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Enseignement

le transfert de conscience

Enseignement de Chépa Dorjé Rinpoché - Paris le 14 juin 2001

Nous allons poursuivre l’enseignement du Transfert de Conscience de l’Attention qui Se Libère d’Elle-même. Cette pratique est utile au moment où nous allons mourir. Si nous ne nous sommes pas entraînés, que nous mourrions d’une grave maladie ou pas, notre karma nous entraînera comme une pierre au fond de l’eau.

Un disciple de Milarépa lui a posé cette question : « J’ai peur de mourir, comment faire pour ne pas mourir ? ».

Milarépa répondit : « Je n’ai pas de moyen pour ne pas mourir, mais je peux vous donner le moyen de ne pas avoir peur au moment de votre mort. ». Le moyen est cette pratique de Powa décrite dans le texte qui nous occupe aujourd’hui.

Pour commencer nous pratiquons la visualisation graduelle avec les Houng qui bouchent les orifices. Puis nous visualisons le canal central qui doit être droit comme une flèche de bambou. Il part de l’endroit secret au-dessous du nombril et va à la fontanelle. Il est blanc, resplendissant à l’extérieur et légèrement rouge et lumineux à l’intérieur, il est très doux, il est semblable à du cristal car il est transparent.

A l’endroit où se trouve la racine de ces trois canaux, se trouve l’essence de Rigpa, la connaissance, sous la forme d’un tiglé, une forme lumineuse blanche que nous visualiserons irradiante de lumière et d’une très grande clarté. Ce tiglé ne reste pas en place car en dessous de lui, il y a le vent qui est comme une base et qui le fait bouger, par soubresauts. Nous devons méditer sachant que, s’il y a le moindre petit souffle en plus, ce tiglé ne restera pas à sa place et sera projeté vers le haut. C’est ainsi que nous méditons l’essence de notre esprit à cet endroit-là. Au sommet de notre tête dans l’espace, nous visualisons notre Lama Racine sous la forme de Dorjé Chang, les mains croisées sur le cœur avec tous ses attributs. Il sourit car il comprend le sens véritable de tout cela.

Cette visualisation doit être très claire.

Nous soulevons ensuite nos épaules en les tendant vers le haut. Nous devons serrer les muscles du plancher pelvien et placer le bout de notre langue contre la racine des dents. Pour ce qui concerne les mains, le pouce se place à la racine de l’annulaire et nous fermons les poings très fort avant de les poser sur les aines. Nous plaçons les souffles en dessous du nombril et les faisons remonter jusqu’à nos épaules afin qu’elles soient bien tendues.

Nous allons faire le son « Hic » fortement pour aider les souffles à monter vers le haut. Ce souffle va remonter de l’endroit secret, en passant par notre gorge. En même temps, dans notre canal central, le tiglé remonte, remonte, jusqu’au sommet de la tête.

Pour aller de l’endroit secret au nombril, nous allons prononcer sept fois le son « Hic », puis pour aller au niveau du cœur encore sept fois, de même jusqu’à la gorge, encore sept fois et le tiglé ira jusqu’au centre même de notre front. Le dernier « Hic » va toucher la syllabe blanche Hang qui signifie « demeurer à l’intérieur », placée à l’envers au sommet de notre tête où nous pouvons visualiser notre Lama Racine. Le dernier « Hic » alors va redescendre à nouveau jusqu’au nombril. Puis nous restons quelques instants détendus. Voici donc l’enseignement de la pratique de Powa pour les êtres ordinaires.

Nous pouvons avoir des signes après nous être entraînés correctement à cette pratique, tel qu’un écoulement de liquide ou de sang de la fontanelle, sentir la fontanelle un peu gonflée ou des picotements ou encore avoir chaud ou mal à la tête. Peu importe le signe : le plus important est la concentration sur la visualisation progressive de la pratique. Si elle est claire, nous en recevons les bénédictions et très rapidement les signes vont apparaître.
Nous récitons le texte trois fois. A la fin de cette pratique, nous visualisons notre Lama Racine sous la forme d’Amitayus, le Bouddha de longue vie, il se fond en lumière en nous. Ainsi nous-mêmes devenons Amitayus et récitons 100 fois son mantra. Nous terminons par la dédicace et souhaitons que tous les êtres atteignent l’état d’Amitayus. Enfin, nous terminons par la prière au maître pour qu’il renaisse en Dewachen.

Telle est la pratique avec le support des textes.