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La Prajnaparamita - le sutra du Cœur

Enseignement de Chépa Dorjé Rinpoché à Paris le 13 février 2002

Le Sutra du Cœur commence ainsi : "En langue indienne", rendant ainsi hommage à l’Inde, le pays du Bouddha. Il continue disant : "En tibétain", car le reste de la prière est écrit en tibétain. Donc en langue indienne, ou plutôt sanscrite nous rendons hommage à la Prajnaparamita, terme sanscrit qui signifie le Cœur de la Victorieuse Sagesse Transcendante [1], en prononçant ces mots nous nous prosternons devant elle.

Ce sutra, ces paroles du Bouddha Shakyamuni, ont été prononcées en Inde, près de Bodh-Gayâ, au Pic des Vautours. En regardant cette montagne de loin, elle ressemble à un vautour, à cet oiseau qui mange les cadavres au Tibet, c’est là même que le Bouddha Shakyamuni a énoncé le Sutra du Cœur.

À cet endroit même se trouvait la grande Sangha, la sublime noble communauté des moines et des Bodhisattvas. Ici, l’on différencie les petits Bodhisattvas qui ont obtenu la première Terre des grands Bodhisattvas qui sont ceux de la deuxième, troisième, quatrième, cinquième Terre, etc. jusqu’à la huitième Terre.

Ainsi, grâce à tous les enseignements du Bouddha, à toutes les apparences profondes du Bouddha, ceux qui résidaient en ce lieu pouvaient en un instant demeurer dans l’équanimité de l’absorption méditative. En ce qui nous concerne, nous n’avons même pas pour un instant la possibilité d’être dans cet état. Mais tous ces êtres, grâce à l’énergie même de la capacité du Bouddha Shakyamuni, purent en un instant demeurer dans cet état d’absorption méditative. L’entrée dans l’absorption méditative était possible grâce à la capacité, à l’énergie même du Bouddha Shakyamuni. C’était tout comme entrer dans un chemin ou par la porte d’entrée d’une maison. Grâce à son énergie, il y a eu d’innombrables manières d’entrer en absorption méditative, en méditation, en concentration de toutes sortes.

Ainsi, alors que le Bouddha Shakyamuni demeurait en cet état, à ce moment précis, le grand Bodhisattva, le noble Chenrézi, qui demeurait aussi en cet état, parvint à l’état de la Sagesse Transcendante.

Dans cet état d’absorption méditative, demeurant dans la Vue, il reconnut la nature vide des cinq agrégats, et que tous les phénomènes et toutes formes étaient vacuité.

Par la grâce et la bénédiction du Bouddha Shakyamuni, Sharipoutra posa une question au grand et noble bodhisattva Chenrézi qui demeurait en absorption méditative. Le noble Sharipoutra qui posa la question et le noble Chenrézi qui lui répondit étaient tous deux sous la bénédiction du Bouddha. C’est donc bien par la grâce du Bouddha Shakyamuni que cette question précise a pu être posée et que celui qui a répondu par le Sutra du Cœur a pu le faire.

Le noble Chenrézi répondit alors au noble Sharipoutra :

Noble fils, Sharipoutra, les fils et filles de noble famille qui voudraient réaliser l’activité de la profonde sagesse transcendante la verraient ainsi.

Le terme : "fils ou filles" signifie tous ceux qui désirent suivre le chemin. Ainsi pour tous les fils et les filles de noble famille qui désirent obtenir la Sagesse Transcendante, voici le chemin qui conduit à l’état de l’activité de la Sagesse Transcendante, en voici la Vue.

Il dit alors :

Les cinq agrégats, l’ensemble de tous les agrégats, la nature même de ceux-ci, sont vacuité, sont parfaitement purs, parfaitement vacuité, la forme est vide. Cela est la Sagesse Transcendante. La forme est vide et du vide nait la forme ; et de la forme est la vacuité.

Signifiant qu’il n’y a rien d’autre qui est vide que la forme.

Et de même, la sensation est vide. De même la perception est vide tout comme la sensation ; et de la vacuité il y a perception. De même pour les formations mentales et les autres agrégats.

Que signifie la forme est vide ?

Quand nous parlons de la forme, nous parlons de notre corps. Puisque notre corps est vacuité, nos sensations sont vides aussi. Puisque, comme nous avons un corps, nous avons des sensations. Ces sensations sont vides, donc puisque ces sensations sont vides, notre esprit lui aussi est vide, il est vacuité. La conscience est vide, la conscience des organes des sens est vacuité. L’organe de la vue est vide, bien que de cette vacuité procède l’organe de la vue.

Le noble Chenrézi ajouta :

Et ainsi, Sharipoutra, l’ensemble de tous les phénomènes est vacuité, est vide.

Il faut donc bien comprendre que le terme "tous les phénomènes" peut aussi vouloir dire le Dharma, et dans ce contexte précis il s’agit bien de la vacuité de l’ensemble de tous les phénomènes de notre monde.

Il dit encore :

Les phénomènes n’ont pas de caractéristique. Il n’y a pas de naissance, il n’y a pas d’obstruction.

Et donc, s’il n’y a pas de naissance, il n’y a pas d’obstruction. S’il n’y a pas d’obstruction, il n’y a pas de souillure, puisque tout est vacuité, tout est vide.

Il n’y a pas de diminution, il n’y a pas d’augmentation, rien qui ne décroît, rien qui ne s’accroît.

Dans la Vue [2], la vacuité elle-même n’a pas de forme. Donc s’il n’y a pas de forme, il n’y a pas de sensation, il n’y a pas de perception, il n’y a pas de formation mentale, il n’y a pas de conscience.

Puis il ajouta :

Il n’y a pas d’yeux, pas de nez, pas d’oreille, …,

Ce qui signifie qu’il n’y a pas de saisie. Lorsque nous disons qu’il n’y a ni yeux, nez, oreilles etc., cela ne veut pas dire qu’il n’y en a pas. Nous avons bien sûr des yeux, nous avons une langue, nous avons une bouche, nous avons un nez, nous avons des oreilles. Le sens est que l’ensemble de tout cela est vacuité et puisque tout est vacuité, il n’y a pas de saisie possible, et puisqu’il n’y a pas de saisie, c’est que tout est vacuité, et dans cette vacuité-là, effectivement, on peut dire qu’il n’y a pas d’yeux, pas de nez, etc.

Il est tout à fait possible que pour certaines personnes, ces mots : "Il n’y a pas d’yeux, il n’y a pas d’oreilles, il n’y a pas de nez, il n’y a pas de langue etc." soient très difficiles à entendre. Cette énumération complète est faite pour qu’il n’y ait plus aucune saisie, car nous saisissons tout. Si nous disons "Il n’y a pas de nez", peut-être que nous allons penser "mais, j’ai quand même des yeux !". Donc, c’est à cause de toutes ces saisies qu’il est dit que les phénomènes, dans leur ensemble, n’existent pas, et ainsi, il n’y a plus rien à saisir.

Certains Lamas, au Tibet, vont dire : Il n’y a pas d’yeux, il n’y a pas d’oreilles, il n’y a ni forme, ni son, ni odeur, ni saveur.

Mais quand il s’agit du Dharma, dire qu’il n’y a pas de Dharma, de phénomènes, alors là, pour eux c’est difficile, car pour eux le Dharma est quelque chose de vraiment important. C’est pourquoi ils le saisissent vraiment très fort.

Ils diront : Ah non, ça n’est pas possible qu’il n’y ait pas le Dharma ! Le Bouddha Shakyamuni a donné ces enseignements, non, ce n’est pas possible !

Tout cela pour dire que ces Lamas n’ont pas vraiment compris le sens de ce texte !

Dans un des dix-huit soutras du Bouddha Shakyamuni, il est dit :

L’extérieur est vide, l’intérieur est vide

Puis de même il est dit encore :

L’intérieur est vide, l’extérieur est vide.

Puis après de longues circonlocutions, il conclut en disant

La vacuité est vacuité, le vide est vacuité.

Afin de bien s’assurer qu’il n’y a absolument aucune saisie possible.

Notre esprit est très compliqué, si nous n’énonçons pas bien tout cela, nous risquons à la fin de penser, que la vacuité existe, et pire encore, de la saisir. C’est pourquoi il est dit qu’il n’y a pas de phénomènes.

Le texte se poursuit par

Il n’y a pas l’organe de la vue, ou les domaines d’extension de la vue.

Dans le sens où il n’y a aucun domaine d’extension ; il n’y a pas d’ignorance, et puisqu’il n’y a pas d’ignorance, il n’y a pas de fin à l’ignorance. Vous pouvez penser que vous avez la Connaissance, mais non, vous ne l’avez pas non plus.

Pareillement :

Il n’y a ni vieillesse ni mort.

Ce qui suit est vraiment très profond , mais nous manquons de temps pour aller aussi profondément :

Il n’y a pas de souffrance, ni origine de la souffrance, ni cessation de cette souffrance (...) Il n’y a pas de chemin, il n’y a pas de sagesse.

S’il n’y a pas de sagesse, il n’y a pas d’obtention. Donc il n’y aura pas à obtenir de Sagesse Transcendante et s’il n’y a pas d’obtention possible, il n’y a rien à obtenir !

C’est ainsi que le noble Chenrézi a parlé en disant :

Shariputra, la Vue est ainsi.

C’est pourquoi il n’y a pas à obtenir cet état de Bodhisattva et ce qui n’est pas à obtenir, c’est cela, l’état de Bodhisattva, et nous ne pouvons pas dire : Je suis un Bodhisattva !

Si nous comprenons cela, nous comprenons véritablement le Sutra du Cœur, la Sagesse Transcendante.

Quel est le sens du Sutra du Cœur, de la Sagesse Transcendante ?

Cela signifie que notre esprit n’est pas voilé : trakpa mépa (en tibétain : qui n’a pas peur). Et qu’il n’y a rien, non plus, à accomplir dans l’esprit. Il n’y a pas de peur dans l’esprit. C’est cela aller au-delà de la souffrance. Nous souffrons parce que nous pensons que le Samsara existe. Quand nous reconnaîtrons que ce Samsara n’existe pas, nous pourrons aller au-delà du Samsara.

Pourquoi ne pouvons-nous pas obtenir cette Sagesse Transcendante ? Parce que nous disons : Je suis en train de méditer.

Cette pensée "je suis en train de méditer", signifie que nous avons une très forte saisie, une très grande saisie.

Lorsque dans la suite du texte il est fait référence aux trois temps : le temps passé, le temps présent et le futur, cela signifie que l’ensemble de tous les Bouddhas du passé, du présent et du futur ont obtenu, obtiennent ou obtiendront l’insurpassable perfection, sur la base de la Sagesse Transcendante. C’est sur cette base que l’ensemble des Bouddhas ont véritablement parachevé l’état d’Eveil parfaitement pur.

L’essence même du Sutra du Cœur se trouve dans le mantra de la Sagesse Transcendante, c’est pourquoi il est dit que ce mantra est le mantra de la Grande Connaissance, et qu’il est insurpassable. Cela signifie que de tous les 84 000 enseignements du Bouddha, le cœur même de tous ces enseignements est le mantra du Sutra du Cœur, le mantra de la Prajnaparamita. Voilà pourquoi ce mantra est la Grande Connaissance et qu’il est insurpassable.

Nous avons vu précédemment la signification même du mot insurpassable pour expliquer le sens du mot Lama. Et ainsi il n’est pas juste de dire qu’après le Lama il y a le Rinpoché, puisque Lama signifie insurpassable : il est plus juste de dire qu’après le Rinpoché, il y a le Lama, c’est-à-dire l’insurpassable.

L’insurpassable est celui qui est au sommet, qui est au sommet du pic, il n’y a rien au-dessus. C’est aussi pourquoi, parmi tous les enseignements du Bouddha, la Sagesse Transcendante est insurpassable.

Le mantra de la Sagesse Transcendante est le mantra de l’équanimité qui rend égal ce qui n’est pas égal. Quand il n’y a pas d’égalité, d’équanimité, il y a souffrance. C’est pourquoi ce mantra a la capacité de pacifier l’ensemble de toutes les souffrances car il est le cœur même de la Sagesse Transcendante. Il est dit que même si vous n’avez pas conscience de la Sagesse Transcendante, vous pouvez reconnaître qu’il y a de la souffrance dans votre esprit, et si vous récitez le Sutra du Cœur et son mantra, en méditant sur son sens, de la confiance naîtra en vous. Confiant ou pas, récitez ce mantra, vous verrez bien !

Il existe aussi un autre texte plus important qui explique la Sagesse Transcendante mais la racine même de la Sagesse Transcendante est ce texte-ci. Si dans le futur une bonne connexion s’établit, il sera bien, alors, de prendre l’autre texte Ouma Tsaoua Cherab qui en donne une explication détaillée.

Néanmoins, grâce à ce texte que nous étudions, nous pouvons obtenir une très bonne compréhension de l’interdépendance lorsqu’il est dit la forme est vide, le vide est forme. C’est sur le support d’une chose (la forme) qu’il y a la vacuité, et la vacuité est le support où est la forme.

Par la méditation, nous pouvons comprendre véritablement la Sagesse Transcendante car lorsque nous demeurons en méditation, nous ne saisissons pas les objets que nous percevons. Généralement, lorsque nous ne méditons pas dans l’état ordinaire, il y a une double saisie, celle de l’objet perçu et celle de celui qui perçoit l’objet. C’est grâce à la méditation que nous pouvons avoir une compréhension véritable de la non-saisie et de la non-existence. Vous ne devez pas penser que la méditation est une chose et que la Sagesse Transcendante en est une autre, que ce sont deux choses séparées. En réalité, c’est la même et unique chose, et lorsqu’il y a parachèvement, c’est-à-dire l’état de perfection complète de la Sagesse Transcendante, nous sommes dans la Grande Perfection, dans le Dzogchen.

Si quelqu’un prétend avoir complètement parachevé, compris et réalisé le sens de la Grande Perfection tout en disant ne pas avoir compris le sens de la Sagesse Transcendante, cette personne est vraiment stupide ! Car s’il y a compréhension et obtention du sens du Dzogchen, il est très facile de comprendre le sens de la Sagesse Transcendante. Il en est de même s’il y a réalisation de la Sagesse Transcendante, car dans cet état nous sommes dans la perfection, dans la Grande Perfection.

Mais revenons au texte lorsque le noble Chenrezi dit à Shariputra :

Ainsi, tous les grands Bodhisattvas ont cette Vue et il n’y a rien d’autre que cette profonde sagesse transcendante, maintenant, entraîne-toi.

À ce moment-là, le Bouddha Shakyamuni sortit de son absorption méditative, il se leva et il dit ceci :

Noble Bodhisattva Chenrezi, ce que tu dis est excellent, c’est vraiment excellent, ce que tu dis est cela, vraiment cela.

Il ajouta :

Vous devez vous entraîner à ce sens profond de la sagesse transcendante, c’est ainsi, entraînez-vous !

Et le Bouddha Shakyamuni fut réjoui que tous les Bouddhas et Bodhisattvas que l’ensemble de tous ceux qui sont dotés de qualités, que l’ensemble du Mandala, que l’ensemble des dieux, des humains, des non humains, des mangeurs d’odeurs, que l’ensemble de tous les êtres qui peuplent le monde puissent être dans l’activité de la Sagesse Transcendante.

Pourquoi le Bouddha Shakyamuni n’a-t-il pas proféré ces paroles lui-même ?

Et pourquoi n’a-t-il pas donné sa bénédiction au noble Chenrézi pour qu’il le fasse ?

C’est parce que le Bouddha Shakyamuni avait tout parachevé, parce qu’il demeurait dans la perfection de la Sagesse Transcendante qui est inexprimable par les mots. Cela signifie que la Sagesse Transcendante est inexprimable par les paroles, parce qu’elle ne peut être ni pensée, ni conçue par des pensées. Ce sens est vraiment très profond car il signifie que la Sagesse Transcendante ne peut être réalisée que par la confiance et la dévotion. Voilà pourquoi, pour aller au-delà, nous répétons le mantra de la Sagesse Transcendante qui signifie en français : ainsi - om – allé - allé – allé au delà – allé complètement au delà – éveil – qu’il en soit ainsi.

De cette manière, nous pourrons réaliser.

Dans le texte, après la récitation du mantra, des hommages sont rendus au Lama, au Bouddha, au Dharma, à l’enseignement, à la Sangha. Cela signifie que le Lama a parachevé cet état tout comme le Bouddha, que de même le Dharma est parachevé puisqu’il est l’enseignement du Bouddha, et que pour la Communauté c’est pareil, car il s’agit de la Noble Communauté qui a proféré ces paroles.

Puis l’hommage est aussi rendu à la Prajnaparamita, la Grande Mère (Ma Youm en tibétain). Youm est un terme féminin, signifiant la vacuité. Dans le terme Yab Youm, il ne s’agit pas de femme, mais de vacuité. Les apparences représentent l’aspect masculin, Yab ; elles sont en essence vacuité, Youm (féminin). Ainsi il y a la vacuité et les apparences, il y a la clarté et la vacuité, il faut comprendre ce terme Youm dans le sens de l’union de la vacuité et de la clarté. Yab Youm est le terme utilisé pour les déités en union que nous visualisons parfois, c’est-à-dire les divinités masculines et féminines ensemble. Ces déités en Yab Youm symbolisent les apparences et leur essence qui est vacuité, et quand les deux sont réunies, il y a félicité. Quand il y a reconnaissance que toutes les apparences sont vides, elles sont la félicité.

Ainsi nous rendons hommage à la Prajnaparamita, la Grande Mère. Cet hommage exprime notre confiance en elle car sans cette confiance dans notre esprit, à quoi cela servirait-il de lui rendre hommage ? Nous avons confiance et faisons le souhait que ces paroles puissent être accomplies.

La prière va nous aider à traverser et va complètement détourner l’ensemble de tous les ennemis qui pourraient se trouver sur le chemin qui conduit à la Sagesse Transcendante. Le roi Indra a reçu en d’autres temps le sens profond de cette Sagesse Transcendante, il a réfléchi au sens profond, il a récité le texte et les mantras, c’est grâce à cela qu’il a pu complètement écarter l’ensemble des démons. À ce niveau du texte nous frappons dans nos mains, non pas pour chasser les démons extérieurs, mais pour éradiquer notre démon intérieur. Ainsi, comme le roi Indra, tous ensemble, nous souhaitons comprendre et réaliser le sens profond grâce à la récitation du texte de la Sagesse Transcendante, et nous souhaitons éliminer l’ensemble de tous les démons, de tous les ennemis intérieurs et de toutes les fautes. Puisse l’ensemble de tous les démons être complètement chassés pour que se manifeste la vacuité afin que nous soyons dans la paix, dans la paix suprême !

Actuellement, si nous voulons vraiment extraire l’essence de la Sagesse Transcendante, nous devons utiliser des mots car nous faisons encore référence à l’ensemble de tous les liens. Mais, puisque que la forme est vide et que le vide est forme, comment peut-il y avoir obstruction, naissance, nihilisme, éternalisme, allée et de venue ?

Est-ce que la vacuité peut apparaître ? Non, la vacuité ne peut pas apparaître car il n’y a pas de séparation, nous ne pouvons pas dire qu’il y a la forme et qu’il y a la vacuité, que les deux sont séparées. Il y a juste un seul sens, nous ne pouvons pas dire d’un côté il y a la forme et de l’autre la vacuité, que ce sont deux sens différents, car la forme est vide et le vide est forme.

Puis nous rendons hommage à ces saintes paroles et au parfait Bouddha.

A ce moment-là, il n’y a plus d’émotions, et s’il n’y a plus d’émotions, il n’y a plus de supports, n’est-ce pas ? Et donc, s’il n’y a plus d’émotions, les 84 000 forces obstructives et toutes les négativités sont pacifiées. Et quand il n’y a plus d’émotions perturbatrices, il n’y a plus de disharmonie possible, tout est harmonieux, cette harmonie est excellente, ainsi que les souhaits de bon augure !


Voir en ligne : Le texte de la PRAJÑĀPĀRAMITĀ


[1tib. Tchomdendema Chérabky

[2ne désigne pas l’organe de la vue, mais est pris ici dans le sens de la compréhension de la nature des phénomènes