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Cérémonie de Guru Bum Tsok

Cette année marque le 1262ème anniversaire de l’arrivée du Maître Padmasambhava au Tibet. En ces temps difficiles en raison des maladies, des guerres et du réchauffement climatique, la prière au Maître Padmasambhava est un moyen puissant de dissiper les obstacles et de propager le Dharma.

C’est pourquoi Lama Kunga Kunchok organise une cérémonie de Guru Bum Tsok et invite, pour cette occasion S.E. Lhatsé Tulku Rinpoché.

L’Association Bouddhique Orgyen Rangdjoung Dorjé Ling (ABCORDL) et le Centre Culturel Tibétain Dzogchenpa (CCTD), fondés par Lama Kunga Kunchok, ont l’honneur d’apporter leur soutien à cet événement.

La cérémonie se tiendra les 24, 25 et 26 mai à la Grande Pagode du Bois de Vincennes. L’événement est gratuit, ouvert à tous sur simple inscription. Les déjeuners et collations sont offerts.


Programme

Vendredi 24 mai 2024
10h à 12h : Guru Bum Tsok
12h à 14h : Déjeuner végétarien offert aux participants
14h à 15h30 : Guru Bum Tsok
15h30 à 16h : Collation offerte aux participants
16h à 17h : Enseignement sur le développement de l’Esprit d’Eveil

Samedi 25 mai 2024
10h à 12h : Guru Bum Tsok
12h à 14h : Déjeuner végétarien offert aux participants
14h à 15h30 : Guru Bum Tsok
15h30 à 16h : Collation offerte aux participants
16h à 17h : Initiation du Rigdzin Dupa

Dimanche 26 mai 2024
10h à 12h : Guru Bum Tsok
12h à 14h : Déjeuner végétarien offert aux participants
14h à 15h30 : Guru Bum Tsok
15h30 à 16h : Collation offerte aux participants
16h à 16h30 : Enseignement sur le Rigdzin Dupa
16h30 à 17h : Initiation de longue vie du Longchen Nyingtik
17h à 17h30 : Mandala de remerciements

Pour vous inscrire à cet événement, veuillez remplir le formulaire en ligne :

Formulaire d’inscription


Les bienfaits du Guru Bum Tsok

Émanation unifiant en elle la sagesse connaissante de notre enseignant sans égal – le Seigneur des sages –, du parfait bouddha Amitābha ainsi que du Seigneur du monde qu’est le tout-puissant exalté Avalokiteśvara, le maître Padmasambhava est le second bouddha d’Oḍḍiyāna loué dans les écritures telles que celle du Filet Magique de Mañjuśrī.

Au lever du soleil, le dixième jour du mois et de l’année du singe, il s’est miraculeusement manifesté au sud-ouest du pays d’Oḍḍiyāna, dans le cœur d’un lotus sur une île du lac Sindhu, le « lac de lait ». Ayant ainsi pris naissance, il œuvra de manière inconcevable pour le bien des êtres à Oḍḍiyāna et dans de nombreuses régions, Tagzik, Gilgit, Baltistan, Ladakh, Cachemire, Inde, île de Laṅkā, Drāvida, Sumatra, Bengale, Népal, Bouthan, Kāmarūpa à l’est, Khotan, Chine, etc.

Puis, à un moment donné, lorsque ses altruistes prières d’aspiration antérieures arrivèrent à maturité, il accepta l’invitation de Trisong Detsen – le trente-huitième souverain de la dynastie tibétaine – et, en l’année eau-tigre (762), se rendit au pays des neiges, territoire le plus haut de notre planète qui a été loué dans les écritures du Victorieux comme étant le champ de conversion du sublime Avalokiteśvara. Là, sur les rives du Yarlung Tsangpo, l’abbé, le maître et le roi du Dharma se réunirent à Drakmar Ombutsel experts dans les méthodes habiles pour discipliner ceux qui doivent l’être, ils œuvrèrent si bien à travers les quatre sublimes moyens d’attraction et autres que tous les humains et non-humains entrèrent dans la sainte Doctrine, par la manière pacifique ou courroucée. Samye – l’inconcevable monastère immuable et spontanément établi – fut érigé selon trois styles et de nombreux enseignements des sūtras et tantras furent traduits après qu’un premier édit ait été publié pour le roi du Tibet et ses sujets. L’abbé et le maître mirent tous deux en place une communauté monastique initiée par les « sept hommes à l’essai » et établirent un collège d’étude et de méditation.

Le maître Padmasambhava se rendit miraculeusement dans le Tibet occidental, oriental et central. Que ce soit dans les montagnes neigeuses, les rochers ou les lacs, il pratiqua dans tous les lieux sacrés et les bénit. Afin que les enseignements des sūtras et tantras se diffusent largement dans le futur et, plus spécialement, afin que la puissance des bénédictions des mantras secrets ne disparaisse pas, après avoir concentré les instructions essentielles des tantras, il dissimula en tant que termas d’innombrables trésors spirituels tels que les « cent trésors pour soutenir la force vitale du roi » ou les « cinq grands trésors de l’Esprit ». Il prophétisa alors qu’ils seraient révélés dans le futur par de nombreux grands êtres de l’école ancienne et des écoles nouvelles qui apparaîtraient successivement et il transmit ces enseignements à chacun d’eux par mandat de l’esprit en accompagnant sa prophétie de prières d’aspiration. Dans les zones rocheuses de Samye Chimphu, de Shotö Tidro et d’ailleurs, il tourna la roue du Dharma des neuf Véhicules en transmettant notamment à ses disciples fortunés les enseignements des trois classes de tantras intérieurs tels que le Dzogchen Sangwa. En œuvrant ainsi, la lampe de la sainte Doctrine illumina la terre entière. Des accomplis des deux types de saṅgha ayant atteint la suprême réalisation, à commencer par les vingt-cinq disciples, roi et sujets, se manifestèrent sans interruption et cette lignée de transmission mêlant kamas et termas en un seul courant dans les instructions qui font mûrir et libèrent l’esprit, se développa pendant cinquante ans. C’est sur cette base que le système philosophique nyingmapa des anciennes traductions émergea et se diffusa au Tibet avec ses enseignements unissant sūtras et tantras qui embrassent la totalité de la Doctrine du Victorieux. Qui plus est, sur un plan général, le maître Padmasambhava – le second bouddha d’Oḍḍiyāna–, œuvre de manière inconcevable pour le bien des êtres dans le milliard de champs du système cosmique de Sahā et plus spécialement dans toutes les régions du Continent des Jambosiers, avec sa sagesse, son amour et sa capacité. En particulier, il embrasse dans sa compassion les disciples de notre époque marquée par les cinq dégénérescences rampantes et leur adresse avec force de profonds souhaits, ce qui a fait dire à Jamgön Mipam Rinpoché, une émanation de Mañjuśrī manifestée parmi les hommes :
Bien que la dégénérescence s’intensifie comme les ténèbres, l’activité de Padma, le seigneur des Victorieux, brille comme la lune. C’est pourquoi les bénédictions du précieux maître d’Oḍḍiyāna pénètrent l’esprit sauvage des êtres de ces temps dégénérés à la mesure des facteurs afflictifs qui se développent en eux.

Le précieux maître d’Oḍḍiyāna lui-même a dit :

Vous mes disciples qui souhaitez quitter le saṃsāra,
Adressez-moi continûment vos prières avec foi et dévotion.
Sur un ton affligé semblable à celui d’un enfant appelant ses parents au secours
Et mélodieux comme le son mélancolique du luth ou de la flûte,
Priez aux six veilles du jour et de la nuit !
Et il est écrit également dans un terma :
Méditez sur Padmasambhava
Avec un corps à la forme insubstantielle et lumineuse.
Générez alors la fierté de sa grandeur
Et récitez avec ferveur et sans interruption
Le mantra quintessentiel de Thötreng Tsal,
Comme un torrent dévalant des rochers.
Je ne pourrai moi-même faire autrement que de venir.
Lorsque vous dirigerez d’intenses prières
Vers moi, Padma d’Oḍḍiyāna,
Avec le respect né d’une forte dévotion
Et un intense sentiment de ferveur,
J’arriverai devant vous.

Comme le montrent ces mots, c’est avec dévotion que nous devons nous focaliser par l’esprit, le cœur et les tripes sur le précieux maître d’Oḍḍiyāna, sans nous contenter de prononcer de simples mots et nous devons mobiliser la foi et la vision pure avec le sentiment d’être en présence réelle d’un bouddha. Si nous prions avec concentration après avoir récité la Prière en sept vers et le Bendza Guru Mantra les bénédictions nous pénètreront rapidement, les obstacles liés aux seize formes de peurs telles que celle d’une mort avant l’heure seront dissipées alors que la longévité et les mérites s’accroîtront. Ultimement, nous rencontrerons le précieux maître d’Oḍḍiyāna, nous entendrons ses paroles et nous renaîtrons au couchant, en la Terre pure de félicité.

Tels sont certains des bienfaits inconcevables de cette pratique. En outre, on trouve ceci dans les « Bienfaits du Siddhi » du grand tertön Karma Lingpa :

Jadis, dans le glorieux [monastère de] Samye,
La dame Yeshe Tsogyal
Offrit au Seigneur d’Oḍḍiyāna
Le suprême maṇḍala extérieur, intérieur et secret.
Puis, elle se prosterna avec dévotion et s’adressa à lui :
« Dans le futur, les êtres auront l’esprit dispersé.
Incorrigibles, ils auront une vision gravement erronée de la Doctrine.
En particulier, ils seront nombreux à générer une vue fausse des profonds mantras secrets.
En ces temps-là, lorsque le Tibet sera affligé
Par les trois fléaux que sont la maladie, la guerre et la famine,
De nombreux rituels bénéfiques auront beau exister,
L’opportunité de les accomplir ne se présentera pas et les obstacles seront grands.
Les substances et instruments [pour ces rituels] ne pourront être réunis au complet
Et les êtres de ces temps mauvais vivront en désaccord.
[Aussi,] veuillez expliquer tous les bienfaits qu’il y aura
À accomplir, à ce moment-là, la pratique du maître que vous êtes ».
Le grand maître répondit :
« Pieuse femme, tu as raison.
En vue d’une telle époque future,
J’ai dissimulé de nombreux trésors bénéfiques
Mais à cause [du manque de] mérites des êtres,
Il sera très difficile de réunir les circonstances propices [pour leur révélation].
Cependant, en ce genre d’époque,
Si, dans les lieux sacrés, les grands monastères,
Au sommet des hautes montagnes ou au bord des fleuves,
Sur les sites miraculeux des dieux et des esprits,
Les tantristes préservant leurs samayas,
Les moines et moniales gardant leur discipline,
Les hommes pieux
Et les femmes de qualité
Récitent cent, mille, dix-mille, cent mille, dix millions de fois ou plus encore
Le mantra quintessentiel qu’est le Bendza Guru
Avec l’excellente motivation de l’esprit d’éveil,
Il en découlera d’inconcevable bienfaits.
Maladies, influences nocives, guerres, conflits,
Mauvaises récoltes, famines et manifestations illusoires seront pacifiés.
La pluie tombera au moment opportun
Et le pays connaîtra la bonne fortune, la vertu et l’excellence.
Dans cette vie, la suivante ou le bardo on verra en réalité ou, à défaut, dans les expériences spirituelles et les rêves, le visage du grand maître d’Oḍḍiyāna et on entendra alors ses profondes et mélodieuses paroles. Plus tard, à Ngayab Palri, on intègrera l’assemblée des vidyādharas masculins et féminins et on y pratiquera les mantras secrets. On franchira ainsi les Terres et les Voies pour atteindre le plein éveil. Qui récite cent fois sans interruption ce Bendza Guru quintessentiel, Sera apprécié par les autres
Et bénéficiera sans effort de nourritures, richesses et jouissances.
Qui le récite mille ou dix-mille fois
Submergera de sa splendeur les perceptions d’autrui
Et l’énergie des bénédictions ne connaîtra aucune entrave.
Qui le récite cent mille ou dix millions de fois,
Amènera les trois mondes sous son contrôle,
Subjuguera avec éclat les trois plans d’existence
Assujettira tous les dieux et esprits, sans exception.
Mènera sans obstacle les quatre activités éveillées
Et œuvrera de manière inconcevable pour le bien des êtres
En fonction de ses souhaits personnels.
Qui le récite trente millions ou soixante-dix millions de fois
Assujettira les huit classes de dieux et d’esprits
Sans jamais être séparé des bouddhas
Ni dissocié du Seigneur d’Oḍḍiyāna
Et toutes les tâches qu’il leur confiera seront accomplies.
Les meilleurs [pratiquants] réaliseront en cette vie le corps d’arc-en-ciel,
Les pratiquants intermédiaires embrasseront la Claire Lumière au moment de la mort
Et les moins bons se libèreront du saṃsāra dans le bardo.

Comme on le voit dans ces mots, le potentiel des bienfaits de cette pratique est inconcevable
et les décrire serait sans fin.


Voici l'article du jour :

Le bardo du devenir 4

Pourquoi cela ?

Parce que notre vie future se définira selon la façon dont nous l’aurons parcourue. Dans le Bardo du Devenir, nous allons choisir notre future renaissance et notre futur corps. Ceci dépend de l’activité que nous avons dans cette vie-ci. Si nous avons un bon entraînement dans le Bardo de la Naissance, nous aurons au moment du Bardo du Devenir la possibilité de choisir ce qui nous est nécessaire. Si dans le Bardo de la Naissance, nous avons la maîtrise de notre esprit, même une petite maîtrise, elle sera présente au moment du Bardo du Devenir. Et nous pourrons l’utiliser.

Que signifie avoir la maîtrise de son esprit ?

Voilà, maintenant je suis installé ici. Si j’ai toutes sortes de pensées qui vont et viennent dans tous les sens, alors je n’ai aucune maîtrise de mon esprit. Par exemple, si nous voyons une forme que nous trouvons belle, nous suivons cette belle forme. Si nous voyons une forme qui nous déplait, nous suivons cette forme. Lorsque nous mangeons quelque chose de sucré, nous suivons ce goût. Nous faisons de même si le goût est amer. En saisissant ces goûts sucrés ou amers, nous créons du désir, du rejet. Cela est le signe que nous n’avons absolument pas la maîtrise de notre esprit. Au moment du Bardo du Devenir, comme nous l’avons vu précédemment, le souffle du karma se manifeste. Comme nous n’avons pas de forme, pas d’aspect physique, il n’y a alors absolument aucun aspect matériel ou physique qui peut nous retenir, comme par exemple les murs de la maison dans laquelle nous vivons dans cette vie-ci. Dans le Bardo du Devenir, notre esprit saisit le fait que nous pouvons avoir des agrégats, bien que nous ne pouvons pas dire que nous en avons. Donc à cause de cette saisie nous pouvons avoir des agrégats même si nous n’avons pas de corps formel. Et puisque nous n’avons pas de corps formel, notre esprit peut aller partout où il le souhaite, dans n’importe quel endroit. Actuellement, nous ne pouvons pas aller dans n’importe quel endroit car notre corps nous retient, il retient notre esprit. Un être complètement ordinaire qui ne s’est pas entraîné dans cette vie-ci à maîtriser son propre esprit, n’aura absolument aucune maîtrise durant le Bardo du Devenir. Il sera sous l’emprise du corps du karma. Il prendra renaissance en un corps humain ou animal ou autre selon son propre karma. C’est comme pendant le rêve où il se passe toutes sortes de choses que nous ne pouvons absolument pas maîtriser. Ce qui va se passer au moment du Bardo du Devenir sera très semblable à ce qui se passe au moment du Bardo du Rêve. La différence se trouve dans le fait qu’il y a une plus grande clarté dans le Bardo du Devenir. Mais il ne nous est pas possible de reconnaître cette clarté si nous n’avons pas la maîtrise de l’esprit. Nous allons ainsi expérimenter toutes sortes de peurs, de frayeurs, de souffrances tels que le froid, la faim ou la soif. Nous n’aurons pas la maîtrise de là où nous irons ni de là où nous demeurerons. Nous serons entièrement sous l’emprise du souffle du karma. C’est pour cela qu’il est dit qu’au moment du Bardo du Devenir, il est nécessaire de fermer les six portes des différentes classes de renaissances.

Il y a divers moyens pour fermer les différentes portes des renaissances. Il y a la prise de refuge. Il y a la phase de création dans laquelle nous méditons Chenrezi :
– tous les sons que nous entendons sont la propre parole de Chenrezi, son mantra,
– toutes les apparences que nous pouvons voir, sont le corps de Chenrezi et,
– toutes les pensées que nous pouvons avoir sont l’esprit même de Chenrezi.
Si dans cette vie-ci, nous développons cet entraînement, toutes les apparences, dans le Bardo du Devenir deviendront le corps de la divinité, tous les sons la parole de la divinité, toutes les pensées, l’esprit de la divinité et les portes des différentes renaissances seront fermées. Peu importe la divinité que nous allons méditer, Chenrezi, Tamdrin, Dorjé Purba, Guru Rinpoché ou Manjushri. A partir du moment où nous avons de la foi, que nous développons de la dévotion dans notre esprit, pour Guru Rinpoché par exemple, si dans cette vie-ci nous nous entraînons à le visualiser, nous allons créer des tendances excellentes. Durant le Bardo du Devenir, si nous avons pu, dans cette vie-ci développer ces tendances excellentes, elle vont comme se regrouper, se lier aux tendances qui surviendront au moment du Bardo du Devenir.

Qu’entendons-nous par fermer les portes ?

Si nous avons des peurs et que nous nous entraînons à transformer ces peurs en la divinité, si une apparence effrayante survient, lors du Bardo du Devenir, nous la verrons comme la divinité. En la voyant comme une divinité la peur disparaîtra. Si nous parvenons à acquérir cette habitude, cette maîtrise dans le Bardo de la Naissance, au moment du Bardo du Devenir, nous serons nous-mêmes comme une divinité et toutes les apparences extérieures seront vues comme le paradis de la divinité. A ce moment-là toutes les portes des renaissances seront fermées. Grâce aux souhaits excellents que nous aurons pu avoir dans cette vie-ci, nous pourrons obtenir une précieuse existence humaine. Nous aurons de bons parents et nous aurons la possibilité d’entendre l’enseignement du Dharma. Il nous sera donné de rencontrer un maître authentique et de cette manière, nous aurons la possibilité de pratiquer et de pouvoir réaliser Rigpa, de réaliser la Connaissance. Grâce à la foi, de la dévotion, nous pourrons bloquer les portes des renaissances des six classes d’êtres. Il y a aussi le moyen du Refuge dans cette vie-ci et de s’en remettre sous la protection du Bouddha, du Dharma (l’enseignement) et de la Sangha (la communauté). Nous prenons refuge dans les lieux de refuge et nous nous mettons sous leur protection pour nous protéger des peurs que nous pouvons avoir car actuellement, ni notre père, ni notre mère peuvent nous protéger et nous sommes actuellement sous l’emprise de notre propre karma. Reconnaître la souffrance du samsâra est important. Nous n’avons pas nous-mêmes actuellement la possibilité de nous protéger de cette souffrance et des peurs que toute cette souffrance peut générer. Tout autant de raisons pour nous dire que nous devons trouver des lieux de refuge.
Bouddha a réalisé lui-même sa propre nature de Bouddha qui était à l’intérieur de son propre esprit. L’ensemble de tous les êtres, sans exception, donc nous-mêmes, avons ce potentiel de l’état de Bouddha dans notre esprit. Bouddha a reconnu la nature même de son propre esprit, il a atteint la libération, puis il a donné toutes les méthodes pour pouvoir atteindre cette même libération, cette même reconnaissance de la nature de l’esprit. C’est ce que nous appelons le Dharma. C’est cela que nous appelons les enseignements du Bouddha. Sur le support de ces enseignements, il y a l’expérience, la pratique. Cela, c’est la Sangha. Ce sont tous les êtres qui pratiquent les enseignements du Bouddha et qui en ont l’expérience. Les enseignements du Bouddha portent sur la vertu, ils ne peuvent pas porter sur la non-vertu, c’est impossible. Voilà pourquoi les êtres qui pratiquent les enseignements sont vertueux et c’est le nom même de la Sangha. C’est ainsi que nous pouvons dire que le Bouddha est comme un lieu à atteindre, que le Dharma est le chemin qu’il faut suivre et la Sangha (la communauté) sont les amis qui vont suivre ce chemin et vont nous aider. Grâce au refuge, nous allons développer de la foi, de la dévotion, de la confiance. Cette confiance s’appelle la confiance de la foi. Par cette confiance, la foi et la dévotion se développeront de plus en plus jusqu’au moment où cette dévotion sera totalement stable, sans retournement, sans changement possible. Grâce à l’expérience, grâce à la pratique, nous développerons confiance, foi, dévotion afin d’obtenir les accomplissements en les prenant comme support. Lorsque nous parlons d’accomplissement, il y a les accomplissements ordinaires et l’accomplissement ultime. Les accomplissements ordinaires signifient que, grâce au Refuge, nous aurons la possibilité dans cette vie-ci d’obtenir des richesses, c’est-à-dire de ne plus souffrir.

Quel est l’accomplissement sublime ? Quel est l’accomplissement ultime ? *

Les êtres aux capacités suprêmes pourront dans cette vie reconnaître et réaliser Rigpa et avoir la possibilité d’obtenir l’état de Bouddha en cette vie-même. Ces êtres qui auront obtenu cet accomplissement ultime, partiront, au moment de la mort, en un « corps d’arc-en-ciel ». Nous parlons de « corps d’arc-en-ciel avec restes » et de « corps d’arc-en-ciel sans restes », appelé aussi le « Grand Transfert ». Les êtres aux capacités intermédiaires reconnaîtront, au moment du Bardo de la Vérité en Soi, de la réalité absolue, la nature même de toutes les apparences qui se déploient comme étant leurs propres apparences et ainsi ils pourront se libérer. Les êtres aux capacités plus ordinaires qui auront pris refuge dans les Trois Joyaux et se seront entraînés à la pratique de la phase de création en visualisant une divinité et qui auront reconnu que les apparences ne sont rien d’autres que les apparences de la divinité, pourront, au moment du Bardo du Devenir, renaître avec un précieux corps humain. Ils seront dotés de toutes les qualités pour suivre le Dharma et pourront obtenir la maîtrise de l’esprit pour atteindre l’état de Bouddha. C’est le moyen du Refuge. Car au moment du Bardo du Devenir, lorsque des apparences effrayantes surviendront, nous nous souviendrons du Refuge. Et grâce à ce souvenir et grâce aux souhaits que nous aurons formulés, nous pourrons fermer les portes des six classes d’êtres et prendre renaissance dans des conditions fortunées. Tout cela peut être obtenu grâce à la confiance, la foi et la dévotion.

Qu’appelons-nous la confiance ?

Si nous pratiquons le chemin pendant quelques jours, nous pourrons avoir confiance en ce chemin. Sur cette confiance, va naître la confiance de la foi et sur cette confiance de la foi, naîtra la dévotion qui ne se détourne pas, qui ne change pas.

Que signifient la foi, la dévotion qui ne changent pas ?

Si nous écoutons et pratiquons le Dharma quelques années et que nous abandonnons ensuite le Dharma, cela signifie que notre foi s’est détournée, qu’elle a changé. Cette foi, cette dévotion qui ne change pas signifie que, quoi qu’il arrive, nous avons une immense confiance qui se développe en notre esprit. C’est au travers de cette confiance que nous recevons l’ensemble de tous les accomplissements. Mais pour l’ensemble des individus ordinaires, un danger peut advenir à suivre ce chemin : n’ayant pas la reconnaissance de notre esprit, il est tout à fait possible, alors, que nous prenions un chemin erroné. C’est pour cela qu’il est nécessaire à l’intérieur de chaque individu de développer de l’intelligence éveillée. Si l’intelligence éveillée nous permet de reconnaître que l’ensemble de tous les êtres souhaitent ne plus souffrir, c’est un bon chemin. C’est pour cela qu’il est dit dans la tradition du Dharma qu’il ne faut pas nuire aux êtres, qu’ils soient grands ou minuscules, que ce soit l’ensemble de tous les individus ou l’ensemble de tous les petits insectes.

Pourquoi cela ?

Parce que tous les êtres quels qu’ils soient, ont en leur esprit le désir d’être dans le bonheur et d’être séparés de la souffrance. Si nous examinons cela, si nous examinons ces différents aspects, nous pouvons être certains que c’est un bon chemin. Nous pouvons dire que dans cette salle, tout le monde souhaite être séparé de la souffrance. L’ensemble de tous les êtres vivants désire cela, il n’y pas le moindre petit être dans tout l’univers qui ne désire pas être séparé de la souffrance. Tous les êtres, sans absolument aucune exception, désirent le bonheur que ce soit maintenant ou dans le futur. Si, nous-mêmes, dans notre propre esprit nous désirons ce bonheur, l’ensemble de tous les êtres également désirent ce bonheur, désirent être séparés de la souffrance. Si nous ressentons du bonheur et que nous nuisons aux autres êtres, là, ce n’est pas un bon chemin. Désirer le bonheur et nuire aux autres êtres, non, là, ça ne va pas.
Si nous avons de la clarté au niveau des pensées, au niveau du chemin, cela signifie que nous possédons cette intelligence éveillée. Si nous avons l’intelligence éveillée, nous saurons que nous désirons le bonheur et que nous ne sommes pas les seuls à le désirer. Nous saurons que tous les êtres souhaitent être libérés de la souffrance. A partir du moment où nous allons penser dans notre esprit à l’ensemble de tous les êtres, automatiquement, notre esprit sera beaucoup plus vaste, plus ouvert. Et donc, si nous avons cette intelligence éveillée au moment du Bardo du Devenir, nous aurons la possibilité de fermer les six portes des six classes d’êtres.
Afin de dissiper les émotions perturbatrices et pour développer l’esprit d’éveil, il est nécessaire de développer de l’équanimité dans notre esprit. Nous avons des émotions de désir, de colère, d’opacité mentale. Sans l’équanimité, nous ne pourrons pas véritablement développer l’esprit de l’éveil. Toutes les émotions que nous pouvons expérimenter telles que le désir-attachement, la colère-aversion, l’opacité mentale nuisent aux autres êtres et à nous-mêmes. Il faut éradiquer ces émotions. Elles sont comme du poison. C’est à cause d’elles que nous errons de vie en vie, que nous expérimentons la souffrance, que nous nuisons à autrui. C’est pourquoi, en arrêtant ces différentes émotions de désir-attachement, de colère-aversion, d’opacité mentale, nous fermons les différentes portes des renaissances.

Et quel est le moyen de pouvoir éradiquer ces trois poisons ?

C’est la pratique. S’il nous est nécessaire de pratiquer, il nous est aussi nécessaire de suivre un Lama authentique qui a de l’expérience, qui a obtenu Rigpa (la Connaissance) et qui possède la connaissance du Dharma (les enseignements du Bouddha). Si ce Maître n’a pas d’expérience véritable, il ne peut pas donner la Vue aux autres êtres. S’il ne l’a pas réalisée, comment peut-il donner la Vue aux autres. S’il ne comprend pas la Vue, s’il ne la connaît pas, que peut-il bien donner ? C’est pourquoi la Vue est quelque chose de très important. Et pour obtenir la Vue il faut méditer, il faut pratiquer. Et pour pratiquer, il faut un Maître. Maintenant nous allons méditer.