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Enseignement

Le Bardo du rêve 11/12

Nous devons penser que nous allons écouter cet enseignement pour pouvoir libérer l’ensemble de tous les êtres qui ont été nos pères et nos mères et dont le nombre est aussi vaste que vaste est l’espace.

Quel est le sens de l’enseignement du Bouddha ?

Comme nous l’avons vu précédemment, il fait référence à la cause. La cause fait référence à notre esprit, c’est-à-dire à la cause de la vertu provenant des actes vertueux et à la cause de la non-vertu et des actes non-vertueux. La cause est une potentialité qu’il faut éradiquer. Notre monde et ces habitants ne peuvent exister qu’à cause de cette potentialité. C’est pour cela qu’il faut la stopper.

Les paroles du Bouddha disent que toutes les apparences phénoménales viennent des actes et de leurs conséquences. Parmi ces actes, le plus excellent est la vertu. Il faut abandonner la non-vertu.

Le Bouddha a dit qu’il ne fallait pas commettre d’actes négatifs mais au contraire pratiquer la vertu, source d’un résultat vertueux. Ce potentiel d’actes non-vertueux n’est autre que notre propre esprit. C’est la vérité proférée par le Bouddha.

Pour pouvoir discipliner notre propre esprit, le Bouddha a donné de nombreux enseignements selon plusieurs véhicules : le Hinayana (le véhicule fondamental), le Grand Véhicule et le Vajrayana.

Dans le Hinayana, le Bouddha a dit que les cinq plaisirs des sens sont mauvais et qu’il faut les abandonner. Le Bouddha a continué en disant que pour abandonner ces cinq plaisirs des sens, il n’y a pas d’autre manière que de devenir moine. Cependant, tout le monde ne peut pas devenir moine. En suivant ce petit Véhicule, selon les paroles du Bouddha, il faudrait que tous les hommes deviennent des moines et toutes les femmes des nonnes.

Dans le Vajrayana, il est dit que les cinq plaisirs des sens sont à utiliser car ils font partie du chemin. C’est la différence entre le Petit Véhicule et le Grand Véhicule.

De quelle façon utiliser les cinq plaisirs des sens ?

Cela n’est pas toujours très clair pour tout le monde. Nous devons penser que nous sommes dans le véhicule du Vajrayana et plus particulièrement que nous sommes une personne qui peut pratiquer le Dzogchen.

Quelles sont les qualités nécessaires à la pratique du Dzogchen ?

Tout d’abord, cette personne doit avoir de la foi, une foi stable. Sans cette foi stable, il n’est pas possible de pratiquer le Dzogchen. Si nous disons qu’il est nécessaire d’avoir de la foi, comment cette foi va-t-elle pouvoir naître ?

Le Bouddha a dit que si nous lisions des textes, nous développeront peu à peu une compréhension de la sagesse ; une confiance spontanée naîtra dans notre esprit.

Auparavant quand nous disions à quelqu’un : « Maintenant tu as la foi, il faut donc que tu concentres ton esprit sur la foi. ». Cet être pouvait se concentrer et demeurer dans cette foi car son esprit n’était pas encombré. De nos jours nous avons toutes sortes de choses dans notre esprit et quand il s’agit de rester dans la foi, nous n’arrivons pas vraiment à le faire.

Voici une histoire pour illustrer le fait qu’auparavant les êtres avaient cet esprit vraiment stable. Dans une province du Tibet, un homme avait l’esprit très stable. Parfois il allait en pèlerinage à Lhassa où il y avait la statue de Jowo, une statue très renommée.

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Un jour, il est allé devant cette statue pour lui rendre hommage. Cette statue lui a dit : « Je viendrai chez toi, sois vigilant ! ». Cet homme est rentré chez lui et a dit à sa femme : « Jowo m’a parlé et m’a dit qu’il viendrait, fais attention, peut-être que tu vas le voir, préviens-moi ! ».

Un jour sa femme est allée puiser de l’eau à la rivière. Elle y a vu Jowo dans l’eau. Elle est retournée voir son mari et lui a dit : « Ton invité est arrivé, tu peux aller le chercher ! ». Il est allé à la rivière : il y avait bien la statue de Jowo. Il l’a portée sur son dos. Devant sa maison il y avait une pierre : il est dit que cette statue s’est fondue dans cette pierre. Le lieu est devenu un endroit de pèlerinage très réputé.

Voici une autre histoire, l’histoire d’une vieille femme qui avait beaucoup de foi et de dévotion pour le Dharma et le Bouddha. Elle était au Tibet et son fils était marchand. Il allait souvent en Inde pour y vendre sa marchandise et revenait au Tibet. Il faisait beaucoup d’allées et venues. Sa mère lui dit : « Toi qui vas souvent dans ce noble pays d’Inde où le Bouddha est venu, rapportes-moi un bon support pour ma pratique, quelque chose du Bouddha ! ».

Le fils parti en Inde ne pensait plus qu’à vendre. Quand il est revenu, il avait complètement oublié ce que lui avait demandé sa mère. Il a fait cela deux fois. La troisième fois, sa mère lui dit : « Cette fois-ci si tu reviens sans me rapporter une relique du Bouddha je me tuerai devant toi ! ».

Le fils répondit : « D’accord, je te ramènerai quelque chose ! ». Il repartit en Inde, s’occupa de ses affaires et oublia à nouveau. Sur le chemin du retour, près de chez lui, il se souvint de sa mère et se dit : « Si je ne ramène pas quelque chose à ma mère et qu’elle meurt devant moi, ça ne va pas aller ! Il faut que je trouve quelque chose ». Au bord du chemin, il a vu le cadavre d’un chien, il a pris une dent du chien, l’a soigneusement enveloppée de soieries... « Mère, voici la dent du Bouddha ! ». La mère a développé une grande foi et une grande dévotion car elle était persuadée que c’était vraiment la dent du Bouddha.

Elle lui a adressé des prières, elle a circumambulé autour de la dent. Il est dit qu’au moment de sa mort, cette femme est morte en corps d’arc-en-ciel et que toutes sortes de reliques précieuses sont apparues quand elle est morte. Cela était dû uniquement à sa foi profonde envers le Bouddha.
A notre époque, nous pouvons nous dire à propos de ce genre d’histoire : « Je n’y crois pas, c’est peut-être juste des histoires tout cela, rien d’autre ».

C’est du à notre époque, notre temps et pour nous c’est un peu plus difficile qu’avant. Nous pensons pas que nous recevons véritablement la bénédiction du Bouddha, c’est à dire que nous avons de la confiance et puis nous ne l’avons plus. Nous l’avons encore, nous ne l’avons plus... En fait, nous sommes un peu deux dans cette histoire. Nous faisons trois pas en avant, trois pas en arrière et à nouveau trois pas en avant, trois pas en arrière... Donc en fait, nous restons toujours un peu au même endroit. Quel que soit notre entraînement à l’égard du Dharma, nous restons toujours au même endroit.

C’est pour cela que dans le Vajrayana, nous parlons de foi et de dévotion, mais avoir la fois dans le Vajrayana, c’est un peu difficile.

Le Maître Chatral Sangyé Dordjé explique que si les disciples restent deux ans ou trois ans avec un Maître, au bout de ces années, les disciples disent que le Maître n’a aucune qualité particulière différente des leurs.

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Chatral Rinpoché explique que pour faire l’examen intérieur, nous n’avons pas de miroir pour nous voir, mais que nous avons des yeux pour voir les autres. Cela veut dire que nous sommes tout à fait capable d’examiner les autres mais que nous ne faisons pas cet examen pour nous-mêmes.

Cela est dû à un manque de sagesse. Si nous avons la possibilité de nous examiner véritablement, nos qualité peuvent s’accroître de plus en plus. Ce n’est pas en regardant les défauts des autres que nos qualités intérieures peuvent s’accroître. Si nous regardons les défauts des autres, nos propres émotions s’accroissent. Même si nous avons l’impression de voir les défauts des autres, nous ne les voyons pas d’une manière parfaitement juste.

Si nous traversons les dix terres de Bouddha, nous parachevons complètement les six paramitas. Pour parachever ces six paramitas, il est nécessaire d’examiner notre esprit, et c’est grâce à cet examen que nous pourrons le faire. En fait, il en est de même du point de vue de l’entraînement des six Bardos, des six états intermédiaires. Pour véritablement s’entraîner sur ces six états intermédiaires, ce n’est pas quelque chose qui est extérieur. Ces six états intermédiaires sont à l’intérieur de nous-mêmes, c’est pour cela qu’il faut se poser et s’entraîner sur nous-mêmes et nous examiner nous-mêmes. Parce qu’en fait, s’il était possible de s’entraîner sur les Bardos en regardant les autres, tout le monde serait Bouddha.

C’est pour cela que pour s’entraîner sur les six Bardos et sur l’ensemble des enseignements du bouddha, c’est à l’intérieur de nous-mêmes que cela se fait et qu’il faut examiner notre propre esprit.

Maintenant, nous sommes dans le Bardo du Rêve, dans l’état intermédiaire du rêve et plus particulièrement dans la « Claire Lumière qui dissipe l’opacité mentale ». Nous sommes actuellement dans l’opacité mentale. Pour la dissiper nous avons besoin de cette Claire Lumière.

Nous avions vu dans l’état intermédiaire du rêve comment nous pouvions reconnaître ce rêve, puis que nous devions nous visualiser nous-mêmes en tant qu’une divinité ou visualiser les circonstances extérieures en tant que divinité.

Nous allons parler de la claire lumière qui libère d’elle-même l’opacité mentale.

Nous avons vu que dans le rêve, il était nécessaire de reconnaître, d’avoir tout d’abord une compréhension de ce qu’était l’opacité mentale. Nous avons vu qu’au moment de notre sommeil, nous pouvons nous sentir tellement fatigué que nous nous disons : « Je mets de côté l’attention, la vigilance car je suis fatigué et puis je dors uniquement ». C’est cela l’opacité mentale. Nous avons très souvent ce genre de pensées. Donc, pour pouvoir s’entraîner sur cette Claire Lumière, tout d’abord, il faut faire un mois de retraite.

Pourquoi faut-il rester en retraite un mois ?

Parce que pour cette pratique, nous devons être dans un endroit où nous ne voyons pas la lumière du soleil, un endroit noir où il n’y a pas de lumière.

Il est important de bien manger durant cette retraite ! Quand nous disons cela, tout le monde est content. En tout cas, moi je suis content, vous je ne sais pas, mais moi je suis content. Nous devons aussi nous faire des massages. La retraite dont nous parlons est une retraite préliminaire, c’est-à-dire que si nous rentrons en retraite le premier jour du quatrième mois tibétain et que nous ressortons le trentième jour du mois tibétain, le lendemain, nous allons commencer cette pratique sur la Claire Lumière.

Le soir, avant de se coucher, nous allons adresser une prière sincère au Lama, à l’ensemble de tous les Bouddhas et Bodhisattvas : « Puissé-je reconnaître la claire lumière qui dissipe l’opacité mentale ». Et ensuite, nous pensons que le Lama se fond en nous.

En fait, si c’est un Neldjorpa, c’est-à-dire un grand pratiquant, au moment ou il va falloir saisir cette claire lumière du rêve, le Lama va lui dire : « Ce soir, tu vas rentrer en retraite, donc viens me voir et je vais t’aider ».

Le Lama dit au disciple : « Maintenant, tu dois penser que tu vas faire cette pratique de la Claire Lumière pour libérer tous les êtres qui se trouvent dans la souffrance du samsara et dont le nombre est aussi vaste que vaste est l’espace ». Il répète cette formule trois fois.

Le disciple va penser de cette manière. Il va pratiquer la Claire-Lumière et demander la bénédiction pour libérer tous les êtres de la souffrance du samsara.

Il demande au Lama, au Bouddha : « Puissiez-vous m’accorder votre bénédiction pour que je puisse reconnaître la Claire Lumière. ». Il tourne la tête au nord et s’endort dans la position dont nous avons déjà parlé : la main sur la joue droite, allongé sur le coté. Il garde la respiration vase, pas très fortement, mais un peu. En rentrant un peu son menton, ses yeux vont regarder vers l’espace et en son cœur, il visualise un tiglé, une sphère lumineuse blanche. Il laisse son esprit complètement centré sans aucune distraction sur cette sphère lumineuse et s’endort.

Il faut que l’esprit soit bien stable sur cette visualisation, si l’esprit n’est pas centré uniquement sur cette visualisation et si une autre pensée intervient, il n’est pas possible de reconnaître la Claire-Lumière.

À ce moment précis, il y a un grand danger d’être sous l’emprise de l’opacité mentale. Si nous nous disons : « C’est trop difficile, je n’y arriverai pas. », si nous n’avons pas cette vigilance et cette attention nous serons sous l’emprise de l’opacité mentale. Peut-être que pour nous ça ne se passera pas de cette manière. Si nous n’avons pas l’opacité mentale nous serons dans la connaissance, Rigpa, d’une manière parfaitement juste.

Tout en gardant l’esprit complètement détendu, il restera concentré en un seul point sur la visualisation, sur cette sphère lumineuse. A ce moment-là, aucun rêve n’apparaît, nous ne dormons pas non plus, nous n’avons pas de pensée non plus, nous sommes dans cette Connaissance, dans cette Claire Lumière. Nous sommes séparés de la moindre pensée et notre esprit est semblable à l’espace. Il y a juste cet espace. Et là, nous pouvons nous endormir.

Lorsque nous parvenons à reconnaître cette Claire Lumière, il est dit que c’est semblable à l’espace, il y a juste cet espace. Là, nous pouvons nous endormir.

La reconnaissance de cette Claire Lumière est semblable à un espace, à un ciel sans absolument aucun nuage, à la lumière même du ciel. D’une manière ordinaire, quand nous nous endormons, nous ne savons pas trop ce qui se passe, nous n’arrivons pas à reconnaître que nous sommes dans un rêve, nous n’arrivons pas à reconnaître qu’une partie de nous est en train de dormir et donc cela est bien différent de cet état de Claire Lumière où tout est semblable à un espace sans nuage. Il n’y a pas de temps, il n’y a pas de place pour les tendances fondamentales. Il n’y a plus aucune différence entre le jour et la nuit. Cet état est l’état d’un Neldjorpa, c’est l’état d’un grand méditant.

Quand le Neldjorpa s’endort dans une position, il reste dans cette position. Nous ne pouvons pas dire que s’il s’endort à la verticale, il va se réveiller à l’horizontale. En fait, nous, nous avons toutes sortes de pensées quand nous dormons. Parfois, nous ne nous sentons pas bien et nous remuons. Le lendemain matin, lorsque nous nous réveillons, nous sommes complètement en travers du lit.

En fait, en ayant fait toutes sortes d’activités dans notre sommeil, nous nous réveillons le matin vraiment très fatigués. C’est différent pour un grand méditant ! Le grand méditant au réveil à une grande joie dans son esprit, il est très heureux.

Pour parvenir à cet état de grand méditant, il est important de réaliser Rigpa, la Connaissance durant le Bardo de naturel de cette vie. Si nous réalisons Rigpa durant le Bardo de naturel de cete vie, il est beaucoup plus facile de reconnaître la Claire Lumière au moment du rêve.

Si nous n’obtenons pas Rigpa (la connaissance) au moment du Bardo naturel de cette vie, il y aura saisie de la Claire Lumière au moment du rêve. Et si nous tombons dans cette saisie dualiste, nous sommes encore sous l’emprise de l’ignorance, de l’opacité mentale.

Que signifie « saisir le rêve » ?

Par exemple, lorsque nous nous réveillons le matin, nous sommes heureux, nous avons fait une bonne nuit. Mais en fait nous allons nous souvenir continuellement du rêve et nous allons revivre le rêve que nous avons vécu pendant la nuit, c’est cela, saisir. C’est quelque chose qui nous arrive souvent. Quand nous rêvons, nous faisons un bon rêve. Le matin quand nous nous réveillons, notre esprit est en joie. Nous sommes vraiment très heureux et nous nous disons : « J’ai vraiment fait un bon rêve ! ». Nous saisissons le rêve. Nous pouvons aussi faire des cauchemars et ne pas nous sentir bien. Au réveil nous serons en colère. Cela est dû à nos tendances fondamentales. C’est pour cela qu’au réveil, que nous ayons fait de bons ou de mauvais rêves, peu importe, nous dirons « Ce n’était qu’un rêve et maintenant aussi je suis en train de rêver ». C’est ainsi que nous pourrons ne plus avoir de saisie.

Il peut aussi arriver que nous nous endormions tellement profondément que nous avons l’impression de ne pas du tout rêver. C’est un manque de clarté et il n’y a pas la possibilité de reconnaître la Claire Lumière.

Quel est le bienfait de saisir cette Claire Lumière durant le rêve ?

Cela nous aide dans le Bardo de la Réalité absolue. Pour tous les êtres cette Réalité absolue émerge. Si nous avons donc reconnu cette Claire Lumière dans le rêve, nous reconnaîtrons cette Claire Lumière au moment du Bardo de la Réalité absolue. Ce sera comme la rencontre de la mère et de l’enfant, il y aura introduction à la Claire Lumière mère. Si nous n’avons pas la possibilité de reconnaître cette Claire Lumière dans le rêve, nous n’aurons pas la possibilité de reconnaître la Claire Lumière mère durant le Bardo de la Réalité absolue.

Si nous reconnaissons cette Claire Lumière durant le Bardo de la Réalité absolue, en un instant nous réaliserons le Corps de Vérité. S’il est important de saisir et de reconnaître cette Claire Lumière dans le Bardo du Rêve, il est aussi important par la suite de reconnaître cette Claire Lumière dans le Bardo de la Réalité absolue. C’est pour cela qu’il est vraiment important dans ce Bardo naturel de cette vie, dans le Bardo dans lequel nous nous trouvons actuellement, d’obtenir Rigpa, la Connaissance. C’est grâce à l’obtention de cette connaissance dès maintenant que nous pouvons saisir la Claire Lumière au moment du rêve.

Il est aussi important d’avoir la Sagesse car la Sagesse va nous permettre de reconnaître la différence qu’il peut y avoir. C’est comme si quelqu’un nous mettait de l’or dans les mains, si nous ne reconnaissons pas que c’est de l’or, nous pourrions penser que c’est une vulgaire pierre. La Sagesse, la Connaissance permettent de reconnaître que nous avons de l’or dans nos mains.

Voilà pourquoi il faut s’entraîner à cette Sagesse car c’est en s’entraînant sur la Sagesse que nous allons reconnaître les qualité de l’or. Si nous en avons, nous pourrons reconnaître toutes ses qualités et nous n’allons pas jeter cet or que nous avons dans nos mains. Si nous jetons cet or, là encore, il y a un certain danger. Cela peut nous arriver si nous rencontrons un Maître mais que nous ne reconnaissons pas ses qualités. Au bout d’un moment nous allons l’abandonner. Au bout de quelques années, nous pourrions le regretter : « Ce Maître avait vraiment de grandes qualités ! ».

C’est pour cela qu’il est important de s’entraîner à la Sagesse et de s’entraîner à la stabilité de la Sagesse car ce que nous faisons d’habitude c’est que nous abandonnons ce que nous faisons pour passer à autre chose.... Puis nous nous entraînons à nouveau, nous abandonnons ce que nous faisons pour passer à autre chose. Tout cela est un manque de Clarté, de Sagesse.

Il faut s’entraîner à développer nos propres qualités intérieures sans développer de l’orgueil en se disant : « J’ai beaucoup de qualités ! ». Sinon ces qualités ne pourront pas s’accroître. Si nous n’avons pas d’orgueil elles pourront s’accroître.

L’esprit du Bodhisattva est pareil à celui d’un enfant. Il écoute véritablement ces paroles et décide si elles sont justes ou non.

Au Tibet on dit que c’est comme si un médecin disait au malade : « Restez dans votre maison et votre maladie ira mieux petit à petit. ». Toute la famille reste à la maison et toute la famille est malade. Le petit enfant dira : « Non ! Je veux sortir ! ». On le laisse sortir. Comme il sort, il respire l’air frais et guérit. Nous pouvons penser que les paroles d’un enfant n’ont pas véritablement de sens, mais parfois ces paroles peuvent en avoir un. C’est pour cela qu’il faut s’entraîner à nos qualités intérieures et s’entraîner à développer notre Sagesse. Mais il faut bien faire attention car l’orgueil s’accroît en même temps que la Sagesse.

C’est aussi une chose qui peut arriver quand nous avons la reconnaissance de notre rêve. Si nous reconnaissons que nous avons rêvé un matin, deux matins, trois matins, nous pouvons nous dire « J’ai vraiment reconnu que j’étais dans un rêve. ». Nous pouvons en tirer un certain orgueil. Dans ce cas le fait d’avoir reconnu le rêve n’aide en rien. Nous devons continuer à nous dire : « De toute façon, je suis encore en train de rêver, donc que je saisisse le rêve de la nuit mais que je ne saisisse pas ce que je suis en train de rêver maintenant, n’a pas d’intérêt ! ».

Maintenant, là encore, nous sommes en train de rêver...