédictions des mantras secrets ne disparaisse pas, après avoir concentré les instructions essentielles des tantras, il dissimula en tant que termas d’innombrables trésors spirituels tels que les « cent trésors pour soutenir la force vitale du roi » ou les « cinq grands trésors de l’Esprit ». Il prophétisa alors qu’ils seraient révélés dans le futur par de nombreux grands êtres de l’école ancienne et des écoles nouvelles qui apparaîtraient successivement et il transmit ces enseignements à chacun d’eux par mandat de l’esprit en accompagnant sa prophétie de prières d’aspiration. Dans les zones rocheuses de Samye Chimphu, de Shotö Tidro et d’ailleurs, il tourna la roue du Dharma des neuf Véhicules en transmettant notamment à ses disciples fortunés les enseignements des trois classes de tantras intérieurs tels que le Dzogchen Sangwa. En œuvrant ainsi, la lampe de la sainte Doctrine illumina la terre entière. Des accomplis des deux types de saṅgha ayant atteint la suprême réalisation, à commencer par les vingt-cinq disciples, roi et sujets, se manifestèrent sans interruption et cette lignée de transmission mêlant kamas et termas en un seul courant dans les instructions qui font mûrir et libèrent l’esprit, se développa pendant cinquante ans. C’est sur cette base que le système philosophique nyingmapa des anciennes traductions émergea et se diffusa au Tibet avec ses enseignements unissant sūtras et tantras qui embrassent la totalité de la Doctrine du Victorieux. Qui plus est, sur un plan général, le maître Padmasambhava – le second bouddha d’Oḍḍiyāna–, œuvre de manière inconcevable pour le bien des êtres dans le milliard de champs du système cosmique de Sahā et plus spécialement dans toutes les régions du Continent des Jambosiers, avec sa sagesse, son amour et sa capacité. En particulier, il embrasse dans sa compassion les disciples de notre époque marquée par les cinq dégénérescences rampantes et leur adresse avec force de profonds souhaits, ce qui a fait dire à Jamgön Mipam Rinpoché, une émanation de Mañjuśrī manifestée parmi les hommes :
Bien que la dégénérescence s’intensifie comme les ténèbres, l’activité de Padma, le seigneur des Victorieux, brille comme la lune. C’est pourquoi les bénédictions du précieux maître d’Oḍḍiyāna pénètrent l’esprit sauvage des êtres de ces temps dégénérés à la mesure des facteurs afflictifs qui se développent en eux.

Le précieux maître d’Oḍḍiyāna lui-même a dit :

Vous mes disciples qui souhaitez quitter le saṃsāra,
Adressez-moi continûment vos prières avec foi et dévotion.
Sur un ton affligé semblable à celui d’un enfant appelant ses parents au secours
Et mélodieux comme le son mélancolique du luth ou de la flûte,
Priez aux six veilles du jour et de la nuit !
Et il est écrit également dans un terma :
Méditez sur Padmasambhava
Avec un corps à la forme insubstantielle et lumineuse.
Générez alors la fierté de sa grandeur
Et récitez avec ferveur et sans interruption
Le mantra quintessentiel de Thötreng Tsal,
Comme un torrent dévalant des rochers.
Je ne pourrai moi-même faire autrement que de venir.
Lorsque vous dirigerez d’intenses prières
Vers moi, Padma d’Oḍḍiyāna,
Avec le respect né d’une forte dévotion
Et un intense sentiment de ferveur,
J’arriverai devant vous.

Comme le montrent ces mots, c’est avec dévotion que nous devons nous focaliser par l’esprit, le cœur et les tripes sur le précieux maître d’Oḍḍiyāna, sans nous contenter de prononcer de simples mots et nous devons mobiliser la foi et la vision pure avec le sentiment d’être en présence réelle d’un bouddha. Si nous prions avec concentration après avoir récité la Prière en sept vers et le Bendza Guru Mantra les bénédictions nous pénètreront rapidement, les obstacles liés aux seize formes de peurs telles que celle d’une mort avant l’heure seront dissipées alors que la longévité et les mérites s’accroîtront. Ultimement, nous rencontrerons le précieux maître d’Oḍḍiyāna, nous entendrons ses paroles et nous renaîtrons au couchant, en la Terre pure de félicité.

Tels sont certains des bienfaits inconcevables de cette pratique. En outre, on trouve ceci dans les « Bienfaits du Siddhi » du grand tertön Karma Lingpa :

Jadis, dans le glorieux [monastère de] Samye,
La dame Yeshe Tsogyal
Offrit au Seigneur d’Oḍḍiyāna
Le suprême maṇḍala extérieur, intérieur et secret.
Puis, elle se prosterna avec dévotion et s’adressa à lui :
« Dans le futur, les êtres auront l’esprit dispersé.
Incorrigibles, ils auront une vision gravement erronée de la Doctrine.
En particulier, ils seront nombreux à générer une vue fausse des profonds mantras secrets.
En ces temps-là, lorsque le Tibet sera affligé
Par les trois fléaux que sont la maladie, la guerre et la famine,
De nombreux rituels bénéfiques auront beau exister,
L’opportunité de les accomplir ne se présentera pas et les obstacles seront grands.
Les substances et instruments [pour ces rituels] ne pourront être réunis au complet
Et les êtres de ces temps mauvais vivront en désaccord.
[Aussi,] veuillez expliquer tous les bienfaits qu’il y aura
À accomplir, à ce moment-là, la pratique du maître que vous êtes ».
Le grand maître répondit :
« Pieuse femme, tu as raison.
En vue d’une telle époque future,
J’ai dissimulé de nombreux trésors bénéfiques
Mais à cause [du manque de] mérites des êtres,
Il sera très difficile de réunir les circonstances propices [pour leur révélation].
Cependant, en ce genre d’époque,
Si, dans les lieux sacrés, les grands monastères,
Au sommet des hautes montagnes ou au bord des fleuves,
Sur les sites miraculeux des dieux et des esprits,
Les tantristes préservant leurs samayas,
Les moines et moniales gardant leur discipline,
Les hommes pieux
Et les femmes de qualité
Récitent cent, mille, dix-mille, cent mille, dix millions de fois ou plus encore
Le mantra quintessentiel qu’est le Bendza Guru
Avec l’excellente motivation de l’esprit d’éveil,
Il en découlera d’inconcevable bienfaits.
Maladies, influences nocives, guerres, conflits,
Mauvaises récoltes, famines et manifestations illusoires seront pacifiés.
La pluie tombera au moment opportun
Et le pays connaîtra la bonne fortune, la vertu et l’excellence.
Dans cette vie, la suivante ou le bardo on verra en réalité ou, à défaut, dans les expériences spirituelles et les rêves, le visage du grand maître d’Oḍḍiyāna et on entendra alors ses profondes et mélodieuses paroles. Plus tard, à Ngayab Palri, on intègrera l’assemblée des vidyādharas masculins et féminins et on y pratiquera les mantras secrets. On franchira ainsi les Terres et les Voies pour atteindre le plein éveil. Qui récite cent fois sans interruption ce Bendza Guru quintessentiel, Sera apprécié par les autres
Et bénéficiera sans effort de nourritures, richesses et jouissances.
Qui le récite mille ou dix-mille fois
Submergera de sa splendeur les perceptions d’autrui
Et l’énergie des bénédictions ne connaîtra aucune entrave.
Qui le récite cent mille ou dix millions de fois,
Amènera les trois mondes sous son contrôle,
Subjuguera avec éclat les trois plans d’existence
Assujettira tous les dieux et esprits, sans exception.
Mènera sans obstacle les quatre activités éveillées
Et œuvrera de manière inconcevable pour le bien des êtres
En fonction de ses souhaits personnels.
Qui le récite trente millions ou soixante-dix millions de fois
Assujettira les huit classes de dieux et d’esprits
Sans jamais être séparé des bouddhas
Ni dissocié du Seigneur d’Oḍḍiyāna
Et toutes les tâches qu’il leur confiera seront accomplies.
Les meilleurs [pratiquants] réaliseront en cette vie le corps d’arc-en-ciel,
Les pratiquants intermédiaires embrasseront la Claire Lumière au moment de la mort
Et les moins bons se libèreront du saṃsāra dans le bardo.

Comme on le voit dans ces mots, le potentiel des bienfaits de cette pratique est inconcevable
et les décrire serait sans fin.


Voici l'article du jour :

Le bardo de la réalité absolue 4/8

Nous devons penser que nous écoutons cet enseignement sur les six bardos, sur les six états intermédiaires faisant partie du Dzogchen pour pouvoir aider l’ensemble de tous les êtres à se libérer de la souffrance du samsara, tous ces êtres qui ont été nos pères et nos mères et dont le nombre est aussi vaste que vaste est l’espace.

Quelle est la première chose que nous devons effectuer en commençant la pratique ?

Ce que nous devons avoir, en premier, est un esprit excellent, un esprit très vaste. Ce moyen est l’esprit de l’Éveil, le chemin est le Vajrayana.
Il y a trois sortes d’Esprit d’Éveil :

– l’esprit d’Éveil semblable à un roi,

– l’esprit d’Éveil semblable à un berger,

– l’esprit d’Éveil semblable à un capitaine de navire.

Durant l’écoute de l’enseignement il est nécessaire d’avoir un aspect de cet esprit de l’éveil.

Quel est le sens de l’Esprit d’Éveil semblable au berger ?

Le berger emmène son troupeau dans une terre bien grasse au bord de l’eau pour que son troupeau puisse manger et boire. Quand ils sont repus, le berger emmène son troupeau à l’abri. Puis le berger va penser à lui. Cet exemple est un bon exemple au Tibet car il y a de nombreux troupeaux. Je ne sais pas si cet exemple est valable en France. Peut-être que les bergers français pensent d’abord à manger puis ensuite à faire manger leur troupeau. Le sens est que tous les êtres qui se trouvent dans le cycle des existences expérimentent la souffrance. Nous ne pouvons pas dire qu’il y ait un seul être qui ne subisse pas cette souffrance. Nous pensons que nous écoutons cet enseignement et que nous allons pratiquer le Dharma pour véritablement aider l’ensemble de tous les êtres jusqu’à ce qu’ils atteignent la libération des souffrances.

Tout d’abord nous devons avoir notre propre expérience de la souffrance car si nous ne souffrons pas, nous n’avons pas la possibilité de comprendre la souffrance d’autrui. Quand nous avons eu une expérience de la souffrance que nous savons de quoi nous parlons, nous pouvons nous dire que l’ensemble de tous les êtres expérimentent cette souffrance. En pensant de cette manière, nous ne penserons plus à nous-mêmes, nous nous dirons que l’ensemble de tous les êtres, depuis des temps sans commencement, expérimentent la souffrance. Cela fera disparaître complètement notre expérience propre et il en sera véritablement ainsi.

Cet Esprit d’Éveil est le plus excellent, quoi que nous fassions, que nous lisions des textes, récitions des mantras que nous tournions autour d’un stupa, que nous fassions preuve de générosité, que nous méditions sur la patience, en fait dans tous les actes que nous effectuons, si nous avons cet état d’esprit particulier, c’est un état d’esprit bénéfique aux autres êtres. Le sens premier est d’être bénéfique aux autres êtres. L’ensemble de tous les individus qui pratiquent le Dharma en Occident, font partie du Grand Véhicule, il est bien pour ces personnes d’avoir et de développer cet Esprit d’Éveil.

Que signifie l’Esprit d’Eveil du capitaine du bateau en partance d’une rive à l’autre, tous ensembles, lui et ses passagers en même temps ?

Cela signifie que nous atteindrons l’éveil et l’ensemble de tous les êtres, en un instant, tous ensembles. Dans cet exemple, il reste un aspect de notre propre esprit, de notre propre intellect.

Quel est l’Esprit d’Éveil semblable à un roi ?

Le roi dira : je vais d’abord atteindre l’Éveil puis je vais libérer les autres êtres. Lorsque le roi sera bien installé dans son royaume, il aura du pouvoir puis il pensera aux autres.

Donc, il est bien au départ d’avoir un esprit très vaste et de développer le plus excellent, c’est-à-dire l’état d’esprit du berger.

La dernière fois, nous en étions au moment du Bardo de la Réalité absolue, nous avons vu que les apparences qui émergent sont semblables pour l’ensemble de tous les êtres, ces processus apparaissent pour tous. Si nous n’avons pas un bon entraînement, une bonne absorption méditative, nous ne pourrons pas avoir la reconnaissance du Bardo de la Réalité absolue.

Au moment du Bardo de la Réalité absolue, la sphère de l’élément terre se résorbe dans l’élément terre, la sphère de l’élément eau se résorbe dans l’élément eau. Les quatre éléments se résorbent dans leurs propres éléments. Il va y avoir une dissolution grossière et une dissolution subtile. L’aspect grossier de cette dissolution se passe au niveau de notre corps au moment de la mort. La chaleur quitte notre corps, notre visage change de couleur. Ce sont autant de signes indiquant que les éléments se dissolvent les uns dans les autres. Nous allons alors expérimenter toutes sortes d’apparences. Le mourant peut parler de toutes sortes de choses qui peuvent apparaître. Par exemple, quand la terre va se résorber dans la terre, il va sentir de la lourdeur dans ses membres, il va même aller jusqu’à ne plus les sentir, s’il y a une personne à côté, elle se rendra compte que le mourant ne peut plus bouger. Quand le feu se résorbe dans le feu, toute la chaleur du corps s’échappe, le corps devient froid. Quand l’eau se résorbe dans l’eau, la bouche s’assèche.

L’aspect subtil de la dissolution intervient après la mort, il n’y a plus de corps mais il subsiste de la saisie et toutes sortes d’apparences émergent. Quand les éléments se résorbent les uns dans les autres toutes sortes de lumières apparaissent. Ce sont les apparences de la nature même de notre esprit. L’énergie de notre propre Rigpa, de notre propre Connaissance. Tous les phénomènes extérieurs et intérieurs se transforment en lumières. Cinq sphères lumineuses apparaissent. Dans chacune de ces sphères apparaît une divinité. Du cœur de la divinité des lumières émanent comme les rayons du soleil qui viennent toucher notre propre cœur. Que nous méditions ou pas cette lumière, l’absorption méditative va naturellement apparaître. Lorsque la lumière touchera notre cœur, dans notre absorption méditative naturelle, de la lumière va irradier de notre cœur vers l’extérieur. Cette lumière touchera les sphères lumineuses et les différents corps des divinités qui émergent. Des rayons de lumière de cinq couleurs semblables au soleil émergeront en très grand nombre. Si nous avons eu une bonne pratique pendant ce Bardo de la Naissance, nous pourrons demeurer dans l’état naturel, en absorption méditative quand ces apparences lumineuses émergeront. Les lumières et notre propre Connaissance -Rigpa- seront indifférenciées. Nous pourront alors créer toutes sortes d’émanations pour le bien de tous les êtres.

Si nous ne reconnaissons pas que ce sont nos propres apparences, la lumière va irradier des différentes divinités. Toutes ces lumières vont former de toutes petites sphères lumineuses, ces sphères vont venir se fondre en nous. A nouveau, de la lumière va émaner de nous-même et va irradier tout l’espace. Il y aura comme des filets de lumières. Durant certaines initiations, nous pouvons voir que les Lamas tiennent un « Vajra » avec une petite cordelette de cinq couleurs, elle-même reliée à un mandala. A ce moment précis du bardo, c’est la même chose, des fils, des cordelettes émanent des divinités vers nous, ces filets sont des filets de lumière.

Dans les différentes pratiques que nous faisons, nous méditons de la lumière qui émane de notre cœur et qui se fond dans le cœur de la divinité et inversement. Durant cette vie-ci, nous allons nous entraîner à visualiser tous ces rayons de lumière qui partent de notre cœur et qui partent du cœur de la divinité parce qu’en fait, au moment du Bardo de la Réalité absolue, toutes ces lumières apparaîtront naturellement et spontanément. Plus nous nous entraînerons, plus il nous sera facile de les reconnaître durant le Bardo de la Réalité absolue. Durant les phases de création, quand nous visualisons des lumières qui partent et qui reviennent, ou quand nous recevons des initiations avec la représentation des cordons de protection ; tout ceci facilite l’obtention des accomplissements. Si nous pouvons reconnaître que toutes les lumières du Bardo de la Réalité absolue sont notre propre Rigpa, sans aucune saisie, toutes les lumières s’évanouiront. Si, quand les lumières émaneront de notre cœur pour se fondre dans le cœur de toutes les divinités paisibles et irritées qui apparaissent très nombreuses à leur tour, nous reconnaissons les divinités paisibles et irritées, elles viendront se fondre dans notre cœur.

Quand nous reconnaîtrons que tout ce qui émerge est nos propres apparences, ce sera ce que nous appelons l’Union de la Mère et du Fils. Jusqu’à présent, il y a les apparences et il y a moi, il y a deux choses. Mais si nous avons la reconnaissance que ce sont nos propres apparences, ces deux choses ne sont plus dissociées. Cela dépend véritablement de nous, de notre entraînement. Par la pratique, nous aurons la possibilité, lors du Bardo de la Réalité absolue, de reconnaître ces lumières comme notre propre Rigpa, nos propres apparences. A l’inverse si nous ne pratiquons pas, si nous perdons notre temps, il ne nous sera pas possible de reconnaître ce que sont ces lumières au moment du Bardo de la Réalité absolue. Toutes les apparences qui sont nos propres apparences deviendront des apparences de frayeur, de terreur. Il est nécessaire de s’entraîner pour que dans cette vie, l’absorption méditative soit sans aucune saisie. Dans cette vie-ci, nous sommes composés des cinq agrégats et des six sens. Lors du bardo de la réalité absolue, les cinq agrégats se libére et se transforment en la Clarté Naturelle. Les aspects grossiers et plus subtils des cinq éléments se dissolvent en lumière. Cette lumière se dissout dans la Claire Lumière. Cette Claire Lumière se dissout dans la nature même des phénomènes, appelé Dharmata. Toutes les émotions se libèreront et de même, la Sagesse et la Connaissance. En fait, que nous l’appelions la Connaissance ou la Sagesse, il y aura reconnaissance de l’une ou de l’autre. Avec la Dharmata, ce sera la reconnaissance de la Mère et du Fils. Nous obtiendrons alors les Quatre Sagesses.

A nouveau des lumières apparaissent et émanent de notre cœur. D’abord de la lumière blanche, elle se déploie en vagues de lumière immenses. Au-dessus de cette lumière blanche apparaît une lumière jaune qui se déploie de la même manière. Puis une lumière rouge, puis une lumière bleue et par la suite apparaît une sorte de bol de cristal retourné. D’autres apparaîssent et s’empilent les uns au-dessus des autres. Il y en aura trois, cinq, neuf. Tous seront de couleurs différentes. Si nous reconnaissons que ces différentes apparences sont nos propre apparences, et si nous avons pratiqué Dorjé Sempa dans cette vie-ci, nous pourrons nous libérer au moment du Bardo de la Réalité absolue.

Ensuite une chaîne de lumière apparaît dans notre cœur. Cette chaîne va monter dans l’espace. Si nous pouvons demeurer dans notre propre état de Rigpa sans aucune distraction, si nous avons confiance en nos propres apparences, les lumières deviendront très vastes. A ce moment précis, il est important de reconnaître nos propres apparences .

Tout l’entraînement que nous effectuons durant notre vie va nous permettre la reconnaissance de nos propres apparences, va nous introduire à la reconnaissance de ces apparences, à la nature-même de notre esprit, au fait que notre esprit est vacuité. Toutes ces lumières sont en nous-même, toutes les bénédictions sont en nous-même, nous ne pouvons pas dire que quelqu’un nous donne ces bénédictions, c’est un mensonge, elles sont à l’intérieur de nous-même. En ce qui concerne la bénédiction qui va nous permettre d’aller dans un champ pur de Bouddha, nous ne pouvons pas dire que c’est Bouddha qui va nous guider dans ce champ pur, ce serait un mensonge, cela dépend de nous d’avoir la possibilité de recevoir la bénédiction pour obtenir ce champ pur. C’est le choix de chacun d’entre nous. Nous ne pouvons pas dire que Bouddha lui-même nous donne sa bénédiction. Il a dit :

"Je vous donne le moyen, le chemin pour que vous puissiez obtenir cette grâce, cela dépend de vous de l’obtenir".

C’est grâce aux instructions de notre Lama, grâce aux pratiques que nous pourrons développer la Connaissance car, de toute façon, toutes ces lumières vont émerger au moment du Bardo de la Dharmata. Maintenant nous allons méditer.