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Cérémonie de Guru Bum Tsok

Cette année marque le 1262ème anniversaire de l’arrivée du Maître Padmasambhava au Tibet. En ces temps difficiles en raison des maladies, des guerres et du réchauffement climatique, la prière au Maître Padmasambhava est un moyen puissant de dissiper les obstacles et de propager le Dharma.

C’est pourquoi Lama Kunga Kunchok organise une cérémonie de Guru Bum Tsok et invite, pour cette occasion S.E. Lhatsé Tulku Rinpoché.

L’Association Bouddhique Orgyen Rangdjoung Dorjé Ling (ABCORDL) et le Centre Culturel Tibétain Dzogchenpa (CCTD), fondés par Lama Kunga Kunchok, ont l’honneur d’apporter leur soutien à cet événement.

La cérémonie se tiendra les 24, 25 et 26 mai à la Grande Pagode du Bois de Vincennes. L’événement est gratuit, ouvert à tous sur simple inscription. Les déjeuners et collations sont offerts.


Programme

Vendredi 24 mai 2024
10h à 12h : Guru Bum Tsok
12h à 14h : Déjeuner végétarien offert aux participants
14h à 15h30 : Guru Bum Tsok
15h30 à 16h : Collation offerte aux participants
16h à 17h : Enseignement sur le développement de l’Esprit d’Eveil

Samedi 25 mai 2024
10h à 12h : Guru Bum Tsok
12h à 14h : Déjeuner végétarien offert aux participants
14h à 15h30 : Guru Bum Tsok
15h30 à 16h : Collation offerte aux participants
16h à 17h : Initiation du Rigdzin Dupa

Dimanche 26 mai 2024
10h à 12h : Guru Bum Tsok
12h à 14h : Déjeuner végétarien offert aux participants
14h à 15h30 : Guru Bum Tsok
15h30 à 16h : Collation offerte aux participants
16h à 16h30 : Enseignement sur le Rigdzin Dupa
16h30 à 17h : Initiation de longue vie du Longchen Nyingtik
17h à 17h30 : Mandala de remerciements

Pour vous inscrire à cet événement, veuillez remplir le formulaire en ligne :

Formulaire d’inscription


Les bienfaits du Guru Bum Tsok

Émanation unifiant en elle la sagesse connaissante de notre enseignant sans égal – le Seigneur des sages –, du parfait bouddha Amitābha ainsi que du Seigneur du monde qu’est le tout-puissant exalté Avalokiteśvara, le maître Padmasambhava est le second bouddha d’Oḍḍiyāna loué dans les écritures telles que celle du Filet Magique de Mañjuśrī.

Au lever du soleil, le dixième jour du mois et de l’année du singe, il s’est miraculeusement manifesté au sud-ouest du pays d’Oḍḍiyāna, dans le cœur d’un lotus sur une île du lac Sindhu, le « lac de lait ». Ayant ainsi pris naissance, il œuvra de manière inconcevable pour le bien des êtres à Oḍḍiyāna et dans de nombreuses régions, Tagzik, Gilgit, Baltistan, Ladakh, Cachemire, Inde, île de Laṅkā, Drāvida, Sumatra, Bengale, Népal, Bouthan, Kāmarūpa à l’est, Khotan, Chine, etc.

Puis, à un moment donné, lorsque ses altruistes prières d’aspiration antérieures arrivèrent à maturité, il accepta l’invitation de Trisong Detsen – le trente-huitième souverain de la dynastie tibétaine – et, en l’année eau-tigre (762), se rendit au pays des neiges, territoire le plus haut de notre planète qui a été loué dans les écritures du Victorieux comme étant le champ de conversion du sublime Avalokiteśvara. Là, sur les rives du Yarlung Tsangpo, l’abbé, le maître et le roi du Dharma se réunirent à Drakmar Ombutsel experts dans les méthodes habiles pour discipliner ceux qui doivent l’être, ils œuvrèrent si bien à travers les quatre sublimes moyens d’attraction et autres que tous les humains et non-humains entrèrent dans la sainte Doctrine, par la manière pacifique ou courroucée. Samye – l’inconcevable monastère immuable et spontanément établi – fut érigé selon trois styles et de nombreux enseignements des sūtras et tantras furent traduits après qu’un premier édit ait été publié pour le roi du Tibet et ses sujets. L’abbé et le maître mirent tous deux en place une communauté monastique initiée par les « sept hommes à l’essai » et établirent un collège d’étude et de méditation.

Le maître Padmasambhava se rendit miraculeusement dans le Tibet occidental, oriental et central. Que ce soit dans les montagnes neigeuses, les rochers ou les lacs, il pratiqua dans tous les lieux sacrés et les bénit. Afin que les enseignements des sūtras et tantras se diffusent largement dans le futur et, plus spécialement, afin que la puissance des bénédictions des mantras secrets ne disparaisse pas, après avoir concentré les instructions essentielles des tantras, il dissimula en tant que termas d’innombrables trésors spirituels tels que les « cent trésors pour soutenir la force vitale du roi » ou les « cinq grands trésors de l’Esprit ». Il prophétisa alors qu’ils seraient révélés dans le futur par de nombreux grands êtres de l’école ancienne et des écoles nouvelles qui apparaîtraient successivement et il transmit ces enseignements à chacun d’eux par mandat de l’esprit en accompagnant sa prophétie de prières d’aspiration. Dans les zones rocheuses de Samye Chimphu, de Shotö Tidro et d’ailleurs, il tourna la roue du Dharma des neuf Véhicules en transmettant notamment à ses disciples fortunés les enseignements des trois classes de tantras intérieurs tels que le Dzogchen Sangwa. En œuvrant ainsi, la lampe de la sainte Doctrine illumina la terre entière. Des accomplis des deux types de saṅgha ayant atteint la suprême réalisation, à commencer par les vingt-cinq disciples, roi et sujets, se manifestèrent sans interruption et cette lignée de transmission mêlant kamas et termas en un seul courant dans les instructions qui font mûrir et libèrent l’esprit, se développa pendant cinquante ans. C’est sur cette base que le système philosophique nyingmapa des anciennes traductions émergea et se diffusa au Tibet avec ses enseignements unissant sūtras et tantras qui embrassent la totalité de la Doctrine du Victorieux. Qui plus est, sur un plan général, le maître Padmasambhava – le second bouddha d’Oḍḍiyāna–, œuvre de manière inconcevable pour le bien des êtres dans le milliard de champs du système cosmique de Sahā et plus spécialement dans toutes les régions du Continent des Jambosiers, avec sa sagesse, son amour et sa capacité. En particulier, il embrasse dans sa compassion les disciples de notre époque marquée par les cinq dégénérescences rampantes et leur adresse avec force de profonds souhaits, ce qui a fait dire à Jamgön Mipam Rinpoché, une émanation de Mañjuśrī manifestée parmi les hommes :
Bien que la dégénérescence s’intensifie comme les ténèbres, l’activité de Padma, le seigneur des Victorieux, brille comme la lune. C’est pourquoi les bénédictions du précieux maître d’Oḍḍiyāna pénètrent l’esprit sauvage des êtres de ces temps dégénérés à la mesure des facteurs afflictifs qui se développent en eux.

Le précieux maître d’Oḍḍiyāna lui-même a dit :

Vous mes disciples qui souhaitez quitter le saṃsāra,
Adressez-moi continûment vos prières avec foi et dévotion.
Sur un ton affligé semblable à celui d’un enfant appelant ses parents au secours
Et mélodieux comme le son mélancolique du luth ou de la flûte,
Priez aux six veilles du jour et de la nuit !
Et il est écrit également dans un terma :
Méditez sur Padmasambhava
Avec un corps à la forme insubstantielle et lumineuse.
Générez alors la fierté de sa grandeur
Et récitez avec ferveur et sans interruption
Le mantra quintessentiel de Thötreng Tsal,
Comme un torrent dévalant des rochers.
Je ne pourrai moi-même faire autrement que de venir.
Lorsque vous dirigerez d’intenses prières
Vers moi, Padma d’Oḍḍiyāna,
Avec le respect né d’une forte dévotion
Et un intense sentiment de ferveur,
J’arriverai devant vous.

Comme le montrent ces mots, c’est avec dévotion que nous devons nous focaliser par l’esprit, le cœur et les tripes sur le précieux maître d’Oḍḍiyāna, sans nous contenter de prononcer de simples mots et nous devons mobiliser la foi et la vision pure avec le sentiment d’être en présence réelle d’un bouddha. Si nous prions avec concentration après avoir récité la Prière en sept vers et le Bendza Guru Mantra les bénédictions nous pénètreront rapidement, les obstacles liés aux seize formes de peurs telles que celle d’une mort avant l’heure seront dissipées alors que la longévité et les mérites s’accroîtront. Ultimement, nous rencontrerons le précieux maître d’Oḍḍiyāna, nous entendrons ses paroles et nous renaîtrons au couchant, en la Terre pure de félicité.

Tels sont certains des bienfaits inconcevables de cette pratique. En outre, on trouve ceci dans les « Bienfaits du Siddhi » du grand tertön Karma Lingpa :

Jadis, dans le glorieux [monastère de] Samye,
La dame Yeshe Tsogyal
Offrit au Seigneur d’Oḍḍiyāna
Le suprême maṇḍala extérieur, intérieur et secret.
Puis, elle se prosterna avec dévotion et s’adressa à lui :
« Dans le futur, les êtres auront l’esprit dispersé.
Incorrigibles, ils auront une vision gravement erronée de la Doctrine.
En particulier, ils seront nombreux à générer une vue fausse des profonds mantras secrets.
En ces temps-là, lorsque le Tibet sera affligé
Par les trois fléaux que sont la maladie, la guerre et la famine,
De nombreux rituels bénéfiques auront beau exister,
L’opportunité de les accomplir ne se présentera pas et les obstacles seront grands.
Les substances et instruments [pour ces rituels] ne pourront être réunis au complet
Et les êtres de ces temps mauvais vivront en désaccord.
[Aussi,] veuillez expliquer tous les bienfaits qu’il y aura
À accomplir, à ce moment-là, la pratique du maître que vous êtes ».
Le grand maître répondit :
« Pieuse femme, tu as raison.
En vue d’une telle époque future,
J’ai dissimulé de nombreux trésors bénéfiques
Mais à cause [du manque de] mérites des êtres,
Il sera très difficile de réunir les circonstances propices [pour leur révélation].
Cependant, en ce genre d’époque,
Si, dans les lieux sacrés, les grands monastères,
Au sommet des hautes montagnes ou au bord des fleuves,
Sur les sites miraculeux des dieux et des esprits,
Les tantristes préservant leurs samayas,
Les moines et moniales gardant leur discipline,
Les hommes pieux
Et les femmes de qualité
Récitent cent, mille, dix-mille, cent mille, dix millions de fois ou plus encore
Le mantra quintessentiel qu’est le Bendza Guru
Avec l’excellente motivation de l’esprit d’éveil,
Il en découlera d’inconcevable bienfaits.
Maladies, influences nocives, guerres, conflits,
Mauvaises récoltes, famines et manifestations illusoires seront pacifiés.
La pluie tombera au moment opportun
Et le pays connaîtra la bonne fortune, la vertu et l’excellence.
Dans cette vie, la suivante ou le bardo on verra en réalité ou, à défaut, dans les expériences spirituelles et les rêves, le visage du grand maître d’Oḍḍiyāna et on entendra alors ses profondes et mélodieuses paroles. Plus tard, à Ngayab Palri, on intègrera l’assemblée des vidyādharas masculins et féminins et on y pratiquera les mantras secrets. On franchira ainsi les Terres et les Voies pour atteindre le plein éveil. Qui récite cent fois sans interruption ce Bendza Guru quintessentiel, Sera apprécié par les autres
Et bénéficiera sans effort de nourritures, richesses et jouissances.
Qui le récite mille ou dix-mille fois
Submergera de sa splendeur les perceptions d’autrui
Et l’énergie des bénédictions ne connaîtra aucune entrave.
Qui le récite cent mille ou dix millions de fois,
Amènera les trois mondes sous son contrôle,
Subjuguera avec éclat les trois plans d’existence
Assujettira tous les dieux et esprits, sans exception.
Mènera sans obstacle les quatre activités éveillées
Et œuvrera de manière inconcevable pour le bien des êtres
En fonction de ses souhaits personnels.
Qui le récite trente millions ou soixante-dix millions de fois
Assujettira les huit classes de dieux et d’esprits
Sans jamais être séparé des bouddhas
Ni dissocié du Seigneur d’Oḍḍiyāna
Et toutes les tâches qu’il leur confiera seront accomplies.
Les meilleurs [pratiquants] réaliseront en cette vie le corps d’arc-en-ciel,
Les pratiquants intermédiaires embrasseront la Claire Lumière au moment de la mort
Et les moins bons se libèreront du saṃsāra dans le bardo.

Comme on le voit dans ces mots, le potentiel des bienfaits de cette pratique est inconcevable
et les décrire serait sans fin.


Voici l'article du jour :

La méditation

Lorsque nous parlons de méditation sur les divinités, c’est l’esprit qui médite. De même, la méditation sur la récitation des mantras provient de l’esprit. De plus, lorsque nous parlons de méditation sur l’absorption méditative, qu’est-ce qui médite ? C’est encore l’esprit.

C’est pourquoi le plus important c’est l’esprit.

Donc au départ, il est important de savoir ce qu’est l’esprit. Si nous n’avons pas une bonne compréhension de la nature même de notre esprit, la méditation ne peut pas être correcte.

En fait l’esprit est celui qui pense, qui ressent... Quand nous pensons, il y a celui qui pense. Quand nous ressentons de la joie, il y a celui qui ressent de la joie. Et puis, quant à l’inverse nous ressentons un mal-être, il y a celui qui expérimente ce mal-être.

C’est cela l’esprit.

Quand on est malade, on se dit : « je suis malade ». Il y a donc bien quelqu’un qui expérimente cette maladie. Pareillement, quand on est dans le bien-être, spontanément on dit : « je suis dans le bien-être ». Et celui qui dit : « je suis », c’est l’esprit.

Nos pensées apparaissent d’instant en instant, l’une après l’autre, elles surgissent dans notre esprit, semblables aux graines d’un mala. C’est cela l’esprit.

Reconnaître, avoir une compréhension véritable de celui qui est en train de penser, c’est-à-dire de l’esprit, c’est cela la véritable méditation.

Nous souhaitons le bonheur, de quelle manière pourrons-nous obtenir le bien-être, de quelle manière pourrons-nous obtenir la détente ?

Nous avons toutes sortes de moyens pour l’obtenir. Certaines personnes pensent que s’est en effectuant des yogas. D’autres pensent qu’écouter de la musique peut leur permettre d’obtenir cette détente. Certains citadins pensent obtenir cette détente en sortant de la ville pour aller à la campagne. D’autres encore pensent qu’ils peuvent l’obtenir en faisant toutes sortes d’activités effrayantes telles que skier sur des montagnes abruptes, sauter à l’élastique ou encore aller dans des jeux de fêtes foraines. Il y en a aussi ceux qui pensent obtenir ce bonheur en buvant ou en prenant toutes sortes de drogues. C’est un fait que tous ces êtres pensent obtenir ce bonheur d’une manière ou d’une autre.

Que dit-on dans la tradition bouddhiste ?

Dans le Bouddhisme, on dit qu’à partir du moment où il y a une saisie dualiste dans l’esprit, il n’est pas possible d’accéder au bonheur.

Dans le Bouddhisme, dans le Dharma, quand nous parlons de méditation, nous parlons de deux sortes de méditations, celle de chiné et celle de lhaktong.

De quelle manière pouvons-nous faire naître en nous la pacification de l’esprit ?

Reconnaissons que l’esprit prend notre corps comme support. Si nous désirons aller sur l’eau ou sur l’océan, nous utilisons un bateau. De même, tel le bateau, notre esprit réside dans ce corps, il l’utilise. C’est pourquoi, à l’heure actuelle, notre corps et notre esprit sont indifférenciés. Quand nous ressentons quelque chose avec notre corps, celui qui expérimente cette sensation, c’est notre esprit. C’est notre corps qui détient l’esprit. Il est actuellement responsable de l’esprit, dans le sens où c’est dans notre corps que notre esprit réside et saisit les choses. C’est pourquoi notre corps est important. Il est donc important pour pratiquer chiné.

Donc le corps est important, mais, il ne sait absolument pas comment méditer.

C’est grâce à la vigilance, l’attention de l’esprit que finalement le corps va pouvoir ressentir un certain bien-être, une certaine détente. Nous pouvons dire que l’esprit est le capitaine du bateau, et le bateau c’est le corps. Il est nécessaire d’avoir un bon capitaine pour manœuvrer correctement le bateau. C’est pourquoi, avec l’esprit, par la vigilance, le rappel nous allons chercher une position correcte afin de parvenir au bien être physique.

Qu’entend-on par « détente du corps » ?

C’est un état naturel. Cela veut dire que le corps, la parole et l’esprit ensemble demeurent dans cet état naturel. En fait lorsque le corps, la parole et l’esprit, réunis et indifférenciés, demeurent dans l’état naturel, c’est la méditation. Quand le corps, la parole et l’esprit demeurent dans cet état naturel, les souffles se posent eux aussi, dans cet état. La respiration ainsi posée, le corps pourra demeurer, ou se mouvoir dans un état naturel, puisque c’est la respiration qui permet à notre corps de se mouvoir et trouver sa position. Ainsi l’esprit pourra se poser car, il a été dit, le corps est le support de l’esprit.

Pour la méditation, nous pouvons très bien nous assoir confortablement sur une chaise ou nous assoir par terre. Ce qui est important c’est de nous sentir bien.

Certaines très grandes personnes vont s’assoir sur des chaises trop basses et leur corps ne sera pas à l’aise. Inversement, certaines personnes de petite taille vont s’assoir sur des chaises trop hautes, leur corps sera trop tendu, il n’y aura pas de détente ou de tranquillité. Il faut donc une hauteur de chaise adaptée à la taille de la personne. Parce que, si l’endroit où nous nous installons n’est pas adapté, c’est-à-dire si nous ne nous sentons pas bien, nous ne pourrons pas trouver de détente, une tension va se créer, et nous ne serons pas à l’aise, il est donc important que nous soyons assis confortablement.

Donc, lorsque nous sommes bien assis, nous détendons nos épaules, il faut que nos épaules soient dégagées.

Nous devons aussi amener les souffles intérieurs, c’est-à-dire notre respiration, vers le bas du ventre, tout en conservant cependant une légère respiration au niveau des poumons.

Et pourquoi devons-nous placer cette respiration au niveau du ventre ? Parce que le souffle qui reste au niveau des poumons est trop haut. Si les souffles ne sont pas descendus au niveau du ventre, il y aurait des tensions dans le corps, et il ne pourra pas se détendre, il ne pourra pas se poser dans un état naturel. C’est pourquoi il est important de bien placer le souffle pour éviter cette tension.

Pour la respiration, nous pouvons expirer par la bouche ou par le nez. Les deux sont tout à fait possibles. Et si nous sommes bien assis, si la position est vraiment bonne pour nous, la respiration sera naturelle et nous n’aurons pas besoin de la changer.

Donc, si nous obtenons cette respiration ventrale, une partie des souffles restera au niveau du ventre, et l’autre partie sera au niveau des poumons. Et si nous faisons cet exercice d’une manière vraiment correcte, les souffles pourront pénétrer complètement notre corps, aller dans toutes les parties de notre corps. Nous allons ainsi avoir la sensation d’être bien posé, comme à une tasse correctement posée sur une table. Nous aurons la sensation que notre corps est vraiment bien posé au sol, à l’endroit où nous sommes. Et si nous ressentons cette sensation, nous n’aurons pas toutes sortes de pensées s’enchaînant l’une après l’autre. Cette sensation nous permettra de ressentir une véritable détente du corps et de l’esprit et d’être complètement tranquille.

Dans cet état, les yeux ne vont pas regarder partout, à droite, à gauche, en haut, en bas, comme ils peuvent le faire quand justement nous avons toutes sortes de pensées dans notre esprit, ils seront posés tranquillement en face de nous dans l’espace.

Cela est semblable à l’océan. Lorsqu’il y a beaucoup de vent sur l’océan, il y a toutes sortes de vagues ou vaguelettes. Puis, lorsque le vent est tombé, l’océan redevient complètement lisse, plat, sans le moindre frissonnement. Cet état de l’esprit tranquille, ressemble un peu à l’océan où il n’y aurait plus le moindre souffle de brise troublant sa surface, laquelle resterait complètement lisse.

Dans un tel état méditatif, l’esprit demeure dans l’état de clarté détendue. On appelle chiné cette première expérience. Il y a toutes sortes de pratiques de pacification de l’esprit et le premier stade en est celui-ci.

Maintenant nous allons essayer, méditons ainsi et voyons si cette sensation peut apparaître…

(Méditation)

En méditation, il est bien de garder les yeux ouverts, dans la mesure où lorsqu’on ferme les yeux une sensation différente peut survenir. De plus, il n’y a pas la clarté de ce qui se passe autour de soi quand on ferme les yeux.

Laissez les yeux ouverts. Il n’est pas nécessaire d’écarquiller les yeux, il y a juste à laisser les yeux tels qu’ils sont, naturellement. Nous devons méditer d’une manière naturelle car si ce n’est pas le cas, c’est juste une fausse méditation.

Donc, comme nous venons de le voir, cette méditation de chiné est semblable à un océan complètement lisse. Cet état de pacification mentale signifie que notre esprit n’a plus de pensée discursive. C’est-à-dire qu’à ce moment-là, les pensées discursives sont comme apaisées.

Pour les débutants, la pratique de chiné est vraiment très importante. Milarepa a dit qu’il fallait demeurer dans l’état suprême de la pacification de l’esprit pour parvenir à la méditation de lhaktong. Nous devons nous exercer pour pouvoir demeurer longtemps dans l’état de pacification de l’esprit, afin de pouvoir aborder lhaktong.

Il faut savoir que l’on ne peut pas dire qu’en effectuant cette pratique de chiné, on peut obtenir le bonheur ultime. Non, on ne peut pas dire cela.

Dans cette salle aujourd’hui, il y a beaucoup de personnes nouvelles, beaucoup de débutants, et si on parlait de lhaktong, de la vision pénétrante, cela n’aurait pas beaucoup de sens. C’est pourquoi, aujourd’hui, il est bien que nous ne parlions que de la pratique de chiné.

Il faut donc pouvoir demeurer dans la pacification de l’esprit et dans cette sensation, de pacification de l’esprit. Il est important pour cette méditation de méditer continuellement, c’est-à-dire longuement ; ce n’est pas après trois ou cinq minutes que l’on peut demeurer dans cet état. Bien sûr, celui qui a l’habitude de méditer ainsi peut instantanément, en une ou deux minutes, demeurer dans l’état total de pacification, mais pour y arriver, il est nécessaire de s’entraîner.

Lorsque l’esprit demeure dans cette véritable détente de la pacification de l’esprit, il y a encore celui qui observe, celui qui pense qu’il demeure dans cet état.

À ce moment-là, on peut voir très clairement celui qui pense, celui qui voit qu’il demeure dans cet état de pacification. À ce moment-là, l’observateur, celui qui pense doit se mélanger à l’état de chiné. Cela veut dire qu’il ne faut pas, dans l’état de pacification, avoir un esprit étriqué. Au contraire, dans cet état, l’esprit doit être très vaste. Dans cet état, nous ne devons pas être comme si nous étions à l’intérieur d’une maison car notre esprit doit être aussi vaste que l’espace. C’est-à-dire que nous devons être dans l’état de celui qui est au sommet d’une montagne et qui voit tout d’une manière très vaste.

Dans la pratique de chiné, celui qui voit parfaitement qu’il est dans cet état est encore là. Et il faut faire attention ! C’est pourquoi il est dit qu’à ce moment-là, il faut vraiment que l’observateur, s’indifférencie à cet état même de pacification. Car si ce n’est pas le cas, toutes sortes de pensées émergeront à nouveau et elles reprendront le dessus.

Il faut vraiment examiner son esprit. Si on ne le fait pas, on va dire : « j’ai une bonne expérience » ou « je n’ai pas une bonne expérience », « je suis bien » ou « je ne suis pas bien » et toutes sortes de pensées vont apparaître.

Si celui qui demeure véritablement dans l’état de pacification de l’esprit voit clairement l’expérience même de chiné, s’il fait cet examen, il se fondra dans le calme mental et il n’aura plus de pensées discursives.

Tout comme l’eau et de la terre, lorsque nous les agitons ensemble, l’eau devient trouble. Elle n’est pas claire. Mais si nous laissons reposer cette boue, petit à petit la terre va descendre au fond. Elle va se poser au fond et l’eau va devenir parfaitement claire. Il en est de même pour l’état de chiné. Si nous parvenons à cet état, il n’y aura plus de sensations au niveau du corps.

D’une manière générale, celui qui est vigilant est continuellement en train de saisir ce qui apparaît, c’est ce qui crée les pensées discursives. Celui qui a ce rappel et cette vigilance est étriqué, il saisit tout ce qui vient. Par contre, si nous arrivons à demeurer dans chiné, cette saisie n’existe plus car notre esprit est semblable à l’espace. C’est cela la méditation de chiné, la pacification de l’esprit parfaitement pur.

Il y a un terme très spécifique que nous utilisons dans le Dharma, dans le Bouddhisme qui dit ceci : « cet état semblable à l’espace est l’état de l’esprit qui embrasse toutes choses, et qui demeure dans cet état ». C’est un état sans saisie.

Celui qui a une bonne habitude de la méditation peut reconnaître différentes étapes de la méditation, cela peut lui être familier. Bien sûr, celui qui ne médite pas du tout ne peut pas voir les différences. Pour obtenir cet état de pacification de l’esprit parfaitement pur, il faut être littéralement « un petit peu vieux en méditation » c’est-à-dire qu’il faut avoir l’expérience de la méditation depuis un certain temps.

Mais revenons à la première méditation à ce premier stade où il y a encore de la saisie, là où l’esprit saisit encore. Si nous nous disons : « je suis en train de méditer chiné », cela signifie qu’on ne médite pas la pacification de l’esprit car si nous pensons : « je suis en train de méditer la pacification de l’esprit », ce n’est pas la méditation.

Parfois aussi, on peut attendre que cet état apparaisse et se dire : « l’expérience de chiné doit venir, il faut à tout prix qu’elle vienne ». Et pourquoi chiné ne vient-il pas ? Parce que celui qui attend chiné est en train de chercher et comme il cherche cet état, il ne peut pas le trouver, l’expérience ne peut pas se faire.

N’attendez pas, n’ayez ni craintes ni espoir. Ne cherchez pas quelque chose. Celui qui attend chiné est semblable à un poisson qui se trouverait dans une petite mare. Si le poisson s’agite, l’eau de cette mare va devenir trouble. L’esprit est perturbé, l’esprit ne peut pas se poser.

C’est l’esprit lui-même qui peut ouvrir la porte à la méditation. Ce n’est pas quelque chose d’autre, ce n’est pas quelqu’un d’autre qui peut ouvrir cette porte. Ce n’est rien d’autre que l’esprit lui-même. C’est pourquoi, si nous méditons véritablement comme nous venons de le voir, toutes nos saisies, cet esprit étriqué, tout cela va complètement disparaître, tomber de soi-même.

Si nous parvenons à demeurer dans cet état de chiné d’une manière correcte, notre corps va se détendre. Par la détente du corps va l’ensemble de tous les canaux qui se trouvent à l’intérieur vont s’ouvrir et l’esprit cessera de saisir. Actuellement, nos canaux sont complètement tendus, complètement fermés, l’esprit n’a pas la possibilité de circuler dans l’ensemble de tout notre corps. Grâce à une bonne expérience de chiné les canaux internes vont se détendre et s’ouvrir. L’esprit pourra circuler et, littéralement, pénétrer complètement notre corps et nous expérimenterons la sensation de bien-être.

Dans cette détente véritable, notre esprit pourra faire l’expérience du bonheur, et de la félicité. Il pourra aussi faire l’expérience de la non-pensée. Il pourra faire l’expérience d’une très grande clarté, c’est-à-dire que, dans cet état complet de détente, notre esprit deviendra vraiment très clair. Nous aurons une très grande clarté et la félicité.

Si, quand nous expérimentons ce bonheur et cette félicité, nous saisissons cette expérience, nous fermons alors la porte à cette expérience de bonheur et de félicité.

Il en est de même pour l’expérience de la clarté. Si nous avons de la saisie quant à l’expérience de la clarté, c’est-à-dire de cette clarté qui pénètre tout, nous fermons la porte à l’expérience de la clarté.

Il en est de même pour l’expérience de non-pensée, cet état où il n’y a plus celui qui va saisir toutes les pensées discursives qui peuvent apparaître, si on se dit : « je suis sans pensée », alors il y a une saisie et s’en est fini de l’expérience de la non-pensée.

Si nous nous disons : « je n’ai plus de pensée », si nous sommes capables à ce moment-là de reconnaître celui qui dit cela, nous pouvons, à nouveau, demeurer dans l’expérience de non-pensée, cet état où notre esprit pénètre simplement toute chose, sans absolument aucune pensée discursive.

Il en est de même pour l’expérience de la clarté, si nous la saisissons, en pensant : « j’ai une grande clarté », si, à ce moment précis nous reconnaissons celui qui pense, toute saisie concernant cet état disparaît. À ce moment précis, naturellement et spontanément, nous obtenons la véritable expérience de clarté.

Il en est de même pour l’expérience de la félicité, l’expérience de bonheur ou de bien-être qu’on peut ressentir au niveau du corps. Si nous saisissons cette expérience, nous sommes semblables à une abeille qui butine et qui saisit. Nous ne devons pas être comme cette abeille qui s’enferme elle-même sur cette fleur ou sur ce pollen et qui n’arrive plus à en sortir. Nous ne devons pas saisir l’expérience de bonheur, de félicité, car sinon nous fermons la porte à la véritable expérience.

Ce sont là différentes portes conduisant à l’absorption méditative ; le Bouddha Sakyamuni lui-même a dit qu’il y avait des milliers d’absorptions méditatives différentes.

Et comme nous sommes débutants dans cette méditation, il est vraiment important pour nous d’avoir l’attention, la vigilance, le rappel, car sans cela, sans cette « intelligence éveillée », il est tout à fait possible que nous nous endormions très fortement.

Et pourquoi cela ?

Parce que lorsque nous commençons à saisir l’expérience du bonheur, cette expérience naturelle disparaît puisque nous la saisissons et notre esprit reste bête et peut tomber dans l’obscurité. Et de l’obscurité de l’esprit, nous tombons dans l’endormissement à cause de la chaleur qui apparaît dans le corps. Cette chaleur monte à la tête, donc comme les souffles montent nous avons très chaud, et nous nous endormons.

Mais il n’est pas bon de s’endormir ainsi. Car si nous nous endormons chaque fois que nous méditons, nous retomberons encore dans ce genre de défaut. Ce n’est vraiment pas bon de prendre cette habitude, car si on se dit : « j’étais bien, je me suis endormi et j’étais bien », on va créer cette habitude en méditation.

Que faire si ça arrive ?

Levez-vous, marchez un petit peu, faites quelques pas. Si vous êtes à l’intérieur, ouvrez la fenêtre. Si vous êtes à l’extérieur, promenez-vous. Mettez -vous un peu d’eau froide sur la tête, vous verrez que l’endormissement disparaîtra.

Il se peut aussi que vous soyez fatigués dans la méditation, dans ce cas, détendez-vous, allongez-vous tranquillement d’une manière détendue. Endormez-vous, sommeillez pendant quelques minutes. Vous verrez qu’après ces quelques minutes, quand vous vous lèverez, votre esprit sera très clair qu’il aura une très grande clarté à nouveau et vous pourrez recommencer à méditer.

Mais si vous passez la moitié du temps à méditer et l’autre moitié à vous endormir, puis les deux en même temps, vous créez une mauvaise habitude. Vous ne méditez pas bien, vous ne dormez pas bien, vous ne vous détendez pas bien non plus. En fait vous ne faites rien de bien.

Il se peut aussi que, pendant la méditation, votre esprit se mette à penser. En fait, vous avez tellement de vigilance, tellement d’attention que vous avez toutes sortes de pensées qui vont, viennent et perturbent votre esprit. Votre esprit est alors comme un cheval sauvage, il est difficile à ramener, à dompter. Dans cet état, vous ne pouvez avoir absolument aucun instant de détente. Même si vous en avez le désir, il n’y a aucun moyen d’être détendu. Certaines personnes sont dans cet état et il leur est absolument impossible de méditer.

Comment faire alors pour obtenir la paix, la tranquillité ?

Ces personnes-là peuvent réciter des mantras. Quand elles réciteront le mantra, elles devront focaliser toutes leurs pensées sur le mantra. Ces pensées suivront le mantra, et petit à petit, la porte de l’absorption méditative pourra s’ouvrir. La récitation du mantra devra se faire un peu à voix haute pour que cet esprit sauvage suive les mots prononcés. Et petit à petit, en suivant le mantra, en suivant la parole, les pensées sauvages pourront être domptées, apaisées.

En France, vous n’avez pas beaucoup de chevaux sauvages ou de moutons sauvages. Mais il y en a beaucoup au Tibet. D’une manière générale, il y a beaucoup d’animaux sauvages.

De quelle manière pouvons-nous les attraper ?

Je vais vous le dire maintenant. Les chevaux sauvages sont très solitaires. Ils n’aiment pas être dans un grand troupeau, ils n’aiment pas être entourés de beaucoup d’autres chevaux, de leurs semblables. Il est donc important de bien choisir l’endroit. Les chevaux aiment l’herbe bien grasse et en plus ils aiment le sel. On trouve donc un endroit où l’herbe est bien grasse et puis on va mettre de l’eau salée. Puisqu’il est très gourmand, le cheval va venir, petit à petit, goûter cette eau salée. Il prendra l’habitude et saura que dans cet endroit il y a de l’eau salée. Ainsi, petit à petit il reviendra. Il reviendra au même endroit. Et l’homme va s’approcher de lui de plus en plus et va lui apporter ce sel, cette eau salée. Petit à petit le cheval va s’habituer à la présence humaine jusqu’au moment où l’homme pourra venir tout près de lui. Puisqu’il aura l’habitude de l’endroit, puisqu’il saura que l’homme lui apporte ce qu’il aime, alors il sera apprivoisé.

Nous devons de même, apprivoiser notre esprit sauvage. Pour l’apprivoiser et l’attraper, il faut user de moyens, des moyens qu’il aime, car si nous essayons de l’attraper, de le saisir par la force, cela n’est pas possible.

Il faut donc l’apprivoiser par la ruse, par toutes sortes de moyens, comme pour le cheval sauvage. Si des personnes veulent l’attraper par la force, c’est dangereux. Cela peut être dangereux pour elles mais aussi pour le cheval. Pour notre esprit c’est exactement la même chose. Si nous essayons de l’attraper d’une manière très brusque, c’est-à-dire si nous essayons de retenir cet esprit sauvage avec une attention et une vigilance très fortes, il y a le danger que l’esprit sauvage devienne fou, que notre esprit devienne complètement fou et qu’il n’y ait alors plus la possibilité de l’apprivoiser, d’en faire quoi que ce soit.

Je vais vous raconter l’histoire d’un moine au Tibet. Il n’avait pas l’habitude de méditer, il ne s’était jamais entraîné, mais il a voulu faire une retraite immédiatement. Pour aller en retraite, il faut bien sûr recevoir les instructions d’un lama. Quand il est entré en retraite, il était tout seul et n’avait pas reçu d’instruction. Il a commencé à méditer très fortement l’attention, la vigilance. Il n’était pas du tout détendu et il ne faisait vraiment que cela. Un jour, un lama est finalement venu pour lui donner des instructions. Malheureusement, cet homme n’avait même pas fait les pratiques préliminaires, ce fut trop tard, il n’écouta plus, il n’écouta plus les instructions. Il avait toutes sortes d’offrandes, toutes sortes de tankas, de représentations de Bouddhas et de divinités, il avait toutes sortes de statues devant lui. Lorsque le lama pour l’aider lui dit « Non, vraiment ça ne va pas du tout ; ne fais pas ainsi, ne fais pas comme ça », il n’écoutait pas. Au bout d’un moment, il a dit : « Ah bon, je ne médite pas bien ? » et il a pris toutes les représentations de divinités, il les a brûlées, il a tout mis par terre, il est sorti en hurlant, bref il s’est vraiment conduit comme un fou.

C’est pourquoi on dit qu’il ne faut pas avoir une trop forte attention, une trop forte vigilance. Padampa Sangyé a dit que trop de vigilance est semblable au jaillissement d’une source d’eau. Quand la source d’eau jaillit très fortement, même si nous souhaitons l’arrêter avec nos deux mains, cela est absolument impossible. C’est pourquoi il faut un moyen.

Il faut l’attention et la vigilance bien sûr, mais il faut aussi la détente. Il faut la détente dans cette attention.

Que veut dire "la détente dans l’attention" ?

C’est semblable à un bon pêcheur. Si c’est un bon pêcheur, il va lancer sa ligne. S’il attrape un gros poisson, il ne va pas immédiatement le ferrer. Car s’il le ferrait immédiatement, sa ligne risquerait de casser.

Que fait-il donc ?

Il tire un petit peu et le poisson va. Alors il laisse la ligne aller. À nouveau, il tire sur la ligne. Au bout d’un moment le poisson se fatigue de lui-même. À ce moment-là, il peut attraper le poisson. Mais attention, l’exemple que je vous donne n’est qu’un exemple. N’allez pas pêcher les poissons, s’il vous plait ! Nous parlons de méditation. C’est vraiment juste un exemple que je donne. N’allez pas pêcher ! En fait, peut-être qu’avec ce que je vous ai dit, vous allez pêcher et attraper les poissons. Ne faites pas cela, s’il vous plaît !

C’est pourquoi, dans la méditation, ayez le corps détendu. Il est bien aussi que vous ayez chaud dans la partie basse du corps. Donc portez des vêtements qui vous tiennent bien au chaud en bas et portez des vêtements légers en haut, vous vous sentirez plus légers. Il y aura un équilibre entre le chaud et le froid. Vous aurez bien chaud dans la partie basse et un peu de fraîcheur dans la partie haute de votre corps et naturellement votre méditation trouvera un équilibre.

Une autre chose est importante. Lorsque vous méditez, si beaucoup de pensées surviennent à l’esprit, baissez les yeux pour calmer toutes les pensées incessantes. Mais attention, si vous baissez trop les yeux au sol il se peut que vous vous endormiez. Si c’est le cas, levez les yeux et relevez un peu votre tête. Posez les yeux plutôt dans l’espace devant vous, cela vous empêchera de dormir.

Si vous méditez ainsi, votre intelligence éveillée va accroître et la méditation deviendra de plus en plus claire.

Voilà ce qu’on appelle la méditation. En l’obtenant, on obtient l’intelligence éveillée, c’est cela qu’on appelle l’Intelligence Éveillée de la Méditation.

Il y a aussi bien sûr l’apprentissage de l’intelligence. Mais il y a aussi l’intelligence dans la méditation. Et l’intelligence dans la méditation est plus importante que l’apprentissage de l’intelligence. S’il n’y a pas d’accroissement de l’intelligence, alors on ne peut pas méditer. Pour méditer cette intelligence est nécessaire.

Voici pour la méditation.