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Cérémonie de Guru Bum Tsok

Cette année marque le 1262ème anniversaire de l’arrivée du Maître Padmasambhava au Tibet. En ces temps difficiles en raison des maladies, des guerres et du réchauffement climatique, la prière au Maître Padmasambhava est un moyen puissant de dissiper les obstacles et de propager le Dharma.

C’est pourquoi Lama Kunga Kunchok organise une cérémonie de Guru Bum Tsok et invite, pour cette occasion S.E. Lhatsé Tulku Rinpoché.

L’Association Bouddhique Orgyen Rangdjoung Dorjé Ling (ABCORDL) et le Centre Culturel Tibétain Dzogchenpa (CCTD), fondés par Lama Kunga Kunchok, ont l’honneur d’apporter leur soutien à cet événement.

La cérémonie se tiendra les 24, 25 et 26 mai à la Grande Pagode du Bois de Vincennes. L’événement est gratuit, ouvert à tous sur simple inscription. Les déjeuners et collations sont offerts.


Programme

Vendredi 24 mai 2024
10h à 12h : Guru Bum Tsok
12h à 14h : Déjeuner végétarien offert aux participants
14h à 15h30 : Guru Bum Tsok
15h30 à 16h : Collation offerte aux participants
16h à 17h : Enseignement sur le développement de l’Esprit d’Eveil

Samedi 25 mai 2024
10h à 12h : Guru Bum Tsok
12h à 14h : Déjeuner végétarien offert aux participants
14h à 15h30 : Guru Bum Tsok
15h30 à 16h : Collation offerte aux participants
16h à 17h : Initiation du Rigdzin Dupa

Dimanche 26 mai 2024
10h à 12h : Guru Bum Tsok
12h à 14h : Déjeuner végétarien offert aux participants
14h à 15h30 : Guru Bum Tsok
15h30 à 16h : Collation offerte aux participants
16h à 16h30 : Enseignement sur le Rigdzin Dupa
16h30 à 17h : Initiation de longue vie du Longchen Nyingtik
17h à 17h30 : Mandala de remerciements

Pour vous inscrire à cet événement, veuillez remplir le formulaire en ligne :

Formulaire d’inscription


Les bienfaits du Guru Bum Tsok

Émanation unifiant en elle la sagesse connaissante de notre enseignant sans égal – le Seigneur des sages –, du parfait bouddha Amitābha ainsi que du Seigneur du monde qu’est le tout-puissant exalté Avalokiteśvara, le maître Padmasambhava est le second bouddha d’Oḍḍiyāna loué dans les écritures telles que celle du Filet Magique de Mañjuśrī.

Au lever du soleil, le dixième jour du mois et de l’année du singe, il s’est miraculeusement manifesté au sud-ouest du pays d’Oḍḍiyāna, dans le cœur d’un lotus sur une île du lac Sindhu, le « lac de lait ». Ayant ainsi pris naissance, il œuvra de manière inconcevable pour le bien des êtres à Oḍḍiyāna et dans de nombreuses régions, Tagzik, Gilgit, Baltistan, Ladakh, Cachemire, Inde, île de Laṅkā, Drāvida, Sumatra, Bengale, Népal, Bouthan, Kāmarūpa à l’est, Khotan, Chine, etc.

Puis, à un moment donné, lorsque ses altruistes prières d’aspiration antérieures arrivèrent à maturité, il accepta l’invitation de Trisong Detsen – le trente-huitième souverain de la dynastie tibétaine – et, en l’année eau-tigre (762), se rendit au pays des neiges, territoire le plus haut de notre planète qui a été loué dans les écritures du Victorieux comme étant le champ de conversion du sublime Avalokiteśvara. Là, sur les rives du Yarlung Tsangpo, l’abbé, le maître et le roi du Dharma se réunirent à Drakmar Ombutsel experts dans les méthodes habiles pour discipliner ceux qui doivent l’être, ils œuvrèrent si bien à travers les quatre sublimes moyens d’attraction et autres que tous les humains et non-humains entrèrent dans la sainte Doctrine, par la manière pacifique ou courroucée. Samye – l’inconcevable monastère immuable et spontanément établi – fut érigé selon trois styles et de nombreux enseignements des sūtras et tantras furent traduits après qu’un premier édit ait été publié pour le roi du Tibet et ses sujets. L’abbé et le maître mirent tous deux en place une communauté monastique initiée par les « sept hommes à l’essai » et établirent un collège d’étude et de méditation.

Le maître Padmasambhava se rendit miraculeusement dans le Tibet occidental, oriental et central. Que ce soit dans les montagnes neigeuses, les rochers ou les lacs, il pratiqua dans tous les lieux sacrés et les bénit. Afin que les enseignements des sūtras et tantras se diffusent largement dans le futur et, plus spécialement, afin que la puissance des bénédictions des mantras secrets ne disparaisse pas, après avoir concentré les instructions essentielles des tantras, il dissimula en tant que termas d’innombrables trésors spirituels tels que les « cent trésors pour soutenir la force vitale du roi » ou les « cinq grands trésors de l’Esprit ». Il prophétisa alors qu’ils seraient révélés dans le futur par de nombreux grands êtres de l’école ancienne et des écoles nouvelles qui apparaîtraient successivement et il transmit ces enseignements à chacun d’eux par mandat de l’esprit en accompagnant sa prophétie de prières d’aspiration. Dans les zones rocheuses de Samye Chimphu, de Shotö Tidro et d’ailleurs, il tourna la roue du Dharma des neuf Véhicules en transmettant notamment à ses disciples fortunés les enseignements des trois classes de tantras intérieurs tels que le Dzogchen Sangwa. En œuvrant ainsi, la lampe de la sainte Doctrine illumina la terre entière. Des accomplis des deux types de saṅgha ayant atteint la suprême réalisation, à commencer par les vingt-cinq disciples, roi et sujets, se manifestèrent sans interruption et cette lignée de transmission mêlant kamas et termas en un seul courant dans les instructions qui font mûrir et libèrent l’esprit, se développa pendant cinquante ans. C’est sur cette base que le système philosophique nyingmapa des anciennes traductions émergea et se diffusa au Tibet avec ses enseignements unissant sūtras et tantras qui embrassent la totalité de la Doctrine du Victorieux. Qui plus est, sur un plan général, le maître Padmasambhava – le second bouddha d’Oḍḍiyāna–, œuvre de manière inconcevable pour le bien des êtres dans le milliard de champs du système cosmique de Sahā et plus spécialement dans toutes les régions du Continent des Jambosiers, avec sa sagesse, son amour et sa capacité. En particulier, il embrasse dans sa compassion les disciples de notre époque marquée par les cinq dégénérescences rampantes et leur adresse avec force de profonds souhaits, ce qui a fait dire à Jamgön Mipam Rinpoché, une émanation de Mañjuśrī manifestée parmi les hommes :
Bien que la dégénérescence s’intensifie comme les ténèbres, l’activité de Padma, le seigneur des Victorieux, brille comme la lune. C’est pourquoi les bénédictions du précieux maître d’Oḍḍiyāna pénètrent l’esprit sauvage des êtres de ces temps dégénérés à la mesure des facteurs afflictifs qui se développent en eux.

Le précieux maître d’Oḍḍiyāna lui-même a dit :

Vous mes disciples qui souhaitez quitter le saṃsāra,
Adressez-moi continûment vos prières avec foi et dévotion.
Sur un ton affligé semblable à celui d’un enfant appelant ses parents au secours
Et mélodieux comme le son mélancolique du luth ou de la flûte,
Priez aux six veilles du jour et de la nuit !
Et il est écrit également dans un terma :
Méditez sur Padmasambhava
Avec un corps à la forme insubstantielle et lumineuse.
Générez alors la fierté de sa grandeur
Et récitez avec ferveur et sans interruption
Le mantra quintessentiel de Thötreng Tsal,
Comme un torrent dévalant des rochers.
Je ne pourrai moi-même faire autrement que de venir.
Lorsque vous dirigerez d’intenses prières
Vers moi, Padma d’Oḍḍiyāna,
Avec le respect né d’une forte dévotion
Et un intense sentiment de ferveur,
J’arriverai devant vous.

Comme le montrent ces mots, c’est avec dévotion que nous devons nous focaliser par l’esprit, le cœur et les tripes sur le précieux maître d’Oḍḍiyāna, sans nous contenter de prononcer de simples mots et nous devons mobiliser la foi et la vision pure avec le sentiment d’être en présence réelle d’un bouddha. Si nous prions avec concentration après avoir récité la Prière en sept vers et le Bendza Guru Mantra les bénédictions nous pénètreront rapidement, les obstacles liés aux seize formes de peurs telles que celle d’une mort avant l’heure seront dissipées alors que la longévité et les mérites s’accroîtront. Ultimement, nous rencontrerons le précieux maître d’Oḍḍiyāna, nous entendrons ses paroles et nous renaîtrons au couchant, en la Terre pure de félicité.

Tels sont certains des bienfaits inconcevables de cette pratique. En outre, on trouve ceci dans les « Bienfaits du Siddhi » du grand tertön Karma Lingpa :

Jadis, dans le glorieux [monastère de] Samye,
La dame Yeshe Tsogyal
Offrit au Seigneur d’Oḍḍiyāna
Le suprême maṇḍala extérieur, intérieur et secret.
Puis, elle se prosterna avec dévotion et s’adressa à lui :
« Dans le futur, les êtres auront l’esprit dispersé.
Incorrigibles, ils auront une vision gravement erronée de la Doctrine.
En particulier, ils seront nombreux à générer une vue fausse des profonds mantras secrets.
En ces temps-là, lorsque le Tibet sera affligé
Par les trois fléaux que sont la maladie, la guerre et la famine,
De nombreux rituels bénéfiques auront beau exister,
L’opportunité de les accomplir ne se présentera pas et les obstacles seront grands.
Les substances et instruments [pour ces rituels] ne pourront être réunis au complet
Et les êtres de ces temps mauvais vivront en désaccord.
[Aussi,] veuillez expliquer tous les bienfaits qu’il y aura
À accomplir, à ce moment-là, la pratique du maître que vous êtes ».
Le grand maître répondit :
« Pieuse femme, tu as raison.
En vue d’une telle époque future,
J’ai dissimulé de nombreux trésors bénéfiques
Mais à cause [du manque de] mérites des êtres,
Il sera très difficile de réunir les circonstances propices [pour leur révélation].
Cependant, en ce genre d’époque,
Si, dans les lieux sacrés, les grands monastères,
Au sommet des hautes montagnes ou au bord des fleuves,
Sur les sites miraculeux des dieux et des esprits,
Les tantristes préservant leurs samayas,
Les moines et moniales gardant leur discipline,
Les hommes pieux
Et les femmes de qualité
Récitent cent, mille, dix-mille, cent mille, dix millions de fois ou plus encore
Le mantra quintessentiel qu’est le Bendza Guru
Avec l’excellente motivation de l’esprit d’éveil,
Il en découlera d’inconcevable bienfaits.
Maladies, influences nocives, guerres, conflits,
Mauvaises récoltes, famines et manifestations illusoires seront pacifiés.
La pluie tombera au moment opportun
Et le pays connaîtra la bonne fortune, la vertu et l’excellence.
Dans cette vie, la suivante ou le bardo on verra en réalité ou, à défaut, dans les expériences spirituelles et les rêves, le visage du grand maître d’Oḍḍiyāna et on entendra alors ses profondes et mélodieuses paroles. Plus tard, à Ngayab Palri, on intègrera l’assemblée des vidyādharas masculins et féminins et on y pratiquera les mantras secrets. On franchira ainsi les Terres et les Voies pour atteindre le plein éveil. Qui récite cent fois sans interruption ce Bendza Guru quintessentiel, Sera apprécié par les autres
Et bénéficiera sans effort de nourritures, richesses et jouissances.
Qui le récite mille ou dix-mille fois
Submergera de sa splendeur les perceptions d’autrui
Et l’énergie des bénédictions ne connaîtra aucune entrave.
Qui le récite cent mille ou dix millions de fois,
Amènera les trois mondes sous son contrôle,
Subjuguera avec éclat les trois plans d’existence
Assujettira tous les dieux et esprits, sans exception.
Mènera sans obstacle les quatre activités éveillées
Et œuvrera de manière inconcevable pour le bien des êtres
En fonction de ses souhaits personnels.
Qui le récite trente millions ou soixante-dix millions de fois
Assujettira les huit classes de dieux et d’esprits
Sans jamais être séparé des bouddhas
Ni dissocié du Seigneur d’Oḍḍiyāna
Et toutes les tâches qu’il leur confiera seront accomplies.
Les meilleurs [pratiquants] réaliseront en cette vie le corps d’arc-en-ciel,
Les pratiquants intermédiaires embrasseront la Claire Lumière au moment de la mort
Et les moins bons se libèreront du saṃsāra dans le bardo.

Comme on le voit dans ces mots, le potentiel des bienfaits de cette pratique est inconcevable
et les décrire serait sans fin.


Voici l'article du jour :

Le bardo de la réalité absolue 5/8

Nous devons penser que nous écoutons cet enseignement sur les Six Bardos pour pouvoir aider l’ensemble de tous les êtres à se libérer de la souffrance du samsara, tous ces êtres qui ont été nos pères et nos mères et dont le nombre est aussi vaste que vaste est l’espace.

Quand nous parlons d’écouter un enseignement, quel en est le bienfait ?

Le bienfait en est pour l’esprit. Si nous écoutons des enseignements du Dharma pendant plusieurs années, si nous pratiquons le Dharma pendant plusieurs années et qu’au bout de tout ce temps nous avons toujours autant d’émotions perturbatrices, comme la colère ou le désir-attachement, nous ne pouvons pas dire que le Dharma ne nous a apporté une aide. Si au moindre mot nous nous mettons en colère, si lorsqu’une personne commet la moindre erreur nous nous mettons en colère, cela montre que le Dharma ne nous aura apporté absolument aucune aide. S’il en est de même au niveau du désir et que nous nous disons tout le temps, je veux ceci, je veux cela, il me faut ceci, là encore, cela sera de même. Si lors de l’écoute du Dharma, nous sommes complètement dans l’opacité mentale ou que nous avons tout oublié en rentrant chez nous, là encore, le Dharma ne nous aura apporté aucune aide. Si nous écoutons pratiquement endormi, nous n’écoutons pas véritablement car nous n’utilisons pas l’enseignement, nous ne pratiquons pas, l’enseignement rentre par une oreille et sort par l’autre. Je vous donne toutes sortes de moyens pour que vous les mettiez en pratique. Que vous le fassiez ou non, cela ne dépend que de vous.

Le Bouddha Shakyamuni a dit : Je vous montre le chemin qui mène à la libération, c’est à vous de choisir si vous voulez le suivre ou non.

C’est comme si vous aviez faim, que vous alliez dans la cuisine où toute sortes de plats sont préparés et que vous mangiez pas. Vous continuerez à avoir faim.

Lorsque Milarépa est allé pour la première fois vers Marpa et qu’il a demandé :
« Je vous en prie, donnez-moi des enseignements pour atteindre l’état de Bouddha dans cette vie-même ! ».
Marpa lui a répondu :
« Je vais te donner les moyens pour que tu atteignes l’état de Bouddha dans cette vie-même, mais que tu l’atteignes véritablement, cela ne dépend que de toi ».

C’est pourquoi il est nécessaire d’examiner son esprit. Quand nous reconnaissons que nous avons de l’opacité mentale, il faut développer la persévérance. Il est bien, au moment du réveil, de faire une session de pratique car le matin notre esprit est naturellement clair. Il y a un lien entre notre esprit, le souffle et l’extérieur, le souffle du matin est différent du souffle du soir. Si nous n’avons pas la possibilité de le faire, avoir de la foi, de la dévotion pour les Trois Joyaux, offrir ce que nous pouvons manger au moment des repas, adresser une prière avec beaucoup de ferveur, permettra naturellement à la clarté de s’accroître dans notre esprit. Nous avons obtenu une existence humaine, c’est pour cela qu’il nous faut utiliser au mieux cette existence, ne sachant pas si nous l’obtiendrons à nouveau. Nous ne savons pas si, dans le futur, nous aurons un corps humain, nous ne savons pas ce qu’il adviendra demain. Nous sommes dans l’ignorance. S’il y a une personne derrière nous, nous ne sommes même pas capables de la voir. Comment pouvons-nous voir ce qu’il adviendra dans le futur ? Nous sommes comme un aveugle devant un trou qu’il ne voit pas et qui tombe dedans. Nous avons deux yeux mais nous sommes comme cet aveugle.

Toutes les activités de ce monde sont sans fin. Patrul Rinpoché a dit que les activités sont semblables à toutes les étoiles dans le ciel, elles sont innombrables. Nous pourrions passer toute notre vie à parler de ces activités et cela ne suffirait pas car notre esprit est sans cesse dans ce tourbillon.

Lors d’un débat entre Milarépa et deux érudits, Milarépa avait accompli le sens profond du débat et les deux érudits en avaient accompli que le sens des mots. Rechungpa, un des disciples de Milarépa, lui, n’avait pas obtenu le sens des mots, il ne parvenait pas à débattre, il se dit :
« Je devrais aller en Inde pour étudier encore, mon Lama n’est pas capable de m’aider ».
Il alla faire sa requête à Milarépa, il lui demanda s’il pouvait aller étudier en Inde pour débattre avec ces deux érudits.

Milarépa lui a répondi :
« si tu pars étudier les mots, tu ne deviendras pas omniscient, tu deviendras omniscient en étudiant le sens. Pour étudier le sens profond, il te faut méditer, c’est ainsi que tu pourras atteindre l’état de Bouddha ».

C’est pour cela que si nous méditons, nous avons la compréhension véritable de toutes les activités de ce monde. C’est pour cela qu’il y a une différence entre la Sagesse de la méditation et la Sagesse des mots. Si nous nous entraînons véritablement à la méditation, si nous développons cette sagesse de la méditation alors la sagesse de l’étude, la sagesse de toutes activités de notre monde apparaîtra.
Le Bouddha Sakyamuni a dit qu’il fallait obtenir la Vue de la Sagesse. Nous obtenons cette Vue au travers la compréhension de la nature de notre propre esprit, c’est cela la Vue Parfaitement Pure. Littéralement les yeux, la vue, c’est la Vue Parfaitement Pure. En fait, nous pouvons avoir une parfaite omniscience au travers et dès l’obtention de cette Vue Parfaitement Pure. Bouddha a obtenu cette omniscience avec la capacité de voir le karma de chacun, à savoir quelles furent les vies passées de chacun, quels ont été les souhaits et quelles seront les vies futures au travers du karma de chaque individu. Cela provient de sa parfaite omniscience et cette omniscience vient de l’obtention de la Vue Parfaitement Pure. C’est pour cela que le Bouddha Sakyamuni a dit que l’omniscience n’était pas la connaissance intellectuelle, mais la Vue Véritable. L’omniscience des mots serait d’avoir une compréhension des textes, de savoir écrire ces textes avec brio, de pouvoir les expliquer avec une grande clarté. Cependant le plus important est d’obtenir l’omniscience du sens, pas l’omniscience des mots, peu importe si nous savons écrire ou lire, le plus important est de pouvoir aider les autres au travers du sens, c’est cela le plus important. C’est cela la véritable omniscience.
L’omniscient des mots est semblable à un singe. Le singe est capable de faire toutes sortes d’activités, il est agile, habile. Si, par contre, nous lui mettons un nœud autour du cou, il ne sera pas capable de se défaire de ce lien. Le singe est très habile, il peut faire toutes sortes de choses mais pas vis-à-vis de lui-même, il est incapable de se dénouer. Le sens de cet exemple est celui-ci : si j’enseigne le Dharma mais que je ne médite pas, je peux effectivement l’enseigner mais là, dans ce cas, je suis comme un singe.
La dernière fois, nous nous étions arrêté au Bardo de la Réalité absolue.
Au moment du Bardo de la Dharmata, nous allons méditer Dorjé Sempa. De notre cœur, des rayons de lumière irradient. Tous ces rayons de lumière, semblables à une corde, irradient en grand nombre à la verticale. Il est dit que si nous restons sans absolument aucune distraction, dans ces lumières semblables à des cordes, alors sur le support de ces lumières, d’autres apparences vont se déployer de manière plus vaste.
Sur le support des lumières semblables à des cordes, des apparences différentes et plus vastes vont émerger. Au départ, ces lumières vont émerger de notre cœur. Une lumière bleue va irradier, se déployer au-dessus de laquelle, comme un miroir, va se déployer ces lumières bleues, elles seront d’un bleu semblable à l’espace et elles vont descendre. La nature même de ces rayons sera la Sagesse Semblable au Miroir, ces lumières seront d’une grande clarté, elles seront très fortes.
Sur le support de ces rayons de lumière, à leur extrémité, vont se trouver cinq sortes de sphères lumineuses sans centre, sans périphérie, toutes aussi vastes et aussi nombreuses que l’espace et cependant reliées entre elles. A nouveau, au-dessus de cette lumière bleue, va émerger une lumière blanche. Des sphères blanches vont se déployer et ces sphères blanches vont irradier une lumière rouge. Au-dessus de cette lumière blanche, va se trouver un récipient de cristal retourné de couleur blanche. Ce récipient sera de la nature de la Sagesse toute Accomplissante. Au-dessus de la lumière blanche, va émerger une lumière jaune, sur ce déploiement de couleur jaune, va apparaître un récipient de cristal retourné, ce récipient et les sphères lumineuses seront semblables. Au-dessus de la lumière jaune, va apparaître une lumière rouge, un récipient rouge retourné. Ces quatre différentes lumières, bleue, blanche, jaune, rouge, vont être entourées d’un arc-en-ciel de ces quatre lumières. C’est comme un dais d’arc-en-ciel avec au sommet, un dessin comme une plume de paon. A ce moment-là, vont se déployer les « Cinq Sagesses ». Nous n’avons pas normalement le temps et la possibilité de reconnaître le déploiement de ces sagesses, de la Sagesse Toute Accomplissante.
Si, dans cette vie-ci, nous réalisons véritablement cette Sagesse Toute Accomplissante, au moment du Bardo de la Réalité absolue, la Sagesse émergera et nous pourrons reconnaître ce déploiement. Si nous avons une parfaite maîtrise des souffles, nous réaliserons cette Sagesse Toute Accomplissante. Dans la pratique du Thögyel, il y a la pratique des trois postures, celle du Dharmakaya, du Sambogakaya et de Nirmanakaya. Celui qui a réalisé la posture du Nirmanakaya peut obtenir une maîtrise parfaite au niveau des souffles. A ce moment-là, il n’est pas nécessaire de faire des yogas des souffles car c’est une réalisation, car c’est la maîtrise des souffles au travers de la posture du Nirmanakaya dans la pratique du Thögyel. C’est à partir de cette posture du Nirmanakaya que les tiglés vont apparaître. Dans les trois sortes de postures, les tiglés apparaissent mais la maîtrise parfaite des souffles correspond à la posture du Nirmanakaya. Dans le futur, en retraite, nous verrons ces trois postures. Pour faire ces retraites, pour que les instructions soient données, il ne faut pas plus de sept personnes maximum. Auparavant, avant de recevoir ces instructions, il faudra faire trois retraites sur la prise de refuge. Nous allons méditer quelques minutes.