Conférences, cours et stages sur le bouddhisme selon la lignée Nyingma du Dzogchen. Nous sommes membres de l’Union Bouddhiste de France.

Cérémonie de Guru Bum Tsok

Cette année marque le 1262ème anniversaire de l’arrivée du Maître Padmasambhava au Tibet. En ces temps difficiles en raison des maladies, des guerres et du réchauffement climatique, la prière au Maître Padmasambhava est un moyen puissant de dissiper les obstacles et de propager le Dharma.

C’est pourquoi Lama Kunga Kunchok organise une cérémonie de Guru Bum Tsok et invite, pour cette occasion S.E. Lhatsé Tulku Rinpoché.

L’Association Bouddhique Orgyen Rangdjoung Dorjé Ling (ABCORDL) et le Centre Culturel Tibétain Dzogchenpa (CCTD), fondés par Lama Kunga Kunchok, ont l’honneur d’apporter leur soutien à cet événement.

La cérémonie se tiendra les 24, 25 et 26 mai à la Grande Pagode du Bois de Vincennes. L’événement est gratuit, ouvert à tous sur simple inscription. Les déjeuners et collations sont offerts.


Programme

Vendredi 24 mai 2024
10h à 12h : Guru Bum Tsok
12h à 14h : Déjeuner végétarien offert aux participants
14h à 15h30 : Guru Bum Tsok
15h30 à 16h : Collation offerte aux participants
16h à 17h : Enseignement sur le développement de l’Esprit d’Eveil

Samedi 25 mai 2024
10h à 12h : Guru Bum Tsok
12h à 14h : Déjeuner végétarien offert aux participants
14h à 15h30 : Guru Bum Tsok
15h30 à 16h : Collation offerte aux participants
16h à 17h : Initiation du Rigdzin Dupa

Dimanche 26 mai 2024
10h à 12h : Guru Bum Tsok
12h à 14h : Déjeuner végétarien offert aux participants
14h à 15h30 : Guru Bum Tsok
15h30 à 16h : Collation offerte aux participants
16h à 16h30 : Enseignement sur le Rigdzin Dupa
16h30 à 17h : Initiation de longue vie du Longchen Nyingtik
17h à 17h30 : Mandala de remerciements

Pour vous inscrire à cet événement, veuillez remplir le formulaire en ligne :

Formulaire d’inscription


Les bienfaits du Guru Bum Tsok

Émanation unifiant en elle la sagesse connaissante de notre enseignant sans égal – le Seigneur des sages –, du parfait bouddha Amitābha ainsi que du Seigneur du monde qu’est le tout-puissant exalté Avalokiteśvara, le maître Padmasambhava est le second bouddha d’Oḍḍiyāna loué dans les écritures telles que celle du Filet Magique de Mañjuśrī.

Au lever du soleil, le dixième jour du mois et de l’année du singe, il s’est miraculeusement manifesté au sud-ouest du pays d’Oḍḍiyāna, dans le cœur d’un lotus sur une île du lac Sindhu, le « lac de lait ». Ayant ainsi pris naissance, il œuvra de manière inconcevable pour le bien des êtres à Oḍḍiyāna et dans de nombreuses régions, Tagzik, Gilgit, Baltistan, Ladakh, Cachemire, Inde, île de Laṅkā, Drāvida, Sumatra, Bengale, Népal, Bouthan, Kāmarūpa à l’est, Khotan, Chine, etc.

Puis, à un moment donné, lorsque ses altruistes prières d’aspiration antérieures arrivèrent à maturité, il accepta l’invitation de Trisong Detsen – le trente-huitième souverain de la dynastie tibétaine – et, en l’année eau-tigre (762), se rendit au pays des neiges, territoire le plus haut de notre planète qui a été loué dans les écritures du Victorieux comme étant le champ de conversion du sublime Avalokiteśvara. Là, sur les rives du Yarlung Tsangpo, l’abbé, le maître et le roi du Dharma se réunirent à Drakmar Ombutsel experts dans les méthodes habiles pour discipliner ceux qui doivent l’être, ils œuvrèrent si bien à travers les quatre sublimes moyens d’attraction et autres que tous les humains et non-humains entrèrent dans la sainte Doctrine, par la manière pacifique ou courroucée. Samye – l’inconcevable monastère immuable et spontanément établi – fut érigé selon trois styles et de nombreux enseignements des sūtras et tantras furent traduits après qu’un premier édit ait été publié pour le roi du Tibet et ses sujets. L’abbé et le maître mirent tous deux en place une communauté monastique initiée par les « sept hommes à l’essai » et établirent un collège d’étude et de méditation.

Le maître Padmasambhava se rendit miraculeusement dans le Tibet occidental, oriental et central. Que ce soit dans les montagnes neigeuses, les rochers ou les lacs, il pratiqua dans tous les lieux sacrés et les bénit. Afin que les enseignements des sūtras et tantras se diffusent largement dans le futur et, plus spécialement, afin que la puissance des bénédictions des mantras secrets ne disparaisse pas, après avoir concentré les instructions essentielles des tantras, il dissimula en tant que termas d’innombrables trésors spirituels tels que les « cent trésors pour soutenir la force vitale du roi » ou les « cinq grands trésors de l’Esprit ». Il prophétisa alors qu’ils seraient révélés dans le futur par de nombreux grands êtres de l’école ancienne et des écoles nouvelles qui apparaîtraient successivement et il transmit ces enseignements à chacun d’eux par mandat de l’esprit en accompagnant sa prophétie de prières d’aspiration. Dans les zones rocheuses de Samye Chimphu, de Shotö Tidro et d’ailleurs, il tourna la roue du Dharma des neuf Véhicules en transmettant notamment à ses disciples fortunés les enseignements des trois classes de tantras intérieurs tels que le Dzogchen Sangwa. En œuvrant ainsi, la lampe de la sainte Doctrine illumina la terre entière. Des accomplis des deux types de saṅgha ayant atteint la suprême réalisation, à commencer par les vingt-cinq disciples, roi et sujets, se manifestèrent sans interruption et cette lignée de transmission mêlant kamas et termas en un seul courant dans les instructions qui font mûrir et libèrent l’esprit, se développa pendant cinquante ans. C’est sur cette base que le système philosophique nyingmapa des anciennes traductions émergea et se diffusa au Tibet avec ses enseignements unissant sūtras et tantras qui embrassent la totalité de la Doctrine du Victorieux. Qui plus est, sur un plan général, le maître Padmasambhava – le second bouddha d’Oḍḍiyāna–, œuvre de manière inconcevable pour le bien des êtres dans le milliard de champs du système cosmique de Sahā et plus spécialement dans toutes les régions du Continent des Jambosiers, avec sa sagesse, son amour et sa capacité. En particulier, il embrasse dans sa compassion les disciples de notre époque marquée par les cinq dégénérescences rampantes et leur adresse avec force de profonds souhaits, ce qui a fait dire à Jamgön Mipam Rinpoché, une émanation de Mañjuśrī manifestée parmi les hommes :
Bien que la dégénérescence s’intensifie comme les ténèbres, l’activité de Padma, le seigneur des Victorieux, brille comme la lune. C’est pourquoi les bénédictions du précieux maître d’Oḍḍiyāna pénètrent l’esprit sauvage des êtres de ces temps dégénérés à la mesure des facteurs afflictifs qui se développent en eux.

Le précieux maître d’Oḍḍiyāna lui-même a dit :

Vous mes disciples qui souhaitez quitter le saṃsāra,
Adressez-moi continûment vos prières avec foi et dévotion.
Sur un ton affligé semblable à celui d’un enfant appelant ses parents au secours
Et mélodieux comme le son mélancolique du luth ou de la flûte,
Priez aux six veilles du jour et de la nuit !
Et il est écrit également dans un terma :
Méditez sur Padmasambhava
Avec un corps à la forme insubstantielle et lumineuse.
Générez alors la fierté de sa grandeur
Et récitez avec ferveur et sans interruption
Le mantra quintessentiel de Thötreng Tsal,
Comme un torrent dévalant des rochers.
Je ne pourrai moi-même faire autrement que de venir.
Lorsque vous dirigerez d’intenses prières
Vers moi, Padma d’Oḍḍiyāna,
Avec le respect né d’une forte dévotion
Et un intense sentiment de ferveur,
J’arriverai devant vous.

Comme le montrent ces mots, c’est avec dévotion que nous devons nous focaliser par l’esprit, le cœur et les tripes sur le précieux maître d’Oḍḍiyāna, sans nous contenter de prononcer de simples mots et nous devons mobiliser la foi et la vision pure avec le sentiment d’être en présence réelle d’un bouddha. Si nous prions avec concentration après avoir récité la Prière en sept vers et le Bendza Guru Mantra les bénédictions nous pénètreront rapidement, les obstacles liés aux seize formes de peurs telles que celle d’une mort avant l’heure seront dissipées alors que la longévité et les mérites s’accroîtront. Ultimement, nous rencontrerons le précieux maître d’Oḍḍiyāna, nous entendrons ses paroles et nous renaîtrons au couchant, en la Terre pure de félicité.

Tels sont certains des bienfaits inconcevables de cette pratique. En outre, on trouve ceci dans les « Bienfaits du Siddhi » du grand tertön Karma Lingpa :

Jadis, dans le glorieux [monastère de] Samye,
La dame Yeshe Tsogyal
Offrit au Seigneur d’Oḍḍiyāna
Le suprême maṇḍala extérieur, intérieur et secret.
Puis, elle se prosterna avec dévotion et s’adressa à lui :
« Dans le futur, les êtres auront l’esprit dispersé.
Incorrigibles, ils auront une vision gravement erronée de la Doctrine.
En particulier, ils seront nombreux à générer une vue fausse des profonds mantras secrets.
En ces temps-là, lorsque le Tibet sera affligé
Par les trois fléaux que sont la maladie, la guerre et la famine,
De nombreux rituels bénéfiques auront beau exister,
L’opportunité de les accomplir ne se présentera pas et les obstacles seront grands.
Les substances et instruments [pour ces rituels] ne pourront être réunis au complet
Et les êtres de ces temps mauvais vivront en désaccord.
[Aussi,] veuillez expliquer tous les bienfaits qu’il y aura
À accomplir, à ce moment-là, la pratique du maître que vous êtes ».
Le grand maître répondit :
« Pieuse femme, tu as raison.
En vue d’une telle époque future,
J’ai dissimulé de nombreux trésors bénéfiques
Mais à cause [du manque de] mérites des êtres,
Il sera très difficile de réunir les circonstances propices [pour leur révélation].
Cependant, en ce genre d’époque,
Si, dans les lieux sacrés, les grands monastères,
Au sommet des hautes montagnes ou au bord des fleuves,
Sur les sites miraculeux des dieux et des esprits,
Les tantristes préservant leurs samayas,
Les moines et moniales gardant leur discipline,
Les hommes pieux
Et les femmes de qualité
Récitent cent, mille, dix-mille, cent mille, dix millions de fois ou plus encore
Le mantra quintessentiel qu’est le Bendza Guru
Avec l’excellente motivation de l’esprit d’éveil,
Il en découlera d’inconcevable bienfaits.
Maladies, influences nocives, guerres, conflits,
Mauvaises récoltes, famines et manifestations illusoires seront pacifiés.
La pluie tombera au moment opportun
Et le pays connaîtra la bonne fortune, la vertu et l’excellence.
Dans cette vie, la suivante ou le bardo on verra en réalité ou, à défaut, dans les expériences spirituelles et les rêves, le visage du grand maître d’Oḍḍiyāna et on entendra alors ses profondes et mélodieuses paroles. Plus tard, à Ngayab Palri, on intègrera l’assemblée des vidyādharas masculins et féminins et on y pratiquera les mantras secrets. On franchira ainsi les Terres et les Voies pour atteindre le plein éveil. Qui récite cent fois sans interruption ce Bendza Guru quintessentiel, Sera apprécié par les autres
Et bénéficiera sans effort de nourritures, richesses et jouissances.
Qui le récite mille ou dix-mille fois
Submergera de sa splendeur les perceptions d’autrui
Et l’énergie des bénédictions ne connaîtra aucune entrave.
Qui le récite cent mille ou dix millions de fois,
Amènera les trois mondes sous son contrôle,
Subjuguera avec éclat les trois plans d’existence
Assujettira tous les dieux et esprits, sans exception.
Mènera sans obstacle les quatre activités éveillées
Et œuvrera de manière inconcevable pour le bien des êtres
En fonction de ses souhaits personnels.
Qui le récite trente millions ou soixante-dix millions de fois
Assujettira les huit classes de dieux et d’esprits
Sans jamais être séparé des bouddhas
Ni dissocié du Seigneur d’Oḍḍiyāna
Et toutes les tâches qu’il leur confiera seront accomplies.
Les meilleurs [pratiquants] réaliseront en cette vie le corps d’arc-en-ciel,
Les pratiquants intermédiaires embrasseront la Claire Lumière au moment de la mort
Et les moins bons se libèreront du saṃsāra dans le bardo.

Comme on le voit dans ces mots, le potentiel des bienfaits de cette pratique est inconcevable
et les décrire serait sans fin.


Voici l'article du jour :

Le Bouddhisme et la vie quotidienne

Au départ, il est important de comprendre ce qu’est le Bouddhisme. Le Bouddha Shakyamouni a dit que quand certaines personnes pensaient au Bouddha, elles se le représentaient comme un son ; que d’autres personnes quand elles pensaient au Bouddha, elles se le représentaient comme une image, une statue. Pour certaines personnes, il prenait donc une forme visuelle, pour d’autres, une forme auditive. Le Bouddha a dit que ces personnes n’étaient pas dans une vue correcte des choses mais sur un chemin contraire. En pensant ainsi elles n’avaient pas la possibilité de voir ce qu’était véritablement le Bouddha. Nous pouvons comprendre pourquoi : si le Bouddha n’était qu’une représentation visuelle, qu’une statue, nous ne pourrions pas entrer en contact avec lui dans notre vie quotidienne, de même, s’il n’était qu’un son.

Le sens véritable du mot bouddha est le suivant : c’est un état dans lequel il n’y a plus la moindre émotion perturbatrice, mais un accroissement total de la sagesse primordiale et de l’intelligence éveillée : c’est cela, la signification profonde du mot bouddha.

En fait, il y a toujours celui qui pense, c’est lui qui peut nous apporter une aide. Dans nos activités quotidiennes, boire, manger et avoir un toit ne nous suffit pas ; il y a autre chose, d’autres difficultés qui surgissent en plus de ces besoins matériels. Nous devons comprendre ce qu’est cette vie quotidienne. Tout ce que nous effectuons pendant cette vie, nous le faisons afin de vivre, afin de ne pas mourir. C’est le sens de nos activités. D’où les multiples difficultés qui surviennent dans notre esprit : tout ce que nous faisons pour continuer à vivre nous apporte toutes sortes de problèmes.

Le chemin spirituel

Dans les temps anciens, les gens se rendaient compte, ils avaient conscience que tout chemin spirituel était présent pour apporter une aide à notre esprit, pour lui donner les méthodes qui l’aident. Tandis qu’à notre époque, dès notre jeune âge, nous développons l’aspect matériel, lequel connaît un grand accroissement dans notre monde. Mais l’aspect spirituel fait défaut et par cette absence de chemin spirituel, nous pouvons rencontrer des difficultés dans notre esprit, parfois même au point de ne trouver aucun sens à la vie et de vouloir se suicider. Nous voulons, à cause de ce « non-sens », mettre un terme à cette vie, même si effectivement, du côté matériel, nous connaissons un grand développement, tant au niveau des vêtements que de la nourriture, que de notre lieu de vie, que des moyens de transports… même s’il y a tout cela, ce développement matériel et le chemin spirituel ne vont pas ensemble. À cause de cela, nous rencontrons des difficultés dans notre esprit, nous connaissons une souffrance que nous n’arrivons pas à gérer, pas plus que nous n’arrivons à effectuer nos activités correctement.
Nous ne pouvons pas non plus comprendre les premières phrases que j’ai dites (que le Bouddha n’était ni une représentation visuelle ni un son), même cela, nous n’arrivons pas à l’utiliser.

Les bodhisattvas

C’est pourquoi des bodhisattvas comme le Christ, comme Tchenrézi ou Tara Verte sont venus pour aider les êtres à unir leur vie quotidienne à un chemin spirituel. Nous n’avons pas besoin d’aide pour savoir gérer l’aspect matériel, nos activités, cela nous avons la capacité de le faire. Mais pour le chemin spirituel, il faut quelqu’un qui ait l’expérience de toutes les difficultés que peut rencontrer l’esprit pour pouvoir l’aider. Car si personne n’est là pour nous guider, pour nous aider à dissiper ces difficultés, même si de manière temporaire nous pouvons les dissiper, tôt ou tard ces difficultés reviendront. Et il ne suffit pas que ces bodhisattvas soient là simplement, il faut aussi qu’ils transmettent les méthodes qui vont nous aider à développer cette sagesse que nous avons en nous, ces qualités que nous pouvons avoir pour dissiper l’ignorance et intégrer ce chemin spirituel dans la vie quotidienne.
Puis c’est une question de confiance, de confiance en ces êtres qui peuvent nous guider. Si nous reconnaissons qu’ils sont passés par les mêmes étapes que nous, que par cette expérience ils sont en mesure de nous donner des méthodes, nous pourrons suivre ces méthodes et accomplir ces étapes. A l’inverse, sans confiance de notre part, quoi qu’ils nous transmettent, nous ne pourrons rien accomplir. Si nous avons confiance, nous pouvons suivre le chemin qui nous permet de dissiper les émotions perturbatrices. En tibétain cela se dit « nyeunmongpa » et cela désigne un état à la fois d’hébétude, d’obscurité, d’ignorance, de non-reconnaissance. Par les méthodes données par ces êtres, cet état pourra être dissipé.

Pourquoi faut-il le dissiper les émotions perturbatrices ?

Car dans cet état d’ignorance nous ne pouvons effectuer correctement les activités que nous avons à effectuer même si elles sont simples. De par cette ignorance que nous avons dans notre esprit, nous ne pouvons pas voir clairement comment les accomplir. Une fois que nous aurons dissipé cette obscurité mentale, nous pourrons accomplir nos tâches de manière facile et correcte.
Pour cela, il existe toutes sortes de méthodes mais en résumé, elles permettent toutes d’obtenir un esprit stable et une détente. Quand nous effectuons une activité, nous ne l’effectuons pas d’une manière stable, car nous avons tellement d’activités et tellement de pensées discursives que nous ne pouvons les accomplir correctement. Il faut donc nous entraîner.

Comment nous entraîner ?

– Par exemple, si l’on boit du thé, l’esprit doit être dans cette action de boire le thé, de même pour toute autre activité. Si l’on parle, l’esprit doit demeurer dans ces paroles. Si nous parlons mais que nous pensons à autre chose, nous allons voir s’accroître, se déployer des pensées discursives et nous ne serons pas dans cette action. Quand le corps a une activité et que l’esprit est ailleurs, on accumule des pensées. Il y a une grande prolifération de pensées, les canaux et souffles sont mal irrigués d’où une grande fatigue du corps et du même coup, une grande fatigue de l’esprit. Finalement, c’est notre esprit qui ressent cette fatigue.
Voilà pourquoi nous devons allier l’utilisation de ce chemin spirituel à notre vie quotidienne. Par exemple quand nous marchons, nous devrions être détendu et le faire tranquillement, en présence de notre esprit. Autrement dit nous ne devrions pas être deux : la marche d’un côté et notre esprit de l’autre avec toutes ses pensées discursives. Nous devrions avoir notre esprit présent tranquillement dans cette marche. Si nous sommes deux, la marche et l’esprit, l’esprit se trouve en dehors de cet acte, il n’y a pas égalité entre le corps et l’esprit et une grande fatigue du corps en résulte puisqu’il n’est pas utilisé correctement. Il y a alors comme un endommagement, une fatigue du corps et conséquemment une fatigue de l’esprit. De cette manière il n’est pas possible que le corps et l’esprit soient naturellement détendus. Par cette prolifération de pensées discursives, il ne peut y avoir d’égalité entre notre esprit et nos activités quotidiennes.

– Autre exemple : nous arrivons dans un endroit splendide, un endroit magnifique. Nous ne pouvons pas en jouir, l’utiliser pleinement. Et pourquoi cela ? Car notre esprit n’y demeure pas. De par le souvenir de pensées passées, notre esprit va partir de ce lieu vers des pensées discursives et de ce fait, il ne sera pas dans ce lieu, il ne jouira pas tranquillement de ce lieu. Normalement quand on est dans un endroit magnifique, naturellement, nous devons éprouver une joie, une détente car l’endroit en question est beau. Si nous avons la possibilité d’utiliser cet endroit naturellement, s’il peut nous apporter joie, légèreté et détente alors ce que l’on vit est en accord avec le lieu, nous l’utilisons naturellement. A l’inverse, si notre esprit est pris par des pensées passées, nous sommes dans ces pensées discursives et nous ne pouvons pas profiter du lieu d’une manière naturelle.

– De même s’il s’agit d’un repas. Quand nous mangeons un repas, nous avons la sensation de la nourriture. Si nous avions la capacité de demeurer avec notre esprit dans cette nourriture, nous pourrions en absorber l’énergie et le bienfait. Mais quand nous mangeons, notre esprit ne demeure pas dans cette nourriture, au contraire il vagabonde, parle, est occupé par toutes sortes de pensées passées. Nous réfléchissons à nos tendances habituelles, à nos activités passées et de ce fait, nous ne pouvons pas bénéficier de la nourriture, de ce qu’elle pourrait nous apporter et nous n’en recevons qu’un infime bénéfice.
Car le bénéfice de l’esprit, nous ne pouvons pas l’obtenir.
Et si nous mangeons dans cette attitude où l’esprit ne demeure pas dans la nourriture, elle peut même nous nuire, se transformer en poison. L’esprit, comme nous l’avons vu, a une forte capacité. Dans ce moment là, il y a un travail des souffles qui, comme chaque fois que nous absorbons de la nourriture, amène cette nourriture vers le bas. Les souffles font des allées et venues, mais comme l’esprit ne peut demeurer dans cette activité, les souffles sont comme perturbés, voire inversés, et nous ne pouvons pas bénéficier de la nourriture ou alors, de manière infime ou même, en recevoir une nuisance.

– Prenons encore l’exemple des vêtements : les vêtements possèdent des qualités de chaleur, douceur, beauté. Quand nous portons un vêtement pour la première fois, nous sommes contents, nous reconnaissons ses qualités. Puis, avec le temps, comme nous ne demeurons pas dans l’acte de porter le vêtement, mais que l’esprit vagabonde dans ses activités à venir, les qualités du vêtement que nous portons ne sont plus présentes. Notre corps et ces vêtements sont comme séparés, nous ne pouvons jouir de la qualité du vêtement que nous portons. Pourquoi n’arrivons-nous pas à utiliser la capacité du vêtement ? Parce que ces vêtements, nous les portons non pour nous-mêmes mais pour autrui. Par exemple, une femme va bien se vêtir dans le but de plaire à son ami ou nous allons faire de même quand nous allons au restaurant. Nous ne portons donc pas ces vêtements pour nous-mêmes.

Indifférenciation de l’esprit avec toute activité quelle qu’elle soit

Quand l’esprit peut demeurer dans toute activité, quelle que soit cette activité, elle se passe dans la joie et nous avons du bonheur, de l’exaltation à l’effectuer. Nous nous disons alors que le fait d’être dans ce monde, d’être composé de ces agrégats, a un sens. A l’inverse, si l’esprit est séparé de l’activité quotidienne que nous effectuons, nous ne sommes pas dans cette joie naturelle et avons la sensation que ce que nous faisons n’a absolument aucun sens.

Ainsi, si l’on veut résumer ce que dit le Bouddhisme en la matière : si dans ce monde, vous êtes dans le contentement, alors toutes vos activités seront bonnes.

Par exemple, même dans une petite activité, si nous pouvons en développer joie et contentement, nous pouvons dire qu’il y a un sens à être dans ce monde, nous sommes contents de ce que nous sommes en train de vivre.

Parmi les êtres humains, on trouve toutes sortes d’êtres différents et chacun a sa propre beauté. Ordinairement, nous pouvons penser que tel être est beau ou n’est pas beau ; mais en réalité tout être est beau, oui vraiment, tout être est beau, chaque être a sa propre beauté, sa propre capacité, sa propre énergie. Si nous éprouvons du contentement par rapport à nous-mêmes, il n’y aura plus cette pensée : « telle personne possède telle qualité et pas moi ». Car si nous sommes dans ce contentement, nous reconnaissons les qualités, la beauté intérieure de chacun. Ainsi, au printemps, on peut voir s’épanouir toutes sortes de fleurs : certaines sont petites et sont belles en elles-mêmes, d’autres sont grandes et sont belles en elles-mêmes, d’autres sont jaunes et sont belles en elles-mêmes, d’autres encore, bleues, sont belles en elles-mêmes.

Chaque être possède sa propre beauté. La vieillesse possède sa propre beauté, tout autant que la jeunesse. Par exemple, de bons dessinateurs vont peindre une fleur fanée, sans pétale. Cette fleur recèlera une certaine beauté, autant qu’une fleur épanouie avec toutes ses feuilles et tous ses pétales ou qu’une fleur dont on aura juste dessiné la pousse ; et chaque aspect différent de cette fleur sera beau.

C’est d’un grand bienfait de penser ainsi.

Au matin, quand nous nous réveillons, jusqu’au soir quand nous nous couchons, puis pendant le sommeil. Donc pendant les 24 heures qui composent une journée, si nous avons cette joie et cette détente dans l’esprit et de la stabilité, tout ce que nous traversons dans la vie quotidienne se passera sans problème. Grâce à cette stabilité, nous n’aurons pas trop de saisie sur ce que nous vivons, nous le vivrons donc sans trop de difficultés.
Nous pouvons le comprendre : quand arrive le soir nous souhaitons dormir. Nous avons cette pensée, mais si les pensées discursives, les difficultés sont présentes dans l’esprit, nous ne pourrons pas dormir du fait de ces trop nombreuses pensées. À cause de leur prolifération, l’esprit ne laissera pas le corps se reposer, car il n’y aura pas indifférenciation entre l’esprit et le corps et nous ne pourrons dormir. Le défaut, à ce moment, est de n’avoir pas de détente dans l’esprit. Nous finirons par tomber malade, nous deviendrons insomniaque et les médecins ne pourront pas véritablement nous aider car le mal-être provient de l’esprit ; cela sera, littéralement, un défaut de l’esprit. Certains médecins donnent des remèdes pour dormir mais ce n’en sont pas puisque le meilleur remède serait de dormir, de laisser le corps se reposer ! Les médicaments donnés vont au contraire fermer certains canaux dans le corps, cela ne va pas véritablement reposer ce corps qui a besoin de sommeil.

Il faut donc une détente dans notre esprit. Pour acquérir cette détente, il doit y avoir indifférenciation de l’esprit avec la vie quotidienne. Dans chaque activité, il faut faire en sorte que l’esprit demeure dans cette activité. On développe ainsi l’intelligence éveillée dans chaque activité et ainsi, on obtient une détente véritable de l’esprit et du corps.

Méthodes pour atteindre la détente dans la vie quotidienne

Dans le bouddhisme, il est plusieurs méthodes pour atteindre la détente dans la vie quotidienne. La récitations de mantras le matin et la récitation de ces mêmes mantras le soir. Ces sessions de récitation ou de pratique peuvent durer 10 à 15 minutes et elles consistent, proprement dit, à avoir de la détente dans l’esprit, à arrêter, à stopper la prolifération des pensées discursives. Par ces sessions, cet entraînement, cette non-prolifération doit se développer et se maintenir tout le long de notre vie quotidienne. Au départ nous devons, comme dans toute activité, nous entraîner : nous devons d’abord apprendre, puis après avoir appris, nous pouvons effectuer cette activité.
Il en est de même dans le Dharma : nous devons au départ apprendre quelles sont ces qualités de l’esprit éveillé, puis nous pourrons les appliquer, les utiliser dans notre vie quotidienne.

Comment nous entraîner ?

Par des sessions de pratique : se poser dans un endroit, s’asseoir sur un siège en étant détendu, pendant 15 ou 20 minutes. Par le rappel et la vigilance, rester dans cet état de détente. Toujours par ce rappel, le corps se détendra d’une manière naturelle, puis de même, notre esprit se détendra naturellement. Cela signifie que la tension de notre esprit disparaît et que cet esprit devient naturellement plus vaste et détendu. Quand il est dans cette vastitude, il n’y a pas de peur dans l’esprit ; quand il n’ y a pas de peur dans l’esprit, il ne peut donc pas rencontrer d’obstacles et s’il ne rencontre pas d’obstacles, il n’y aura pas de difficulté. Car par l’examen tranché, décisif de l’esprit, aucune pensée discursive ne surgit. C’est ce qu’on appelle l’état de concentration. Petit à petit, quand l’esprit s’y trouve, il faudra l’amener à y rester présent même si l’on est en train de parler ou dans une activité. Petit à petit, quand l’esprit sera continuellement présent dans cette concentration, il ne pourra y avoir de difficulté ni de problème véritable dans nos activités quotidiennes.

Là encore certains obstacles peuvent surgir : quand nous avons obtenu une certaine détente dans notre corps par les sessions de pratique, il y a égalité des quatre éléments qui composent notre corps (eau, terre, air, feu). Il est alors possible que certaines sensations soient différentes : que ce soient les sensations de la vue, de l’ouïe, ou des autres sens en général, ces sensations peuvent être différentes de ce qu’elles sont à l’ordinaire. Celui qui n’a pas une bonne compréhension de son état saisit les différentes sensations qui surgissent, va sur un chemin erroné et bloque celui de la concentration. C’est à cause de cette saisie qu’il n’aura pas la concentration véritable.
Dans le bouddhisme, nous disons que nous nous entraînons pour dissiper la saisie de l’ego, mais si dans cette pratique nous saisissons, alors nous ne dissipons pas cette saisie. Si nous faisons ainsi, ce n’est pas une bonne manière de faire. Quand cet obstacle est présent, il n’est pas possible d’obtenir une détente véritable, à cause de la saisie et, comme nous l’avons vu, s’il y a saisie, il ne peut y avoir de détente véritable car cette saisie bloque la capacité de notre esprit.

Comment obtenir la stabilité de l’esprit ?

Pour obtenir cette stabilité, il faut que, dans tout ce que nous effectuons, il y ait une grande clarté : que dans ce que nous disons et faisons, nous puissions voir encore plus profondément la parole que nous devons tenir ou l’activité que nous devons avoir, avec la clarté de l’esprit.
De même avec la récitation de mantras, quel en est le sens ? Là encore, il est nécessaire qu’il y ait indifférenciation de cette récitation avec notre esprit. Cela peut alors ne pas être un mantra, il en est de même avec tous les sons que nous percevons. Quand il y a indifférenciation, nous comprenons véritablement le son que nous percevons.

Quel est le sens véritable de la récitation du mantra ?

Les quatre éléments possédant naturellement leur propre son, nous réaliserons progressivement la nature de chacun des sons de ces quatre éléments. Quand nous pourrons accomplir cette indifférenciation de l’esprit avec le mantra, nous pourrons avoir l’accomplissement et la compréhension véritable de tous les sons qui composent notre monde ; le sens véritable de la récitation du mantra en est celui-ci.
Le bienfait de cet entraînement est que, naturellement, l’on ne mentira pas. Naturellement, quand on s’exprimera, on le fera en termes doux et clairs et ceux qui les entendront, auront de la joie à les entendre. On pourra exprimer le sens véritable d’une manière parfaitement claire et juste, compréhensible pour tout le monde. Certains d’entre vous sont dans le bouddhisme depuis longtemps et vous pouvez comprendre cela. Par exemple, nous pouvons rester auprès de sons très forts (une cascade, une rafale de vent) sans que cela ne nous importune d’aucune sorte. En pratiquant, on devient ami avec ce son, on n’en ressent pas une nuisance mais au contraire comme une aide réciproque. Je plaisante, mais peut-être que certains anciens pratiquants ne sont pas amis avec les sons, alors ce que je viens de dire ne concorde pas avec leur propre expérience et je m’en excuse. Voilà donc le sens véritable de la récitation du mantra ; si nous récitons et saisissons en même temps, nous ne pouvons obtenir l’énergie du mantra.

Pour résumer ce chemin

Dans toute situation, il doit y avoir indifférenciation entre le corps et l’esprit. Il doit y avoir le non-deux, c’est ce que nous devons atteindre. De manière générale, nous opérons une distinction entre l’esprit et les apparences extérieures, alors que pour le pratiquant du Dharma, ils doivent être indifférenciés, autrement dit il ne doit plus y avoir de saisie dualiste sur ces apparences extérieures : il faut l’unité, le non-deux.

Questions-Réponses

 Q.- Quand notre activité est une activité de pensée, de réflexion, comment envisager cette activité sans pensée discursive ?

 R.- Quand il y a activité, il y a pensée, l’une ne va pas sans l’autre ; mais il faut l’entraînement qui s’effectue tant au niveau de la pensée qu’au niveau de l’activité effectuée. Quand on pense, il faut que dans cette activité, il y ait le rappel. Il y a d’une part la pensée, et d’autre part l’observateur, celui qui pense. Si les deux sont indifférenciés, alors cette activité est claire, elle peut s’effectuer correctement. Mais si chacun est dans une direction opposée, ce que nous pensons manquera de clarté. Il faut donc de la vigilance pour que celui qui pense soit indifférencié de cette action de pensée.

 Q.- Vous avez dit que ceux qui ont des problèmes d’insomnie ont l’esprit agité. Pour ma part je m’endors tout de suite, donc est-ce que cela signifie que j’ai l’esprit calme ? Puis, au réveil, j’ai la clarté du réveil, mais très vite je me rendors. Là aussi, est-ce dû à l’esprit ?

 R.- Que tu dormes bien est excellent, tu ne connais pas la souffrance des insomniaques, c’est une grand mérite de bien dormir. Tu as donc vraiment un grand mérite. Si le réveil est difficile, c’est signe que l’esprit n’est pas présent dans ce réveil, qu’il n’y a pas indifférenciation entre le réveil et l’esprit. Si tu utilises les méthodes que Rinpoché a données et que tu entraînes ton esprit, en un instant, celui-ci demeurera dans ce réveil et sera dans une grande clarté.

 Q.- Rinpoché peut-il développer le fait qu’un son est relié à chaque élément ?

 R.- Nous pouvons entendre le son mais nous n’en comprenons pas le sens véritable. Quand par l’entraînement, nous comprenons ce que veut dire ce son, ce que nous transmet ce son, c’est comme un dialogue entre deux personnes. En général nous ne parlons pas de cela dans le bouddhisme, cela reste secret car il est facile que certains mentent et fabriquent ce qu’ils entendent, qu’ils disent « je comprends ce que les éléments veulent me dire ». Ils fabriquent ce dialogue alors que pour le pratiquant, il y a cette véritable compréhension du son. Certains mentent aux autres et se mentent à eux-mêmes ce qui est encore plus grave. Ils brisent les engagements et c’est grave. Par exemple, si quelqu’un peut comprendre les sons, il pourra comprendre le français mais il pourra également comprendre les oiseaux, les éléments, les animaux. Donc si par exemple, je dis « je ne comprends pas le français mais je comprends les oiseaux », je mens, ce n’est pas possible. Par une vérité, on peut comprendre l’autre. Cela reste secret car certains pourraient créer des émotions perturbatrices, des obscurcissements dans l’esprit.

 Q.- Comment ne pas faire de saisie sur un mantra pour en obtenir toute l’énergie ?

 R.- Si l’on se dit, pendant que l’on récite « je récite afin d’obtenir l’énergie de ce mantra », il y a saisie. Si l’on peut rester dans une détente véritable de l’esprit pendant la récitation de ce mantra, là il y a non saisie. Si, par la parole, on récite et qu’en même temps l’esprit est indifférencié d’avec le son, cela va.

 Q.- Peut-on changer l’énergie des vêtements puisqu’ils n’ont pas leur propre énergie, mais qu’ils ont celle de celui qui les porte ?

 R.- Par l’énergie ou plutôt les qualités particulières du vêtement, les qualités de douceur, chaleur, légèreté, le corps pourra développer son éclat. Si nous le portons en reconnaissant ses différentes qualités, nous pourrons les utiliser. Dans le cas contraire, nous n’aimerons pas ce vêtement et nous voudrons en changer pour d’autres que nous n’aimerons pas à nouveau. C’est cela que signifie utiliser les qualités du vêtement, dans la mesure où, là encore, il doit y avoir indifférenciation de l’esprit et des apparences (ici le vêtement), indifférenciation du sujet et de l’objet.

 Q.- Ne doit-on pas justement faire le contraire, puisqu’il n’y a pas assez de discrimination entre la personne et le vêtement ?

 R.- En fait, il est bien d’apprécier le vêtement que nous portons, nous aurons alors de la joie à le porter et nous pourrons bien l’utiliser (de même pour ce que nous mangeons etc.).

 Q.- Ce qui est très ténu, c’est la différence entre la clarté de l’esprit et la saisie. Comment couper cette saisie ? Par exemple quand nous sommes détendus dans la méditation, à un moment nous nous disons « je suis détendu » et dès lors nous ne sommes plus dans la clarté. Plus nous affinons la pratique et plus nous nous trouvons à cet endroit. Comment être tout le temps dans la clarté sans être dans la saisie ?

 R.- Dans la méditation, quand tu es dans cette clarté et cette détente, tu reconnais que tu y es. Petit à petit, dans cette détente que tu reconnais, la saisie va s’amoindrir. Nous sommes débutants, il n’est donc pas possible d’avoir une réalisation immédiate. Il faut d’abord l’écoute, puis l’expérience et pour finir, la réalisation viendra. Elle ne peut venir instantanément.

 Q.- Cette phase de reconnaissance fait-elle partie de l’expérience ?

 R.- L’expérience, c’est l’expérience. Nous n’avons pas le temps maintenant de rentrer plus dans les détails !