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Cérémonie de Guru Bum Tsok

Cette année marque le 1262ème anniversaire de l’arrivée du Maître Padmasambhava au Tibet. En ces temps difficiles en raison des maladies, des guerres et du réchauffement climatique, la prière au Maître Padmasambhava est un moyen puissant de dissiper les obstacles et de propager le Dharma.

C’est pourquoi Lama Kunga Kunchok organise une cérémonie de Guru Bum Tsok et invite, pour cette occasion S.E. Lhatsé Tulku Rinpoché.

L’Association Bouddhique Orgyen Rangdjoung Dorjé Ling (ABCORDL) et le Centre Culturel Tibétain Dzogchenpa (CCTD), fondés par Lama Kunga Kunchok, ont l’honneur d’apporter leur soutien à cet événement.

La cérémonie se tiendra les 24, 25 et 26 mai à la Grande Pagode du Bois de Vincennes. L’événement est gratuit, ouvert à tous sur simple inscription. Les déjeuners et collations sont offerts.


Programme

Vendredi 24 mai 2024
10h à 12h : Guru Bum Tsok
12h à 14h : Déjeuner végétarien offert aux participants
14h à 15h30 : Guru Bum Tsok
15h30 à 16h : Collation offerte aux participants
16h à 17h : Enseignement sur le développement de l’Esprit d’Eveil

Samedi 25 mai 2024
10h à 12h : Guru Bum Tsok
12h à 14h : Déjeuner végétarien offert aux participants
14h à 15h30 : Guru Bum Tsok
15h30 à 16h : Collation offerte aux participants
16h à 17h : Initiation du Rigdzin Dupa

Dimanche 26 mai 2024
10h à 12h : Guru Bum Tsok
12h à 14h : Déjeuner végétarien offert aux participants
14h à 15h30 : Guru Bum Tsok
15h30 à 16h : Collation offerte aux participants
16h à 16h30 : Enseignement sur le Rigdzin Dupa
16h30 à 17h : Initiation de longue vie du Longchen Nyingtik
17h à 17h30 : Mandala de remerciements

Pour vous inscrire à cet événement, veuillez remplir le formulaire en ligne :

Formulaire d’inscription


Les bienfaits du Guru Bum Tsok

Émanation unifiant en elle la sagesse connaissante de notre enseignant sans égal – le Seigneur des sages –, du parfait bouddha Amitābha ainsi que du Seigneur du monde qu’est le tout-puissant exalté Avalokiteśvara, le maître Padmasambhava est le second bouddha d’Oḍḍiyāna loué dans les écritures telles que celle du Filet Magique de Mañjuśrī.

Au lever du soleil, le dixième jour du mois et de l’année du singe, il s’est miraculeusement manifesté au sud-ouest du pays d’Oḍḍiyāna, dans le cœur d’un lotus sur une île du lac Sindhu, le « lac de lait ». Ayant ainsi pris naissance, il œuvra de manière inconcevable pour le bien des êtres à Oḍḍiyāna et dans de nombreuses régions, Tagzik, Gilgit, Baltistan, Ladakh, Cachemire, Inde, île de Laṅkā, Drāvida, Sumatra, Bengale, Népal, Bouthan, Kāmarūpa à l’est, Khotan, Chine, etc.

Puis, à un moment donné, lorsque ses altruistes prières d’aspiration antérieures arrivèrent à maturité, il accepta l’invitation de Trisong Detsen – le trente-huitième souverain de la dynastie tibétaine – et, en l’année eau-tigre (762), se rendit au pays des neiges, territoire le plus haut de notre planète qui a été loué dans les écritures du Victorieux comme étant le champ de conversion du sublime Avalokiteśvara. Là, sur les rives du Yarlung Tsangpo, l’abbé, le maître et le roi du Dharma se réunirent à Drakmar Ombutsel experts dans les méthodes habiles pour discipliner ceux qui doivent l’être, ils œuvrèrent si bien à travers les quatre sublimes moyens d’attraction et autres que tous les humains et non-humains entrèrent dans la sainte Doctrine, par la manière pacifique ou courroucée. Samye – l’inconcevable monastère immuable et spontanément établi – fut érigé selon trois styles et de nombreux enseignements des sūtras et tantras furent traduits après qu’un premier édit ait été publié pour le roi du Tibet et ses sujets. L’abbé et le maître mirent tous deux en place une communauté monastique initiée par les « sept hommes à l’essai » et établirent un collège d’étude et de méditation.

Le maître Padmasambhava se rendit miraculeusement dans le Tibet occidental, oriental et central. Que ce soit dans les montagnes neigeuses, les rochers ou les lacs, il pratiqua dans tous les lieux sacrés et les bénit. Afin que les enseignements des sūtras et tantras se diffusent largement dans le futur et, plus spécialement, afin que la puissance des bénédictions des mantras secrets ne disparaisse pas, après avoir concentré les instructions essentielles des tantras, il dissimula en tant que termas d’innombrables trésors spirituels tels que les « cent trésors pour soutenir la force vitale du roi » ou les « cinq grands trésors de l’Esprit ». Il prophétisa alors qu’ils seraient révélés dans le futur par de nombreux grands êtres de l’école ancienne et des écoles nouvelles qui apparaîtraient successivement et il transmit ces enseignements à chacun d’eux par mandat de l’esprit en accompagnant sa prophétie de prières d’aspiration. Dans les zones rocheuses de Samye Chimphu, de Shotö Tidro et d’ailleurs, il tourna la roue du Dharma des neuf Véhicules en transmettant notamment à ses disciples fortunés les enseignements des trois classes de tantras intérieurs tels que le Dzogchen Sangwa. En œuvrant ainsi, la lampe de la sainte Doctrine illumina la terre entière. Des accomplis des deux types de saṅgha ayant atteint la suprême réalisation, à commencer par les vingt-cinq disciples, roi et sujets, se manifestèrent sans interruption et cette lignée de transmission mêlant kamas et termas en un seul courant dans les instructions qui font mûrir et libèrent l’esprit, se développa pendant cinquante ans. C’est sur cette base que le système philosophique nyingmapa des anciennes traductions émergea et se diffusa au Tibet avec ses enseignements unissant sūtras et tantras qui embrassent la totalité de la Doctrine du Victorieux. Qui plus est, sur un plan général, le maître Padmasambhava – le second bouddha d’Oḍḍiyāna–, œuvre de manière inconcevable pour le bien des êtres dans le milliard de champs du système cosmique de Sahā et plus spécialement dans toutes les régions du Continent des Jambosiers, avec sa sagesse, son amour et sa capacité. En particulier, il embrasse dans sa compassion les disciples de notre époque marquée par les cinq dégénérescences rampantes et leur adresse avec force de profonds souhaits, ce qui a fait dire à Jamgön Mipam Rinpoché, une émanation de Mañjuśrī manifestée parmi les hommes :
Bien que la dégénérescence s’intensifie comme les ténèbres, l’activité de Padma, le seigneur des Victorieux, brille comme la lune. C’est pourquoi les bénédictions du précieux maître d’Oḍḍiyāna pénètrent l’esprit sauvage des êtres de ces temps dégénérés à la mesure des facteurs afflictifs qui se développent en eux.

Le précieux maître d’Oḍḍiyāna lui-même a dit :

Vous mes disciples qui souhaitez quitter le saṃsāra,
Adressez-moi continûment vos prières avec foi et dévotion.
Sur un ton affligé semblable à celui d’un enfant appelant ses parents au secours
Et mélodieux comme le son mélancolique du luth ou de la flûte,
Priez aux six veilles du jour et de la nuit !
Et il est écrit également dans un terma :
Méditez sur Padmasambhava
Avec un corps à la forme insubstantielle et lumineuse.
Générez alors la fierté de sa grandeur
Et récitez avec ferveur et sans interruption
Le mantra quintessentiel de Thötreng Tsal,
Comme un torrent dévalant des rochers.
Je ne pourrai moi-même faire autrement que de venir.
Lorsque vous dirigerez d’intenses prières
Vers moi, Padma d’Oḍḍiyāna,
Avec le respect né d’une forte dévotion
Et un intense sentiment de ferveur,
J’arriverai devant vous.

Comme le montrent ces mots, c’est avec dévotion que nous devons nous focaliser par l’esprit, le cœur et les tripes sur le précieux maître d’Oḍḍiyāna, sans nous contenter de prononcer de simples mots et nous devons mobiliser la foi et la vision pure avec le sentiment d’être en présence réelle d’un bouddha. Si nous prions avec concentration après avoir récité la Prière en sept vers et le Bendza Guru Mantra les bénédictions nous pénètreront rapidement, les obstacles liés aux seize formes de peurs telles que celle d’une mort avant l’heure seront dissipées alors que la longévité et les mérites s’accroîtront. Ultimement, nous rencontrerons le précieux maître d’Oḍḍiyāna, nous entendrons ses paroles et nous renaîtrons au couchant, en la Terre pure de félicité.

Tels sont certains des bienfaits inconcevables de cette pratique. En outre, on trouve ceci dans les « Bienfaits du Siddhi » du grand tertön Karma Lingpa :

Jadis, dans le glorieux [monastère de] Samye,
La dame Yeshe Tsogyal
Offrit au Seigneur d’Oḍḍiyāna
Le suprême maṇḍala extérieur, intérieur et secret.
Puis, elle se prosterna avec dévotion et s’adressa à lui :
« Dans le futur, les êtres auront l’esprit dispersé.
Incorrigibles, ils auront une vision gravement erronée de la Doctrine.
En particulier, ils seront nombreux à générer une vue fausse des profonds mantras secrets.
En ces temps-là, lorsque le Tibet sera affligé
Par les trois fléaux que sont la maladie, la guerre et la famine,
De nombreux rituels bénéfiques auront beau exister,
L’opportunité de les accomplir ne se présentera pas et les obstacles seront grands.
Les substances et instruments [pour ces rituels] ne pourront être réunis au complet
Et les êtres de ces temps mauvais vivront en désaccord.
[Aussi,] veuillez expliquer tous les bienfaits qu’il y aura
À accomplir, à ce moment-là, la pratique du maître que vous êtes ».
Le grand maître répondit :
« Pieuse femme, tu as raison.
En vue d’une telle époque future,
J’ai dissimulé de nombreux trésors bénéfiques
Mais à cause [du manque de] mérites des êtres,
Il sera très difficile de réunir les circonstances propices [pour leur révélation].
Cependant, en ce genre d’époque,
Si, dans les lieux sacrés, les grands monastères,
Au sommet des hautes montagnes ou au bord des fleuves,
Sur les sites miraculeux des dieux et des esprits,
Les tantristes préservant leurs samayas,
Les moines et moniales gardant leur discipline,
Les hommes pieux
Et les femmes de qualité
Récitent cent, mille, dix-mille, cent mille, dix millions de fois ou plus encore
Le mantra quintessentiel qu’est le Bendza Guru
Avec l’excellente motivation de l’esprit d’éveil,
Il en découlera d’inconcevable bienfaits.
Maladies, influences nocives, guerres, conflits,
Mauvaises récoltes, famines et manifestations illusoires seront pacifiés.
La pluie tombera au moment opportun
Et le pays connaîtra la bonne fortune, la vertu et l’excellence.
Dans cette vie, la suivante ou le bardo on verra en réalité ou, à défaut, dans les expériences spirituelles et les rêves, le visage du grand maître d’Oḍḍiyāna et on entendra alors ses profondes et mélodieuses paroles. Plus tard, à Ngayab Palri, on intègrera l’assemblée des vidyādharas masculins et féminins et on y pratiquera les mantras secrets. On franchira ainsi les Terres et les Voies pour atteindre le plein éveil. Qui récite cent fois sans interruption ce Bendza Guru quintessentiel, Sera apprécié par les autres
Et bénéficiera sans effort de nourritures, richesses et jouissances.
Qui le récite mille ou dix-mille fois
Submergera de sa splendeur les perceptions d’autrui
Et l’énergie des bénédictions ne connaîtra aucune entrave.
Qui le récite cent mille ou dix millions de fois,
Amènera les trois mondes sous son contrôle,
Subjuguera avec éclat les trois plans d’existence
Assujettira tous les dieux et esprits, sans exception.
Mènera sans obstacle les quatre activités éveillées
Et œuvrera de manière inconcevable pour le bien des êtres
En fonction de ses souhaits personnels.
Qui le récite trente millions ou soixante-dix millions de fois
Assujettira les huit classes de dieux et d’esprits
Sans jamais être séparé des bouddhas
Ni dissocié du Seigneur d’Oḍḍiyāna
Et toutes les tâches qu’il leur confiera seront accomplies.
Les meilleurs [pratiquants] réaliseront en cette vie le corps d’arc-en-ciel,
Les pratiquants intermédiaires embrasseront la Claire Lumière au moment de la mort
Et les moins bons se libèreront du saṃsāra dans le bardo.

Comme on le voit dans ces mots, le potentiel des bienfaits de cette pratique est inconcevable
et les décrire serait sans fin.


Voici l'article du jour :

Le bardo naturel de cette vie - 10/19

En ayant l’esprit détendu, nous devons développer l’Esprit d’Éveil. Ainsi nous pensons à l’ensemble de tous les êtres dont le nombre est aussi vaste que vaste est l’espace et nous pensons que nous allons écouter cet enseignement sur les six bardo pour pouvoir libérer l’ensemble de tous ses êtres de la souffrance du samsara.

L’esprit d’Éveil est très important car si nous voulons vraiment obtenir la réalisation, il est nécessaire tout d’abord d’obtenir cet Esprit d’Éveil et de le développer. Cet Esprit d’Éveil est présent naturellement en notre esprit mais il est nécessaire de l’accroître.

Sans cette présence comment peut-il se développer ?

Même si nous nous disons qu’il doit s’accroître maintenant, cela ne pourra pas se faire. Il est nécessaire tout d’abord de s’entraîner à le développer. Se dire que nous irons très loin dans notre première méditation est quelque chose de faux. C’est en voyant les représentations des Bouddhas et des Bodhisattvas que peut naître en nous de la dévotion et du respect. C’est en regardant la souffrance de tous les êtres que l’amour et la compassion peuvent naître en nous. C’est ainsi que va pouvoir s’accroître notre esprit, notre Esprit d’Éveil. Grâce à lui, il nous sera possible d’aider les êtres. Nous pourrons même aider une personne qui est en train de mourir. Nous pourrons véritablement l’aider, lui montrer le chemin. Quand l’Esprit d’Éveil apparaîtra naturellement dans notre esprit, toute l’aide que nous apporterons aux êtres se fera sans aucune saisie, sans aucun attachement. Nous ne nous poserons même pas la question de savoir si nous développons l’Esprit d’Éveil ou non. Cet Esprit d’Éveil se manifestera spontanément et nous pourrons aider véritablement les êtres. Nous pourrons leur montrer véritablement le chemin. Tout comme si nous indiquions la direction à prendre à quelqu’un qui nous demanderait son chemin, nous serions capable sans erreur de lui indiquer.

Nous pouvons réaliser, obtenir cet Esprit d’Éveil, plus particulièrement par la grâce de tous les Bouddhas et de tous les Bodhisattvas. C’est par le bien qu’ils font véritablement à tous les êtres, c’est par leur bénédiction. Tous les êtres sont Bouddha, comme nous en avons déjà parlé, nous sommes tous Bouddha mais cela ne suffit pas de se dire : « je suis Bouddha » pour l’être car nous sommes ignorants. C’est véritablement par la bénédiction de tous les Bouddhas et de tous les Bodhisattvas et à travers leur compassion que nous allons pouvoir véritablement faire naître en nous, de façon durable, cet Esprit d’Éveil. Le support du Bouddha ou du Lama est nécessaire pour pouvoir entraîner notre esprit. Il est dit que, sans le Lama, il n’est pas possible de voir le Bouddha. Cela signifie que c’est le Lama qui nous donne les instructions et les moyens qui ont été enseignés par les Bouddhas et les Bodhisattvas. Mettre en pratique ces enseignements, ces instructions dépend de nous. Pour faire ainsi, nous avons besoin d’un support. Le Lama est le support. Grâce au Lama, nous pourrons recevoir les instructions, nous pourrons les mettre en pratique et nous pourrons méditer.
Maintenant nous en sommes au Bardo de cette vie. Nous avons déjà un peu parlé de ce bardo et nous allons continuer à en clarifier le sens.

Que pouvons-nous dire de la naissance d’un être humain ?

L’être, tout au début, n’a en lui aucun canal. Il n’y a en lui ni canaux, ni chair, ni sang.
Alors comment cela se passe t-il ?

S’il y avait des chairs sans os, nous pourrions penser qu’il y a maladie, souffrance. Puisqu’il n’y a ni chair, ni canaux, ni os, nous pourrions penser qu’il n’y a pas de souffrance. En pensant ainsi, au moment de notre mort, il n’y aurait pas de souffrance mais ce n’est pas ainsi. Car dans le cas d’une personne qui va mourir, qui va quitter son corps et qui va renaître dans les enfers, elle va expérimenter de la souffrance.

Qui expérimente la souffrance ?

C’est l’esprit. En tibétain, l’esprit se dit sem ou zingpa qui signifie tenir.
Précédemment, nous avons parlé qu’il y avait quatre éléments et de la quintessence même de ces éléments. Par exemple, la quintessence du feu est la chaleur. La quintessence, c’est la sagesse, c’est la lumière de la sagesse et il y a cinq lumières. La lumière jaune, nous en avons parlé la dernière fois, fait référence au devenir des dieux, au monde des dieux. La lumière verte fait référence au monde des demi dieux. Dans ce monde, l’émotion prédominante sera une très forte jalousie. La lumière rouge fait référence au monde humain. La lumière noire au monde animal. La lumière blanche au monde des enfers. Quant à la lumière bleu nuit, elle fait référence au monde des esprits avides. Là encore la quintessence même de ces lumières embrasse l’ensemble de l’univers, des êtres.

Toute cette lumière représente le mérite de l’ensemble de tous les êtres. C’est pour cela qu’il y a la lumière du soleil, de la lune, des étoiles. Ces lumières sont le mérite de l’ensemble des êtres. Il y a interdépendance entre le soleil, la lune et les êtres. Il y a comme une aide réciproque. Le mérite des humains aide le soleil, la lune et vice versa. C’est le mérite même de ces quatre éléments. C’est le mérite spontané lié à ces quatre éléments.

La non égalité parfaite entre ces quatre éléments, ce qui signifie que l’un est plus fort que les autres, déterminera une naissance soit dans le monde humain, soit dans les autres mondes, soit sous d’autres aspects. Tout dépend quel élément dominera. Nous sommes comme une graine quand on la plante toutes sortes de fleurs peuvent en éclore. Pour l’être humain il en est de même. C’est parce que nous ne reconnaissons pas Rigpa, la connaissance naturelle, c’est à cause de cette ignorance que nous prenons naissance comme être humain. Il y a un homme, une femme, du désir, de l’attachement puis la naissance d’un enfant. Si nous renaissons dans le monde humain nous pouvons renaître comme homme ou comme femme. A l’intérieur de notre être se trouvent naturellement les moyens habiles et la sagesse mais de cela nous n’en avons pas conscience.

L’esprit et les souffles, comme nous l’avons vu précédemment, se trouvent dans l’esprit. mais il ne nous est pas la possibilité de les voir. L’être naît dès la conception, dès la réunion de l’ovule et du sperme. A ce moment précis de l’union des deux tiglés du père et de la mère, l’esprit et les souffles de l’être viennent se fondre dans ces deux tiglés. Les canaux naissent à ce moment-là. L’esprit et les souffles à ce moment-là sont encore indifférenciés. Les tiglés sont comme agités dans cette indifférenciation de l’esprit et des souffles. A cette étape, tout comme dans le monde du « sans forme », il n’y a pas encore de forme car l’esprit est uni aux souffles et aux tiglés. Ce monde du « sans forme » existe et nous sommes un peu comme cela. La conception a eu lieu, nous sommes dans le ventre de la mère, l’esprit et les souffles sont là mais il n’y a pas encore le corps.
Ensuite les quatre éléments vont se mettre en place. Un élément sera prédominant sur les autres. Il y aura changements et transformations et cela pendant quelques semaines. Par exemple lorsque l’élément eau sera prédominant, cet élément va s’accroître le souffle de l’eau va se développer, puis à nouveau cet élément va se résorber en lui-même et ce sera le tour de l’élément terre, etc. Le corps va commencer à se développer en commençant par les yeux. Puis tout va se résorber et d’autres transformations au niveau des éléments vont encore se produire, un élément va se développer, cesser, eau, vent, etc., et tout le cycle va recommencer. Après la première semaine, le développement va s’effectuer dans les quatre directions, l’est, le sud, l’ouest, le nord. L’est de trouve devant nous. C’est donc uniquement à partir de la deuxième semaine que les canaux se développent. Il croissent dans les quatre directions. Pendant cette deuxième semaine, les canaux vont former comme un filet. La quintessence même de ces canaux sera présente mais n’apparaîtra pas. A nouveau un cycle va recommencer avec l’élément eau. Durant la troisième semaine, les soixante quatre canaux principaux vont se développer. Là, ces canaux vont prendre racine au niveau du chakra du nombril qui est le chakra du feu.

Durant la quatrième semaine, trente deux autres canaux vont se développer au niveau du chakra du sommet de notre tête. Ce chakra est relié au vent, aux souffles. Puis trois cent soixante deux canaux plus petits vont se développer. Les canaux du chakra du nombril se dirigent vers le haut, ceux de la tête se dirigent vers le bas, comme deux bols qui se font face. Voilà pourquoi lorsque nous nous exerçons au niveau du souffle, le premier exercice consiste à amener le souffle au niveau du chakra du nombril. Si nous ne parvenons pas à faire cela, ces souffles ne peuvent pas aller dans les autres canaux. Il faut apprendre à garder les souffles au niveau du nombril. Si nous ne pouvons pas, il faut faire attention. Car, se mettre très fortement en colère ou tout autre trouble de l’esprit est du aux souffles qui se trouvent au niveau de la tête. C’est parce qu’il sont trop forts. C’est pour cela qu’il faut les diriger vers le bas et les garder, les tenir au niveau du chakra du nombril. Quand l’esprit est détendu, les souffles du feu au niveau du chakra du nombril vont aider les souffles qui se trouvent dans l’esprit et un véritable bien-être va se manifester dans notre esprit. Nous pouvons remarquer quand ces souffles sont bien placés au niveau du chakra du nombril, nous ne ressentons pas de mal-être dans l’esprit, bien au contraire, nous nous sentons vraiment bien, sans aucune pensée, l’esprit tranquille. A l’inverse, si les souffles sont beaucoup trop forts à l’intérieur du corps ou même dans notre tête, nous n’allons pas nous sentir bien, nous aurons beaucoup de pensées, nous seront perturbés.

C’est pour cette raison qu’il y a différents exercices tels que le Qi Gong, le Tai Ji dans la tradition chinoise ou des exercices tels que ceux des canaux et de souffles dans la tradition tibétaine. Ces exercices vont permettre aux souffles de résider au niveau du ventre et nous pourrons grâce à cela ressentir un véritable bien être dans notre corps. Pour faire ce genre d’exercices, il faut en connaître le sens. Si nous laissons les deux bras en l’air, cela n’apportera aucun bienfait. Mais si nous savons qu’en les montant ou en les abaissant, nous ramenons les souffles au niveau du ventre, alors nous en connaissons véritablement le sens et les bienfaits. Ces exercices alors sont efficaces. Grâce à ces exercices il est possible de se soigner, mais je ne vais pas vous en parler car en ce qui concerne le Qi Gong, il y a là certainement des personnes qui le pratiquent et qui le savent. Dans la tradition indienne, il y a aussi différents exercices pour les souffles. Actuellement, les exercices sont plutôt axés sur la détente des souffles. Auparavant, il y avait des exercices qui renforçaient les souffles avec un effet un petit peu différent. Certains exercices accentuaient le bien-être, d’autres la rapidité mais le sens de ces exercices était le même pour les deux.

Tout cela pour bien comprendre que pour toutes les maladies reliées aux souffles, il va falloir maîtriser ces souffles pour en ressentir les bienfaits. Si nous reconnaissons le bienfait de garder les souffles au niveau du nombril, si nous nous y entraînons, ces souffles y demeureront en permanence durant toutes nos activités et nous aurons peu de difficulté. Mais comme nous n’avons ni la reconnaissance des souffles, ni de l’endroit où ils demeurent, nous nous fatiguons à la moindre activité et les choses deviennent difficiles. Si nous comprenons le sens de cela, nous pourrons garder petit à petit les souffles dans toutes activités, tout sera plus aisé.

Il faut bien comprendre à qui cela va apporter une aide et pourquoi nous le faisons. Nous faisons ces exercices pour nous aider, pour que notre esprit soit plus détendu, plus heureux. Si nous ne comprenons pas cela et que nous continuons à ressentir de la colère ou à avoir toutes sortes de désagréments, cela ne nous apportera aucun bienfait. Ces exercices sont bénéfiques à notre esprit, il faut bien comprendre cela. Si nous pratiquons trois yogas par jour de telle tradition, puis d’autres de telle autre et si nous n’en comprenons pas le sens, cela ne rime à rien. Une fois que nous avons de la détente en notre esprit, du bien-être, un état paisible, nous pouvons faire tous les yogas que l’on veut, de toutes les traditions que l’on veut, il n’y a plus aucun problème. C’est pour cela qu’il faut s’entraîner. En faisant ainsi, nous entraînons notre esprit. Il suffit juste de rester détendu et peut-être qu’à travers cette détente, nous allons pouvoir obtenir la paix.

La méditation va peut-être nous aider à trouver cette paix, c’est pourquoi nous allons méditer quelques instants.