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Cérémonie de Guru Bum Tsok

Cette année marque le 1262ème anniversaire de l’arrivée du Maître Padmasambhava au Tibet. En ces temps difficiles en raison des maladies, des guerres et du réchauffement climatique, la prière au Maître Padmasambhava est un moyen puissant de dissiper les obstacles et de propager le Dharma.

C’est pourquoi Lama Kunga Kunchok organise une cérémonie de Guru Bum Tsok et invite, pour cette occasion S.E. Lhatsé Tulku Rinpoché.

L’Association Bouddhique Orgyen Rangdjoung Dorjé Ling (ABCORDL) et le Centre Culturel Tibétain Dzogchenpa (CCTD), fondés par Lama Kunga Kunchok, ont l’honneur d’apporter leur soutien à cet événement.

La cérémonie se tiendra les 24, 25 et 26 mai à la Grande Pagode du Bois de Vincennes. L’événement est gratuit, ouvert à tous sur simple inscription. Les déjeuners et collations sont offerts.


Programme

Vendredi 24 mai 2024
10h à 12h : Guru Bum Tsok
12h à 14h : Déjeuner végétarien offert aux participants
14h à 15h30 : Guru Bum Tsok
15h30 à 16h : Collation offerte aux participants
16h à 17h : Enseignement sur le développement de l’Esprit d’Eveil

Samedi 25 mai 2024
10h à 12h : Guru Bum Tsok
12h à 14h : Déjeuner végétarien offert aux participants
14h à 15h30 : Guru Bum Tsok
15h30 à 16h : Collation offerte aux participants
16h à 17h : Initiation du Rigdzin Dupa

Dimanche 26 mai 2024
10h à 12h : Guru Bum Tsok
12h à 14h : Déjeuner végétarien offert aux participants
14h à 15h30 : Guru Bum Tsok
15h30 à 16h : Collation offerte aux participants
16h à 16h30 : Enseignement sur le Rigdzin Dupa
16h30 à 17h : Initiation de longue vie du Longchen Nyingtik
17h à 17h30 : Mandala de remerciements

Pour vous inscrire à cet événement, veuillez remplir le formulaire en ligne :

Formulaire d’inscription


Les bienfaits du Guru Bum Tsok

Émanation unifiant en elle la sagesse connaissante de notre enseignant sans égal – le Seigneur des sages –, du parfait bouddha Amitābha ainsi que du Seigneur du monde qu’est le tout-puissant exalté Avalokiteśvara, le maître Padmasambhava est le second bouddha d’Oḍḍiyāna loué dans les écritures telles que celle du Filet Magique de Mañjuśrī.

Au lever du soleil, le dixième jour du mois et de l’année du singe, il s’est miraculeusement manifesté au sud-ouest du pays d’Oḍḍiyāna, dans le cœur d’un lotus sur une île du lac Sindhu, le « lac de lait ». Ayant ainsi pris naissance, il œuvra de manière inconcevable pour le bien des êtres à Oḍḍiyāna et dans de nombreuses régions, Tagzik, Gilgit, Baltistan, Ladakh, Cachemire, Inde, île de Laṅkā, Drāvida, Sumatra, Bengale, Népal, Bouthan, Kāmarūpa à l’est, Khotan, Chine, etc.

Puis, à un moment donné, lorsque ses altruistes prières d’aspiration antérieures arrivèrent à maturité, il accepta l’invitation de Trisong Detsen – le trente-huitième souverain de la dynastie tibétaine – et, en l’année eau-tigre (762), se rendit au pays des neiges, territoire le plus haut de notre planète qui a été loué dans les écritures du Victorieux comme étant le champ de conversion du sublime Avalokiteśvara. Là, sur les rives du Yarlung Tsangpo, l’abbé, le maître et le roi du Dharma se réunirent à Drakmar Ombutsel experts dans les méthodes habiles pour discipliner ceux qui doivent l’être, ils œuvrèrent si bien à travers les quatre sublimes moyens d’attraction et autres que tous les humains et non-humains entrèrent dans la sainte Doctrine, par la manière pacifique ou courroucée. Samye – l’inconcevable monastère immuable et spontanément établi – fut érigé selon trois styles et de nombreux enseignements des sūtras et tantras furent traduits après qu’un premier édit ait été publié pour le roi du Tibet et ses sujets. L’abbé et le maître mirent tous deux en place une communauté monastique initiée par les « sept hommes à l’essai » et établirent un collège d’étude et de méditation.

Le maître Padmasambhava se rendit miraculeusement dans le Tibet occidental, oriental et central. Que ce soit dans les montagnes neigeuses, les rochers ou les lacs, il pratiqua dans tous les lieux sacrés et les bénit. Afin que les enseignements des sūtras et tantras se diffusent largement dans le futur et, plus spécialement, afin que la puissance des bénédictions des mantras secrets ne disparaisse pas, après avoir concentré les instructions essentielles des tantras, il dissimula en tant que termas d’innombrables trésors spirituels tels que les « cent trésors pour soutenir la force vitale du roi » ou les « cinq grands trésors de l’Esprit ». Il prophétisa alors qu’ils seraient révélés dans le futur par de nombreux grands êtres de l’école ancienne et des écoles nouvelles qui apparaîtraient successivement et il transmit ces enseignements à chacun d’eux par mandat de l’esprit en accompagnant sa prophétie de prières d’aspiration. Dans les zones rocheuses de Samye Chimphu, de Shotö Tidro et d’ailleurs, il tourna la roue du Dharma des neuf Véhicules en transmettant notamment à ses disciples fortunés les enseignements des trois classes de tantras intérieurs tels que le Dzogchen Sangwa. En œuvrant ainsi, la lampe de la sainte Doctrine illumina la terre entière. Des accomplis des deux types de saṅgha ayant atteint la suprême réalisation, à commencer par les vingt-cinq disciples, roi et sujets, se manifestèrent sans interruption et cette lignée de transmission mêlant kamas et termas en un seul courant dans les instructions qui font mûrir et libèrent l’esprit, se développa pendant cinquante ans. C’est sur cette base que le système philosophique nyingmapa des anciennes traductions émergea et se diffusa au Tibet avec ses enseignements unissant sūtras et tantras qui embrassent la totalité de la Doctrine du Victorieux. Qui plus est, sur un plan général, le maître Padmasambhava – le second bouddha d’Oḍḍiyāna–, œuvre de manière inconcevable pour le bien des êtres dans le milliard de champs du système cosmique de Sahā et plus spécialement dans toutes les régions du Continent des Jambosiers, avec sa sagesse, son amour et sa capacité. En particulier, il embrasse dans sa compassion les disciples de notre époque marquée par les cinq dégénérescences rampantes et leur adresse avec force de profonds souhaits, ce qui a fait dire à Jamgön Mipam Rinpoché, une émanation de Mañjuśrī manifestée parmi les hommes :
Bien que la dégénérescence s’intensifie comme les ténèbres, l’activité de Padma, le seigneur des Victorieux, brille comme la lune. C’est pourquoi les bénédictions du précieux maître d’Oḍḍiyāna pénètrent l’esprit sauvage des êtres de ces temps dégénérés à la mesure des facteurs afflictifs qui se développent en eux.

Le précieux maître d’Oḍḍiyāna lui-même a dit :

Vous mes disciples qui souhaitez quitter le saṃsāra,
Adressez-moi continûment vos prières avec foi et dévotion.
Sur un ton affligé semblable à celui d’un enfant appelant ses parents au secours
Et mélodieux comme le son mélancolique du luth ou de la flûte,
Priez aux six veilles du jour et de la nuit !
Et il est écrit également dans un terma :
Méditez sur Padmasambhava
Avec un corps à la forme insubstantielle et lumineuse.
Générez alors la fierté de sa grandeur
Et récitez avec ferveur et sans interruption
Le mantra quintessentiel de Thötreng Tsal,
Comme un torrent dévalant des rochers.
Je ne pourrai moi-même faire autrement que de venir.
Lorsque vous dirigerez d’intenses prières
Vers moi, Padma d’Oḍḍiyāna,
Avec le respect né d’une forte dévotion
Et un intense sentiment de ferveur,
J’arriverai devant vous.

Comme le montrent ces mots, c’est avec dévotion que nous devons nous focaliser par l’esprit, le cœur et les tripes sur le précieux maître d’Oḍḍiyāna, sans nous contenter de prononcer de simples mots et nous devons mobiliser la foi et la vision pure avec le sentiment d’être en présence réelle d’un bouddha. Si nous prions avec concentration après avoir récité la Prière en sept vers et le Bendza Guru Mantra les bénédictions nous pénètreront rapidement, les obstacles liés aux seize formes de peurs telles que celle d’une mort avant l’heure seront dissipées alors que la longévité et les mérites s’accroîtront. Ultimement, nous rencontrerons le précieux maître d’Oḍḍiyāna, nous entendrons ses paroles et nous renaîtrons au couchant, en la Terre pure de félicité.

Tels sont certains des bienfaits inconcevables de cette pratique. En outre, on trouve ceci dans les « Bienfaits du Siddhi » du grand tertön Karma Lingpa :

Jadis, dans le glorieux [monastère de] Samye,
La dame Yeshe Tsogyal
Offrit au Seigneur d’Oḍḍiyāna
Le suprême maṇḍala extérieur, intérieur et secret.
Puis, elle se prosterna avec dévotion et s’adressa à lui :
« Dans le futur, les êtres auront l’esprit dispersé.
Incorrigibles, ils auront une vision gravement erronée de la Doctrine.
En particulier, ils seront nombreux à générer une vue fausse des profonds mantras secrets.
En ces temps-là, lorsque le Tibet sera affligé
Par les trois fléaux que sont la maladie, la guerre et la famine,
De nombreux rituels bénéfiques auront beau exister,
L’opportunité de les accomplir ne se présentera pas et les obstacles seront grands.
Les substances et instruments [pour ces rituels] ne pourront être réunis au complet
Et les êtres de ces temps mauvais vivront en désaccord.
[Aussi,] veuillez expliquer tous les bienfaits qu’il y aura
À accomplir, à ce moment-là, la pratique du maître que vous êtes ».
Le grand maître répondit :
« Pieuse femme, tu as raison.
En vue d’une telle époque future,
J’ai dissimulé de nombreux trésors bénéfiques
Mais à cause [du manque de] mérites des êtres,
Il sera très difficile de réunir les circonstances propices [pour leur révélation].
Cependant, en ce genre d’époque,
Si, dans les lieux sacrés, les grands monastères,
Au sommet des hautes montagnes ou au bord des fleuves,
Sur les sites miraculeux des dieux et des esprits,
Les tantristes préservant leurs samayas,
Les moines et moniales gardant leur discipline,
Les hommes pieux
Et les femmes de qualité
Récitent cent, mille, dix-mille, cent mille, dix millions de fois ou plus encore
Le mantra quintessentiel qu’est le Bendza Guru
Avec l’excellente motivation de l’esprit d’éveil,
Il en découlera d’inconcevable bienfaits.
Maladies, influences nocives, guerres, conflits,
Mauvaises récoltes, famines et manifestations illusoires seront pacifiés.
La pluie tombera au moment opportun
Et le pays connaîtra la bonne fortune, la vertu et l’excellence.
Dans cette vie, la suivante ou le bardo on verra en réalité ou, à défaut, dans les expériences spirituelles et les rêves, le visage du grand maître d’Oḍḍiyāna et on entendra alors ses profondes et mélodieuses paroles. Plus tard, à Ngayab Palri, on intègrera l’assemblée des vidyādharas masculins et féminins et on y pratiquera les mantras secrets. On franchira ainsi les Terres et les Voies pour atteindre le plein éveil. Qui récite cent fois sans interruption ce Bendza Guru quintessentiel, Sera apprécié par les autres
Et bénéficiera sans effort de nourritures, richesses et jouissances.
Qui le récite mille ou dix-mille fois
Submergera de sa splendeur les perceptions d’autrui
Et l’énergie des bénédictions ne connaîtra aucune entrave.
Qui le récite cent mille ou dix millions de fois,
Amènera les trois mondes sous son contrôle,
Subjuguera avec éclat les trois plans d’existence
Assujettira tous les dieux et esprits, sans exception.
Mènera sans obstacle les quatre activités éveillées
Et œuvrera de manière inconcevable pour le bien des êtres
En fonction de ses souhaits personnels.
Qui le récite trente millions ou soixante-dix millions de fois
Assujettira les huit classes de dieux et d’esprits
Sans jamais être séparé des bouddhas
Ni dissocié du Seigneur d’Oḍḍiyāna
Et toutes les tâches qu’il leur confiera seront accomplies.
Les meilleurs [pratiquants] réaliseront en cette vie le corps d’arc-en-ciel,
Les pratiquants intermédiaires embrasseront la Claire Lumière au moment de la mort
Et les moins bons se libèreront du saṃsāra dans le bardo.

Comme on le voit dans ces mots, le potentiel des bienfaits de cette pratique est inconcevable
et les décrire serait sans fin.


Voici l'article du jour :

Le bardo du rêve - 5/12

Nous devons penser que maintenant nous allons écouter cet enseignement pour pouvoir libérer l’ensemble des êtres qui ont tous été nos pères et mères et dont le nombre est aussi vaste que vaste est l’espace. Je vous répète toujours : « puissiez-vous écouter cet enseignement en pensant que vous allez libérer l’ensemble de tous les êtres qui ont tous été nos pères et nos mères et dont le nombre est aussi vaste que vaste est l’espace ». Je vous dis cela, mais peut-être ne devrais-je pas vous le dire, peut-être l’entendez-vous mais que vous n’y pensez pas. En fait, dès que vous avez entendu cette phrase, c’est comme si vous la jetiez, que vous la mettiez de côté.

Peut-être entendez-vous ce que je suis en train de vous dire mais vous n’y pensez peut-être pas. Dans ces conditions ce que je vous dis n’a véritablement pas de sens.
Il est important d’avoir une motivation, d’avoir l’aspiration. Il est important au départ de développer cette aspiration.

Nous pouvons trouver trois sortes de motivations. Il y a la motivation de ceux qui pratiquent la non-vertu, il y a la motivation des gens qui sont dans la neutralité c’est-à-dire qui ne font pas d’actes non-vertueux mais qui ne pratiquent pas la vertu non plus et il y a la motivation parfaitement pure.

Qu’est-ce que la motivation non-vertueuse ?

C’est de penser : « Je vais écouter cet enseignement non pas pour le bien des êtres mais pour moi-même et mon activité mondaine. ». Penser « grâce à çà, je vais devenir riche » ou : « Grâce à cela, toute mon activité va être bonne », c’est une motivation non-vertueuse. Penser : « Moi seul, je vais atteindre l’état de Bouddha », c’est une motivation non-vertueuse. Penser que nous allons avoir une activité qui va nous rapporter beaucoup d’argent, c’est une motivation non-vertueuse : il faut la rejeter.

Ensuite il y a la motivation neutre. Ce que cela veut dire : on écoute le Dharma mais on ne le pratique pas. Nous nous disons : "Je vais écouter le Dharma...", mais par la suite nous n’y pensons pas. Ce serait comme de suivre un chien. Quand nous suivons un chien, le chien, lui, ne sait pas où aller, il ne sait pas ce qu’il va faire… ce serait exactement la même chose.

Ou ce serait être comme un singe. Si on le dresse, il va faire des choses, mais il n’a pas la possibilité de penser à ces choses qu’il va faire, il n’a pas l’intelligence pour cela.

Ou alors ce serait comme quelqu’un qui aurait une arme et qui tirerait à n’importe quel moment. Cela n’aurait pas aucun sens. C’est cela la motivation neutre : « Je vais écouter cet enseignement », mais ça s’arrête là.

En fait je pense que ce genre de maladie n’est pas présente ici, que ce genre de pensée n’est pas présente ici. C’est plus présent dans une assemblée de moines ou de nonnes qui n’ont pas d’autres activités que celle-ci. Ils consacrent leurs temps au Dharma. Si quand ils viennent ils pensent à autre chose et si leur esprit part ailleurs, il y a un problème.

Mais je pense qu’ici, il n’y a pas ce genre de problème. Je pense que nous n’avons plus la maladie de la motivation non-vertueuse.

Si quand nous écoutons le Dharma nous nous disons : « Il faut que j’écoute bien, car par la suite je dois pouvoir parler du Dharma ». Si quelqu’un nous pose une question et que nous ne sommes pas capables de répondre, nous risquons d’avoir une très grande honte et nous nous disons : « Je note ça pour pouvoir répondre et surtout ne pas être pris en défaut ». Ce genre de motivation non-vertueuse est surtout présente chez les enseignants, les personnes qui veulent retransmettre le Dharma. Ils vont pêcher à droite à gauche et ensuite ils vont redonner ces paroles. Or il va falloir que ces paroles soient très justes dans la mesure où il y a beaucoup de disciples qui vont leurs poser des questions. L’enseignant devra répondre. Il va donc écouter, prendre des notes pour ne pas être pris en défaut. Il faut faire attention, si nous avons cette motivation non-vertueuse, nous ne pouvons pas véritablement obtenir le saint Dharma.

Quelle est la motivation parfaitement pure ?

C’est de reconnaître que nous avons les trois émotions-racines, les trois poisons-racines dans notre esprit, c’est-à-dire : le désir-attachement, la colère-aversion et l’opacité mentale, que l’ensemble de tous les êtres comme nous-même ont eux aussi ces trois poisons-racines, ce désir, cette colère et cette opacité mentale, et penser que nous allons, à l’écoute du Saint Dharma, obtenir des moyens pour pouvoir nous libérer.

Penser de cette manière est la motivation parfaitement pure.
Nous avons les trois poisons, ces trois émotions-racines. Quand notre esprit n’est pas dans le bien-être, dans le bonheur, ce sont toutes les pensées qui nous perturbent, toutes les réflexions que nous avons dans l’esprit. Nous pouvons nous dire qu’à travers l’enseignement, nous allons pouvoir être séparés de tout ce mouvement, de toute cette agitation car c’est l’esprit qui expérimente tout cela.

Si véritablement nous expérimentons que le saint Dharma peut apporter cette aide, naturellement, spontanément, nous n’allons plus développer de motivation non-vertueuse. Spontanément cela va être oublié. Il y a toutes sortes de moyens pour entraîner notre esprit vis-à-vis des êtres et un de ces moyens est l’amour. Quand les êtres sont dans la souffrance, dans les non-vertus, nous devons développer de la compassion à leur égard et à travers cette compassion, l’amour apparaît.
Ici la culture tibétaine va peut-être différer de la culture française.
Dans une famille tibétaine, je vais penser à toi, je vais penser au Dharma en pensant à toi, toi tu vas penser au Dharma en pensant à moi, ainsi une harmonie va se créer entre les personnes. Il peut arriver que ce soit : « Moi je pense à moi et toi tu penses à toi ». A ce moment-là un conflit apparaît.
Au Tibet l’ensemble des membres de la famille vit ensemble, ils sont tout le temps ensemble. L’un fait le travail de l’autre et l’autre fait le travail de l’un, il y a vraiment une harmonie qui se crée. Nous pensons les uns aux autres. Cette harmonie est vraiment présente.

En France, je ne sais pas trop quelle est la coutume. Il est possible que les parents se séparent et que chacun aille dans un endroit différent. Cela montre que chacun pense à lui-même et il n’y a donc pas d’harmonie.

Si grâce au saint Dharma tous les êtres pensaient de cette manière (que les êtres pensent aux autres êtres et non pas à eux-mêmes), que dans la famille je pense à toi, je pense à ce que tu aimes faire et je vais faire ce que tu aimes. Si tu n’aimes pas quelque chose, je ne vais pas te le dire et cela va créer une harmonie et l’autre, donc toi, tu vas savoir ce que moi j’aime, donc tu vas le faire ; ce que je n’aime pas, tu ne vas pas me le dire.

Je pense que si tous les êtres étaient capables de faire de cette manière, l’ensemble de notre monde serait alors en paix. C’est ce qui s’appelle l’Esprit d’Eveil, c’est ce qui s’appelle l’Amour.

Si à l’inverse je te dis toutes sortes de mauvaises choses, je sors mes armes et me bats contre toi, tu vas dire toutes sortes de mauvaises choses, tu vas sortir tes armes et te battre contre moi. Il est alors impossible que la paix puisse s’installer : le conflit est toujours présent. Si j’ai de la force, je vais sortir mes armes, si je n’ai pas de force et que je suis tout petit, je ne vais rien te dire mais je vais penser toutes sortes de mauvaises choses contre toi. Et je vais penser encore et encore et dans ces conditions, aucune paix ne peut advenir.

Ce bon état d’esprit, cette pensée excellente est comme la base, le fondement, comme la terre. Si nous souhaitons planter une graine et qu’elle se développe de manière correcte, il faut la cultiver correctement. Ainsi la graine pourra se développer. De même pour un pratiquant du Dharma, au départ il est nécessaire d’avoir cette bonne pensée, ce bon état d’esprit. Sur cette base-là nous pourrons recevoir d’une manière parfaitement pure les instructions du Lama.

Maintenant, nous sommes dans le Bardo du Rêve et pourquoi cela ?

Parce que tout ceci est un rêve. Tout ce que nous faisons les bonnes choses, les mauvaises choses, peu importe, tout cela est un rêve. Si nous reconnaissons que tout cela est un rêve, il n’y a plus de difficulté dans l’esprit. Nous nous étions arrêtés la dernière fois à la reconnaissance du rêve. En fait, nous avons vu qu’il y avait des moyens pour pouvoir reconnaître, maîtriser ce rêve. Il faut utiliser l’ensemble de ces moyens et si nous n’utilisons pas l’ensemble de ces moyens, si nous ne reconnaissons pas le rêve, il faut se confesser.

Quel est le moyen de se confesser ?

Comme nous l’avons vu, ce sera de réciter le mantra des Cent syllabes de Dordje Sempa, en ayant du regret. Nous avons des émotions perturbatrices, nous ne savons pas combien nous avons de ces émotions et ces émotions viennent de l’ignorance.

Si nous nous confessons et faisons cet entraînement, au bout d’un ou deux mois, ou de quelques mois, nous aurons la possibilité de reconnaître que nous sommes en train de rêver.
Parfois nous avons la possibilité de reconnaître le rêve, parfois non. Pour que nous puissions transformer le rêve, il est nécessaire que nous puissions maîtriser cette reconnaissance.

« Transformer », qu’est-ce que cela veut dire ?

Si nous avons dans notre rêve toutes sortes de démons, nous pouvons les transformer en une divinité.

Pourquoi cela ?

Parce qu’en fait dans notre rêve, nous n’avons pas de corps et nous pouvons instantanément nous transformer. Nous pouvons créer toutes sortes d’émanations de nous-mêmes ou nous transformer en toutes sortes de corps différents. Inversement, s’il y a beaucoup de monde, nous pouvons transformer ces personnes en une seule personne et cela d’une manière instantanée.

« Se transformer » veut dire aussi que si nous pensons à la direction de l’ouest, au paradis, que nous pensons au paradis de la Grande Félicité, instantanément nous nous trouvons dans ce paradis et nous pouvons y recevoir toutes sortes d’enseignements.

Si je suis en train de rêver et s’il y a une personne à côté de moi en train de rêver, si dans mon rêve je veux que cette personne se transforme en Guru Rinpoché, instantanément, cette personne se transformera en Guru Rinpoché, dans la mesure ou j’ai la possibilité que tout se transforme instantanément en une divinité.

Dans mon rêve, s’il y a quelqu’un que je n’aime pas, qui apparaît, je peux instantanément le transformer en quelqu’un que j’aimerai. Cette personne deviendra aimable pour moi alors qu‘elle ne l’était pas avant parce que je l’ai transformée dans mon rêve.

Quel est le bienfait de maîtriser, reconnaître le rêve et de se transformer ?

Le bienfait adviendra lors du Bardo de la Réalité absolue. Il va y a avoir toutes sortes d’apparences qui vont émerger. Ces apparences vont être les propres apparences de notre esprit et si nous arrivons à saisir notre rêve, c’est-à-dire à maîtriser, reconnaître ce rêve, nous reconnaîtrons aussi que nous sommes dans ce Bardo de la Réalité absolue. Donc nous reconnaîtrons notre propre apparence. Et les apparences ne nous feront plus peur. Au contraire, nous pourrons les transformer en une divinité, par exemple, Dorje Sempa.

Si nous pensons : « cela peut être vraiment très marrant de pouvoir se transformer dans le rêve ! » Si nous pensons ainsi, alors nous ne maîtriserons pas et nous ne reconnaîtrons pas notre rêve.

Avant tout, nous allons nous entraîner pour développer de la foi et de la dévotion. Si nous ne développons pas cette foi et cette dévotion, il n’y a pas la possibilité réelle de s’entraîner, car nous pourrons nous entraîner un jour et cela sera oublié le lendemain ! Dans la journée, il faut se dire que c’est un rêve, que nous sommes dans un rêve. Quand vient le soir, se dire : « je vais à nouveau entrer dans un rêve ». Mais il n’y a absolument aucune différence. Il n’y a pas de différence entre la journée et la nuit. Si nous pensons de cette manière, cela va beaucoup nous aider.

Plus particulièrement, nous devons avoir de l’attention et de la vigilance au moment où nous allons nous endormir. Nous devons adresser une prière aux Bouddhas et aux Bodhisattvas et leur demander que nous puissions maîtriser notre rêve, c’est-à-dire que nous puissions reconnaître que nous sommes dans un rêve. Cela véritablement nous aidera.

Nous nous arrêtons là et allons pratiquer quelques instants la méditation.