Conférences, cours et stages sur le bouddhisme selon la lignée Nyingma du Dzogchen. Nous sommes membres de l’Union Bouddhiste de France.

Cérémonie de Guru Bum Tsok

Cette année marque le 1262ème anniversaire de l’arrivée du Maître Padmasambhava au Tibet. En ces temps difficiles en raison des maladies, des guerres et du réchauffement climatique, la prière au Maître Padmasambhava est un moyen puissant de dissiper les obstacles et de propager le Dharma.

C’est pourquoi Lama Kunga Kunchok organise une cérémonie de Guru Bum Tsok et invite, pour cette occasion S.E. Lhatsé Tulku Rinpoché.

L’Association Bouddhique Orgyen Rangdjoung Dorjé Ling (ABCORDL) et le Centre Culturel Tibétain Dzogchenpa (CCTD), fondés par Lama Kunga Kunchok, ont l’honneur d’apporter leur soutien à cet événement.

La cérémonie se tiendra les 24, 25 et 26 mai à la Grande Pagode du Bois de Vincennes. L’événement est gratuit, ouvert à tous sur simple inscription. Les déjeuners et collations sont offerts.


Programme

Vendredi 24 mai 2024
10h à 12h : Guru Bum Tsok
12h à 14h : Déjeuner végétarien offert aux participants
14h à 15h30 : Guru Bum Tsok
15h30 à 16h : Collation offerte aux participants
16h à 17h : Enseignement sur le développement de l’Esprit d’Eveil

Samedi 25 mai 2024
10h à 12h : Guru Bum Tsok
12h à 14h : Déjeuner végétarien offert aux participants
14h à 15h30 : Guru Bum Tsok
15h30 à 16h : Collation offerte aux participants
16h à 17h : Initiation du Rigdzin Dupa

Dimanche 26 mai 2024
10h à 12h : Guru Bum Tsok
12h à 14h : Déjeuner végétarien offert aux participants
14h à 15h30 : Guru Bum Tsok
15h30 à 16h : Collation offerte aux participants
16h à 16h30 : Enseignement sur le Rigdzin Dupa
16h30 à 17h : Initiation de longue vie du Longchen Nyingtik
17h à 17h30 : Mandala de remerciements

Pour vous inscrire à cet événement, veuillez remplir le formulaire en ligne :

Formulaire d’inscription


Les bienfaits du Guru Bum Tsok

Émanation unifiant en elle la sagesse connaissante de notre enseignant sans égal – le Seigneur des sages –, du parfait bouddha Amitābha ainsi que du Seigneur du monde qu’est le tout-puissant exalté Avalokiteśvara, le maître Padmasambhava est le second bouddha d’Oḍḍiyāna loué dans les écritures telles que celle du Filet Magique de Mañjuśrī.

Au lever du soleil, le dixième jour du mois et de l’année du singe, il s’est miraculeusement manifesté au sud-ouest du pays d’Oḍḍiyāna, dans le cœur d’un lotus sur une île du lac Sindhu, le « lac de lait ». Ayant ainsi pris naissance, il œuvra de manière inconcevable pour le bien des êtres à Oḍḍiyāna et dans de nombreuses régions, Tagzik, Gilgit, Baltistan, Ladakh, Cachemire, Inde, île de Laṅkā, Drāvida, Sumatra, Bengale, Népal, Bouthan, Kāmarūpa à l’est, Khotan, Chine, etc.

Puis, à un moment donné, lorsque ses altruistes prières d’aspiration antérieures arrivèrent à maturité, il accepta l’invitation de Trisong Detsen – le trente-huitième souverain de la dynastie tibétaine – et, en l’année eau-tigre (762), se rendit au pays des neiges, territoire le plus haut de notre planète qui a été loué dans les écritures du Victorieux comme étant le champ de conversion du sublime Avalokiteśvara. Là, sur les rives du Yarlung Tsangpo, l’abbé, le maître et le roi du Dharma se réunirent à Drakmar Ombutsel experts dans les méthodes habiles pour discipliner ceux qui doivent l’être, ils œuvrèrent si bien à travers les quatre sublimes moyens d’attraction et autres que tous les humains et non-humains entrèrent dans la sainte Doctrine, par la manière pacifique ou courroucée. Samye – l’inconcevable monastère immuable et spontanément établi – fut érigé selon trois styles et de nombreux enseignements des sūtras et tantras furent traduits après qu’un premier édit ait été publié pour le roi du Tibet et ses sujets. L’abbé et le maître mirent tous deux en place une communauté monastique initiée par les « sept hommes à l’essai » et établirent un collège d’étude et de méditation.

Le maître Padmasambhava se rendit miraculeusement dans le Tibet occidental, oriental et central. Que ce soit dans les montagnes neigeuses, les rochers ou les lacs, il pratiqua dans tous les lieux sacrés et les bénit. Afin que les enseignements des sūtras et tantras se diffusent largement dans le futur et, plus spécialement, afin que la puissance des bénédictions des mantras secrets ne disparaisse pas, après avoir concentré les instructions essentielles des tantras, il dissimula en tant que termas d’innombrables trésors spirituels tels que les « cent trésors pour soutenir la force vitale du roi » ou les « cinq grands trésors de l’Esprit ». Il prophétisa alors qu’ils seraient révélés dans le futur par de nombreux grands êtres de l’école ancienne et des écoles nouvelles qui apparaîtraient successivement et il transmit ces enseignements à chacun d’eux par mandat de l’esprit en accompagnant sa prophétie de prières d’aspiration. Dans les zones rocheuses de Samye Chimphu, de Shotö Tidro et d’ailleurs, il tourna la roue du Dharma des neuf Véhicules en transmettant notamment à ses disciples fortunés les enseignements des trois classes de tantras intérieurs tels que le Dzogchen Sangwa. En œuvrant ainsi, la lampe de la sainte Doctrine illumina la terre entière. Des accomplis des deux types de saṅgha ayant atteint la suprême réalisation, à commencer par les vingt-cinq disciples, roi et sujets, se manifestèrent sans interruption et cette lignée de transmission mêlant kamas et termas en un seul courant dans les instructions qui font mûrir et libèrent l’esprit, se développa pendant cinquante ans. C’est sur cette base que le système philosophique nyingmapa des anciennes traductions émergea et se diffusa au Tibet avec ses enseignements unissant sūtras et tantras qui embrassent la totalité de la Doctrine du Victorieux. Qui plus est, sur un plan général, le maître Padmasambhava – le second bouddha d’Oḍḍiyāna–, œuvre de manière inconcevable pour le bien des êtres dans le milliard de champs du système cosmique de Sahā et plus spécialement dans toutes les régions du Continent des Jambosiers, avec sa sagesse, son amour et sa capacité. En particulier, il embrasse dans sa compassion les disciples de notre époque marquée par les cinq dégénérescences rampantes et leur adresse avec force de profonds souhaits, ce qui a fait dire à Jamgön Mipam Rinpoché, une émanation de Mañjuśrī manifestée parmi les hommes :
Bien que la dégénérescence s’intensifie comme les ténèbres, l’activité de Padma, le seigneur des Victorieux, brille comme la lune. C’est pourquoi les bénédictions du précieux maître d’Oḍḍiyāna pénètrent l’esprit sauvage des êtres de ces temps dégénérés à la mesure des facteurs afflictifs qui se développent en eux.

Le précieux maître d’Oḍḍiyāna lui-même a dit :

Vous mes disciples qui souhaitez quitter le saṃsāra,
Adressez-moi continûment vos prières avec foi et dévotion.
Sur un ton affligé semblable à celui d’un enfant appelant ses parents au secours
Et mélodieux comme le son mélancolique du luth ou de la flûte,
Priez aux six veilles du jour et de la nuit !
Et il est écrit également dans un terma :
Méditez sur Padmasambhava
Avec un corps à la forme insubstantielle et lumineuse.
Générez alors la fierté de sa grandeur
Et récitez avec ferveur et sans interruption
Le mantra quintessentiel de Thötreng Tsal,
Comme un torrent dévalant des rochers.
Je ne pourrai moi-même faire autrement que de venir.
Lorsque vous dirigerez d’intenses prières
Vers moi, Padma d’Oḍḍiyāna,
Avec le respect né d’une forte dévotion
Et un intense sentiment de ferveur,
J’arriverai devant vous.

Comme le montrent ces mots, c’est avec dévotion que nous devons nous focaliser par l’esprit, le cœur et les tripes sur le précieux maître d’Oḍḍiyāna, sans nous contenter de prononcer de simples mots et nous devons mobiliser la foi et la vision pure avec le sentiment d’être en présence réelle d’un bouddha. Si nous prions avec concentration après avoir récité la Prière en sept vers et le Bendza Guru Mantra les bénédictions nous pénètreront rapidement, les obstacles liés aux seize formes de peurs telles que celle d’une mort avant l’heure seront dissipées alors que la longévité et les mérites s’accroîtront. Ultimement, nous rencontrerons le précieux maître d’Oḍḍiyāna, nous entendrons ses paroles et nous renaîtrons au couchant, en la Terre pure de félicité.

Tels sont certains des bienfaits inconcevables de cette pratique. En outre, on trouve ceci dans les « Bienfaits du Siddhi » du grand tertön Karma Lingpa :

Jadis, dans le glorieux [monastère de] Samye,
La dame Yeshe Tsogyal
Offrit au Seigneur d’Oḍḍiyāna
Le suprême maṇḍala extérieur, intérieur et secret.
Puis, elle se prosterna avec dévotion et s’adressa à lui :
« Dans le futur, les êtres auront l’esprit dispersé.
Incorrigibles, ils auront une vision gravement erronée de la Doctrine.
En particulier, ils seront nombreux à générer une vue fausse des profonds mantras secrets.
En ces temps-là, lorsque le Tibet sera affligé
Par les trois fléaux que sont la maladie, la guerre et la famine,
De nombreux rituels bénéfiques auront beau exister,
L’opportunité de les accomplir ne se présentera pas et les obstacles seront grands.
Les substances et instruments [pour ces rituels] ne pourront être réunis au complet
Et les êtres de ces temps mauvais vivront en désaccord.
[Aussi,] veuillez expliquer tous les bienfaits qu’il y aura
À accomplir, à ce moment-là, la pratique du maître que vous êtes ».
Le grand maître répondit :
« Pieuse femme, tu as raison.
En vue d’une telle époque future,
J’ai dissimulé de nombreux trésors bénéfiques
Mais à cause [du manque de] mérites des êtres,
Il sera très difficile de réunir les circonstances propices [pour leur révélation].
Cependant, en ce genre d’époque,
Si, dans les lieux sacrés, les grands monastères,
Au sommet des hautes montagnes ou au bord des fleuves,
Sur les sites miraculeux des dieux et des esprits,
Les tantristes préservant leurs samayas,
Les moines et moniales gardant leur discipline,
Les hommes pieux
Et les femmes de qualité
Récitent cent, mille, dix-mille, cent mille, dix millions de fois ou plus encore
Le mantra quintessentiel qu’est le Bendza Guru
Avec l’excellente motivation de l’esprit d’éveil,
Il en découlera d’inconcevable bienfaits.
Maladies, influences nocives, guerres, conflits,
Mauvaises récoltes, famines et manifestations illusoires seront pacifiés.
La pluie tombera au moment opportun
Et le pays connaîtra la bonne fortune, la vertu et l’excellence.
Dans cette vie, la suivante ou le bardo on verra en réalité ou, à défaut, dans les expériences spirituelles et les rêves, le visage du grand maître d’Oḍḍiyāna et on entendra alors ses profondes et mélodieuses paroles. Plus tard, à Ngayab Palri, on intègrera l’assemblée des vidyādharas masculins et féminins et on y pratiquera les mantras secrets. On franchira ainsi les Terres et les Voies pour atteindre le plein éveil. Qui récite cent fois sans interruption ce Bendza Guru quintessentiel, Sera apprécié par les autres
Et bénéficiera sans effort de nourritures, richesses et jouissances.
Qui le récite mille ou dix-mille fois
Submergera de sa splendeur les perceptions d’autrui
Et l’énergie des bénédictions ne connaîtra aucune entrave.
Qui le récite cent mille ou dix millions de fois,
Amènera les trois mondes sous son contrôle,
Subjuguera avec éclat les trois plans d’existence
Assujettira tous les dieux et esprits, sans exception.
Mènera sans obstacle les quatre activités éveillées
Et œuvrera de manière inconcevable pour le bien des êtres
En fonction de ses souhaits personnels.
Qui le récite trente millions ou soixante-dix millions de fois
Assujettira les huit classes de dieux et d’esprits
Sans jamais être séparé des bouddhas
Ni dissocié du Seigneur d’Oḍḍiyāna
Et toutes les tâches qu’il leur confiera seront accomplies.
Les meilleurs [pratiquants] réaliseront en cette vie le corps d’arc-en-ciel,
Les pratiquants intermédiaires embrasseront la Claire Lumière au moment de la mort
Et les moins bons se libèreront du saṃsāra dans le bardo.

Comme on le voit dans ces mots, le potentiel des bienfaits de cette pratique est inconcevable
et les décrire serait sans fin.


Voici l'article du jour :

Le bardo naturel de cette vie - 9/19

Maintenant nous allons penser à l’ensemble de tous les êtres dont le nombre est aussi vaste que vaste est l’espace et nous allons penser que nous allons écouter ces enseignements du Bardo pour pouvoir libérer tous les êtres de la souffrance du samsara.

Avant de commencer l’enseignement je souhaite vous parler du trône où je suis assis ce soir. Il s’agit d’une coutume tibétaine. Cela peut paraître un peu étrange pour vous qu’une personne soit assise là pour moi aussi cela paraît étrange.
D’où vient cette coutume ?

Auparavant dans les temps anciens, au Tibet par exemple, il y avait des trônes. Cette coutume vient de l’Inde du temps même du Bouddha Sakyamuni. A cette époque le Bouddha donnait des enseignements à de nombreux disciples. Ces disciples écoutaient le Bouddha et gardaient les enseignements dans leur esprit pour ensuite les retranscrire par écrit. Les Pandits, c’est-à-dire des érudits, retranscrivaient les enseignements du Bouddha dans la grande université de Nalanda. Ils y étaient très nombreux. Quand un érudit écrivait les paroles du Bouddha, tous les autres devaient vérifier si le sens était bien celui que Bouddha avait donné car chaque texte, chaque mot pouvait avoir un sens différent. Et, précisément sur l’enseignement ou la méditation. Il fallait l’accord de tous les érudits pour que ce texte soit conservé tel qu’il était à l’origine. Ensuite le texte était donné au roi et si le roi effectivement disait que c’était un bon enseignement, il était crédité. Quand le texte retranscrit avait été accepté par tous comme étant le sens même des paroles du Bouddha, l’érudit qui l’avait retranscrit était autorisé à se placer sur un trône. Et donc il était autorisé à écrire tous se dont il pouvait se souvenir des paroles du Bouddha. Il pouvait même retransmettre ces paroles sous forme d’enseignement. Etre sur le trône signifiait que l’enseignement était valable et qu’il pouvait être transmis. C’est cela l’origine du trône. Les personnes qui avaient retranscrit ces écrits pouvaient résider dans cette terre sainte de l’Inde. Si certains érudits écrivaient des textes qui n’étaient pas acceptés par les autres, car le texte ne rendait pas exactement le sens que le Bouddha avait voulu donner, les écrits étaient mis au feu et l’érudit devait partir en exil. C’était la coutume. On pensait que cette personne donnait un enseignement qui pouvait être faux. Pour cela elle était chassée du royaume de la terre sainte de l’Inde. L’origine de ce trône vient de cette époque là. Cette coutume du trône a été adoptée au Tibet. Dès lors, les grands érudits s’assirent sur le trône pour transmettre l’enseignement du Bouddha.

Au Tibet lorsqu’un kempo, un érudit, en tibétain, était nommé, cela signifiait qu’il avait étudié de très nombreuses années et eu de très longues années d’expériences de pratique de la méditation. Lorsque le maître avait finalement transmis tout son savoir à son disciple, lorsque ce dernier avait parachevé toutes ces études, il disait à son disciple, « voilà, tu as acquis l’expérience véritable de tout ce je t’ai enseigné, ton savoir est véritable et profond, tu peux maintenant aller à tel endroit pour transmettre à ton tour ce que tu as expérimenté, et ce que tu connais ». Le disciple allait alors dans un monastère indiqué par son maître et il y était considéré comme l’érudit du monastère. C’est lui qui devait transmettre tout son savoir pour pouvoir aider l’ensemble des êtres. Il aidait les êtres afin qu’ils soient séparés de la souffrance. Il aidait les êtres à traverser le chemin qui pouvait conduire au bonheur. C’est pour cette raison , en signe de respect, que ce kempo était assis sur un trône.

Les Toulkous s’assoient également sur des trônes. Les Toulkous, ce qui signifie réincarnation en tibétain, sont des êtres qui se sont beaucoup entraînés dans leur vie passée. Au moment de leur mort, ils ont la possibilité durant le Bardo de choisir leur renaissance future. Ils savent parfaitement qui seront leurs parents, leur père, leur mère. Ils choisissent véritablement l’endroit où ils vont renaître. Ils choisissent leur vie future. Généralement ils écrivent une lettre avant leur mort expliquant où ils vont renaître, dans tel pays, ou telle province, dans telle famille, ils donnent le nom de leur mère et de leur père. Puis après leur mort ils se réincarnent. Enfant ils sont reconnus par certains maîtres comme étant un Toulkou grâce à la lettre. Parce que ce Toulkou a l’esprit très vaste et qu’il est reconnu, il est intronisé et est placé sur un trône.
Quoi qu’il en soit, il est important que la personne qui se trouve sur un trône ne développe pas d’orgueil. car pour y être il faut véritablement avoir eu un immense entraînement de l’esprit. Si la personne n’a pas été suffisamment entraînée, elle va développer de l’orgueil et cela n’apporte absolument aucune aide, il n’y a absolument aucun bienfait à cela. En fait, à l’origine, le trône a été fait pour celui qui possède cette grande expérience, cette grande compréhension et qui peut transmettre cela d’une manière claire. Voici l’origine même du trône. Par la suite, des brocarts ont été rajoutés, etc., c’est bien, mais cela est venu plus tard. Le sens profond est celui que je vous ai donné. Le plus important est de ne pas développer d’orgueil. Se dire : « moi je connais le Dharma, je le connais parfaitement, je peux le transmettre » est une forme d’orgueil. Si nous développons de l’orgueil en cela, nous sommes comme tous ceux qui n’en comprennent pas le sens. Il faut reconnaître que l’on connaît le Dharma tout en ayant de l’humilité.

Aujourd’hui nous allons parler des six mondes d’existence. La nature même de la sagesse a cinq couleurs. La lumière jaune fait référence au monde des dieux. La lumière verte est relative au monde des demi-dieux. La lumière rouge fait référence au monde des humains parce que les humains ont beaucoup de désir n’est ce pas ? Pour le monde animal, c’est la lumière noire car les animaux sont stupides, leur esprit est obscur. La lumière blanche fait référence au monde des enfers où domine l’orgueil. La lumière qui pourrait ressembler à une pierre est relative au monde des esprits avides. Lorsque nous parlons des esprits avides, nous faisons référence à l’avarice. Une personne qui ne donne pas beaucoup, qui est avare, c’est un esprit avide. Les émotions qui sont le désir, la colère, l’opacité mentale, l’orgueil et l’avarice correspondent au cinq mondes que nous venons d’énumérer. Nous avons ces cinq graines, ces cinq potentiels à l’intérieur de nous.

Les êtres vivants sont comme un récipient. Ce récipient doit être bon tout comme la terre doit être bonne pour qu’une fleur puisse y éclore. La graine aussi doit être bonne. Puis, selon les circonstances, cette graine pourra pousser et éclore. Il en est ainsi pour les êtres, le récipient doit être bon. Tous les êtres ont eu des parents. Nous ne sommes pas nés autrement. L’ensemble de tous les êtres sont formés des cinq éléments. Ces éléments doivent être en équilibre. Si un élément domine, en reprenant l’exemple de la fleur, s’il y a trop d’eau, la fleur pourra peut-être naître mais ne pourra peut-être pas éclore. L’équilibre des cinq éléments est nécessaire.

Tout d’abord il y a Rigpa, la Connaissance mais elle est voilée par la non reconnaissance qui est l’ignorance. C’est à cause de cela que l’ensemble de tous les êtres errent dans le samsara. Nous sommes nés en tant qu’êtres humains, sous le pouvoir de l’ignorance. Puisque nous sommes assujettis à l’ignorance, nous sommes sous le pouvoir des émotions. Nous avons de l’attachement et ce dernier va créer le désir. L’être humain comme nous en avons parlé est composé des cinq éléments. Dans ces cinq éléments se trouvent la quintessence même, le meilleur de l’être humain. Dans la relation sexuelle, au moment de l’union d’un homme et d’une femme, la quintessence devient félicité mais sous le pouvoir de l’ignorance, nous saisissons cette félicité qui apparaît au moment précis de l’union.

Dans l’état du Bardo, les êtres n’ont pas de corps. Lors de l’union sexuelle entre un homme et une femme, de nombreux êtres du Bardo sont attirés par la félicité qu’ils peuvent ressentir. Le moment dont nous parlons se situe juste avant notre conception. Dans le Bardo nous avons été ainsi sans corps, nous avons ressenti le plaisir, la félicité de l’union d’un homme et d’une femme Nous avons été attirés par cela et nous avons été piégés dans le ventre de la mère. Ne sachant pas comment en sortir, la conception commence. Pendant 49 jours, nous ne sommes pas encore humain. Nous subissons de nombreuses transformations. Pendant une semaine l’élément eau sera prédominant, la semaine suivante ce sera l’élément feu puis une autre semaine l’élément vent sera dominant. Les cinq éléments, tour à tour, font ainsi. Le fœtus, dans le ventre de la mère subit de très fortes transformations d’un élément à l’autre, il se constitue ainsi. Il est possible pendant ce laps de temps que la mère ressente une sorte de malaise, qu’elle ne soit pas très heureuse. Elle peut traverser toutes sortes de sentiments.
A trois mois et vingt-et-un jours de vie intra-utérine, le corps du fœtus n’est pas encore développé parfaitement. Cependant l’esprit devient très stable car il ne subit plus toutes ces transformations. L’esprit se stabilise dans ce corps qui continue à se développer.

Pourquoi parlons nous de l’origine de la conception ?

Nous en parlons car à l’origine dans notre corps, il y a les souffles, il n’y a pas de canaux. La circulation des souffles dans les canaux ne se fait pas encore. Donc tout d’abord, il y a l’esprit et les souffles, il y a ces deux choses, puis ensuite les éléments se mettent en place. Quand ils sont en place, les canaux vont se développer. A l’origine, soixante-deux canaux racines se développent dans le corps. Puis les canaux latéraux se développent, c’est-à-dire les canaux secondaires qui sont au nombre de trois cents. Les canaux prennent racine au niveau du nombril. Nous avons trois canaux principaux. Ces trois canaux partent du nombril et s’élèvent parfaitement droit jusqu’en haut du corps. Dans ces trois canaux, il y a les canaux de la sagesse. Ils sont reliés aux yeux. Dans le corps humain, les yeux sont très importants, n’est ce pas ?

Nous avons déjà appris certains exercices sur les souffles. A quoi vont servir ces exercices sur les souffles ?

Quand nous faisons le matin, au réveil, l’expulsion des souffles résiduels, les souffles vont circuler dans les deux canaux latéraux Roma et Changma et vont ressortir par les narines. En expulsant les souffles résiduels de la narine droite, nous allons pouvoir ressentir un certain bien-être. Au niveau de la narine gauche nous ressentirons plutôt une sorte de malaise. Pour expulser les souffles, si nous souhaitons que le souffle passe par le canal de gauche nous allons boucher la narine droite et pour que le souffle passe par le canal de droite nous boucherons la narine gauche.

Si le matin au réveil nous nous sentons mal à l’aise, nous pouvons boucher la narine gauche pour que le souffle passe par le canal de droite. Ainsi nous pourrons nous sentir mieux dans notre esprit. Quand nous aurons expulsé les souffles de la narine droite, nous allons faire de même de l’autre côté et ressentirons peut être alors un certain mal-être puisque nous faisons circuler les souffles du canal de gauche. Le moyen pour réguler et apaiser les souffles est de respirer simplement et tranquillement par la bouche. Ainsi tout va s’apaiser et redevenir tranquille et vous expérimenterez, une grande détente dans votre corps et dans votre esprit. Cela peut être un très bon moyen pour méditer. Vous pouvez véritablement penser que méditer sur les souffles résiduels est un moyen excellent. Il n’est pas nécessaire de le faire tous les matins ou uniquement le matin. Vous le faites dès que vous ne vous sentez pas très bien en vous-mêmes. Vous bouchez vos narines et expulsez les souffles résiduels et vous ressentirez une certaine détente dans votre esprit. Faites cela progressivement. Je pense que nous en avons tous besoin et plus particulièrement en France. Car je pense réellement qu’en France, dès qu’il y a un petit instant de non-joie dans l’esprit, les gens se sentent mal. C’est une très bonne pratique pour pouvoir retrouver le bien-être en son esprit. Il faut vraiment peu de chose pour que nous ne soyons plus joyeux. Il suffit que quelqu’un nous pousse en disant : « c’est ma place » et voilà, nous ne sommes plus heureux ! Lorsque cela arrive nous ne savons pas comment retrouver aussitôt notre joie.
Nous allons méditer un peu sur cela.