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Enseignement

Le refuge

Extrait d’un enseignement de Chépa Dorjé Rinpoché concernant le refuge

Les voeux de refuge sont comme une frontière qui tranche les limites de nos constructions mentales et de nos pensées discursives, elle nous conduit au discernement. Elle ne nous empêche pas de voir d’autres chemins spirituels, elle ne nous empêche pas de développer nos qualités intérieures, ce n’est pas une coutume, mais la manière de reconnaître la nature même de toutes choses.

Nous prenons refuge dans le Bouddha, le Dharma, la Sangha.

Le Dharma propose des méthodes pour nous libérer de nos états de confusion. Le Dharma est l’enseignement qui nous permet de comprendre la pensée éveillée du Bouddha et de reconnaître par le discernement les véritables êtres éveillés. Notre intention de suivre cette vertu et d’avoir l’aspiration, avec la Sangha, c’est-à-dire avec ceux qui ont l’aspiration, à la vertu, à l’harmonie, à la bonté, à l’amour ; car dans la Sangha « Chacun doit nettoyer son bol », et ne plus nuire aux autres êtres.

Nous prenons refuge jusqu’à l’obtention de la Sagesse Primordiale et nous prenons refuge complètement dans l’Esprit d’Éveil jusqu’à ce que tous les êtres aient dissipé leur état d’ignorance.

Hommage au maître ! Il doit être doté de l’Esprit d’Éveil, s’il en est ainsi, il est bon d’accomplir ce qu’il dit car si nous n’écoutons pas les paroles du maître, et si nous ne les mettons pas en pratique, il ne peut pas être notre maître. Si le maître possède l’Esprit d’Éveil nous pouvons avoir confiance en lui, même si nous ne savons pas où il nous conduit.

Le Bouddha a dit : « Le seul fait de me voir ne suffit pas à entraîner l’esprit c’est pourquoi vous devez vous entraîner et mettre en pratique mes enseignements ».

Quel est le sens véritable de prendre des Vœux de Refuge ?

Comme nous l’avons vu précédemment, en chacun des êtres, il y a le potentiel de l’état de Bouddha.

Nous avons donc ce potentiel de l’état de Bouddha, mais pourtant nous ne sommes pas un Bouddha, pourquoi ?

Quand nous parlons des êtres qui ont ce potentiel de l’état de Bouddha, nous parlons de l’ensemble de tous les êtres vivants, non pas uniquement des êtres humains. Mais il ne suffit pas d’avoir cette cause, cette graine, il faut aussi la réaliser et pour pouvoir la réaliser, il y a des moyens. Il est nécessaire de faire sortir ce potentiel qui jusqu’à présent est comme caché, il est comme à l’intérieur. Maintenant, nous devons le faire sortir.

Nous pouvons prendre l’exemple d’une graine.

Dans une graine, il y a le potentiel de plein d’autres graines, mais si nous regardons seulement cette graine, il ne nous sera pas possible de voir le potentiel de toutes les graines qui pourront par la suite apparaître. Même si nous coupons cette graine, à l’intérieur, nous ne verrons rien. En fait, il faudra les circonstances de l’eau, de la terre, de la chaleur pour que cette graine puisse finalement contenir et développer toutes les autres graines. Il en est de même pour nous. Nous avons ce potentiel de l’état de Bouddha en nous. La foi, la dévotion, la compassion, l’ensemble de toutes les circonstances extérieures seront autant de conditions à l’émergence de notre être intérieur.

Un des disciples de Milarepa, Retchungpa, fit un jour un rêve. Dans ce rêve, il voyait, dans la direction de l’Est, un soleil qui irradiait de très forts rayons de lumière, et il voyait que dans son cœur il y avait un soleil sans lumière. Les lumières provenant de l’Est touchèrent son soleil éteint qui, aussitôt touché, se mit à irradier de son cœur et l’ensemble de tous ces rayons embrassèrent complètement l’univers. Quel est le sens de ce rêve ?

A l’intérieur de nous-mêmes, nous avons ce soleil sans lumière et quand nous prenons refuge dans le Bouddha, la lumière qui irradie du soleil du Bouddha touche notre propre cœur, notre propre soleil et ainsi, peut-être, cette lumière pourra-t-elle un jour briller et irradier.