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Cérémonie de Guru Bum Tsok

Cette année marque le 1262ème anniversaire de l’arrivée du Maître Padmasambhava au Tibet. En ces temps difficiles en raison des maladies, des guerres et du réchauffement climatique, la prière au Maître Padmasambhava est un moyen puissant de dissiper les obstacles et de propager le Dharma.

C’est pourquoi Lama Kunga Kunchok organise une cérémonie de Guru Bum Tsok et invite, pour cette occasion S.E. Lhatsé Tulku Rinpoché.

L’Association Bouddhique Orgyen Rangdjoung Dorjé Ling (ABCORDL) et le Centre Culturel Tibétain Dzogchenpa (CCTD), fondés par Lama Kunga Kunchok, ont l’honneur d’apporter leur soutien à cet événement.

La cérémonie se tiendra les 24, 25 et 26 mai à la Grande Pagode du Bois de Vincennes. L’événement est gratuit, ouvert à tous sur simple inscription. Les déjeuners et collations sont offerts.


Programme

Vendredi 24 mai 2024
10h à 12h : Guru Bum Tsok
12h à 14h : Déjeuner végétarien offert aux participants
14h à 15h30 : Guru Bum Tsok
15h30 à 16h : Collation offerte aux participants
16h à 17h : Enseignement sur le développement de l’Esprit d’Eveil

Samedi 25 mai 2024
10h à 12h : Guru Bum Tsok
12h à 14h : Déjeuner végétarien offert aux participants
14h à 15h30 : Guru Bum Tsok
15h30 à 16h : Collation offerte aux participants
16h à 17h : Initiation du Rigdzin Dupa

Dimanche 26 mai 2024
10h à 12h : Guru Bum Tsok
12h à 14h : Déjeuner végétarien offert aux participants
14h à 15h30 : Guru Bum Tsok
15h30 à 16h : Collation offerte aux participants
16h à 16h30 : Enseignement sur le Rigdzin Dupa
16h30 à 17h : Initiation de longue vie du Longchen Nyingtik
17h à 17h30 : Mandala de remerciements

Pour vous inscrire à cet événement, veuillez remplir le formulaire en ligne :

Formulaire d’inscription


Les bienfaits du Guru Bum Tsok

Émanation unifiant en elle la sagesse connaissante de notre enseignant sans égal – le Seigneur des sages –, du parfait bouddha Amitābha ainsi que du Seigneur du monde qu’est le tout-puissant exalté Avalokiteśvara, le maître Padmasambhava est le second bouddha d’Oḍḍiyāna loué dans les écritures telles que celle du Filet Magique de Mañjuśrī.

Au lever du soleil, le dixième jour du mois et de l’année du singe, il s’est miraculeusement manifesté au sud-ouest du pays d’Oḍḍiyāna, dans le cœur d’un lotus sur une île du lac Sindhu, le « lac de lait ». Ayant ainsi pris naissance, il œuvra de manière inconcevable pour le bien des êtres à Oḍḍiyāna et dans de nombreuses régions, Tagzik, Gilgit, Baltistan, Ladakh, Cachemire, Inde, île de Laṅkā, Drāvida, Sumatra, Bengale, Népal, Bouthan, Kāmarūpa à l’est, Khotan, Chine, etc.

Puis, à un moment donné, lorsque ses altruistes prières d’aspiration antérieures arrivèrent à maturité, il accepta l’invitation de Trisong Detsen – le trente-huitième souverain de la dynastie tibétaine – et, en l’année eau-tigre (762), se rendit au pays des neiges, territoire le plus haut de notre planète qui a été loué dans les écritures du Victorieux comme étant le champ de conversion du sublime Avalokiteśvara. Là, sur les rives du Yarlung Tsangpo, l’abbé, le maître et le roi du Dharma se réunirent à Drakmar Ombutsel experts dans les méthodes habiles pour discipliner ceux qui doivent l’être, ils œuvrèrent si bien à travers les quatre sublimes moyens d’attraction et autres que tous les humains et non-humains entrèrent dans la sainte Doctrine, par la manière pacifique ou courroucée. Samye – l’inconcevable monastère immuable et spontanément établi – fut érigé selon trois styles et de nombreux enseignements des sūtras et tantras furent traduits après qu’un premier édit ait été publié pour le roi du Tibet et ses sujets. L’abbé et le maître mirent tous deux en place une communauté monastique initiée par les « sept hommes à l’essai » et établirent un collège d’étude et de méditation.

Le maître Padmasambhava se rendit miraculeusement dans le Tibet occidental, oriental et central. Que ce soit dans les montagnes neigeuses, les rochers ou les lacs, il pratiqua dans tous les lieux sacrés et les bénit. Afin que les enseignements des sūtras et tantras se diffusent largement dans le futur et, plus spécialement, afin que la puissance des bénédictions des mantras secrets ne disparaisse pas, après avoir concentré les instructions essentielles des tantras, il dissimula en tant que termas d’innombrables trésors spirituels tels que les « cent trésors pour soutenir la force vitale du roi » ou les « cinq grands trésors de l’Esprit ». Il prophétisa alors qu’ils seraient révélés dans le futur par de nombreux grands êtres de l’école ancienne et des écoles nouvelles qui apparaîtraient successivement et il transmit ces enseignements à chacun d’eux par mandat de l’esprit en accompagnant sa prophétie de prières d’aspiration. Dans les zones rocheuses de Samye Chimphu, de Shotö Tidro et d’ailleurs, il tourna la roue du Dharma des neuf Véhicules en transmettant notamment à ses disciples fortunés les enseignements des trois classes de tantras intérieurs tels que le Dzogchen Sangwa. En œuvrant ainsi, la lampe de la sainte Doctrine illumina la terre entière. Des accomplis des deux types de saṅgha ayant atteint la suprême réalisation, à commencer par les vingt-cinq disciples, roi et sujets, se manifestèrent sans interruption et cette lignée de transmission mêlant kamas et termas en un seul courant dans les instructions qui font mûrir et libèrent l’esprit, se développa pendant cinquante ans. C’est sur cette base que le système philosophique nyingmapa des anciennes traductions émergea et se diffusa au Tibet avec ses enseignements unissant sūtras et tantras qui embrassent la totalité de la Doctrine du Victorieux. Qui plus est, sur un plan général, le maître Padmasambhava – le second bouddha d’Oḍḍiyāna–, œuvre de manière inconcevable pour le bien des êtres dans le milliard de champs du système cosmique de Sahā et plus spécialement dans toutes les régions du Continent des Jambosiers, avec sa sagesse, son amour et sa capacité. En particulier, il embrasse dans sa compassion les disciples de notre époque marquée par les cinq dégénérescences rampantes et leur adresse avec force de profonds souhaits, ce qui a fait dire à Jamgön Mipam Rinpoché, une émanation de Mañjuśrī manifestée parmi les hommes :
Bien que la dégénérescence s’intensifie comme les ténèbres, l’activité de Padma, le seigneur des Victorieux, brille comme la lune. C’est pourquoi les bénédictions du précieux maître d’Oḍḍiyāna pénètrent l’esprit sauvage des êtres de ces temps dégénérés à la mesure des facteurs afflictifs qui se développent en eux.

Le précieux maître d’Oḍḍiyāna lui-même a dit :

Vous mes disciples qui souhaitez quitter le saṃsāra,
Adressez-moi continûment vos prières avec foi et dévotion.
Sur un ton affligé semblable à celui d’un enfant appelant ses parents au secours
Et mélodieux comme le son mélancolique du luth ou de la flûte,
Priez aux six veilles du jour et de la nuit !
Et il est écrit également dans un terma :
Méditez sur Padmasambhava
Avec un corps à la forme insubstantielle et lumineuse.
Générez alors la fierté de sa grandeur
Et récitez avec ferveur et sans interruption
Le mantra quintessentiel de Thötreng Tsal,
Comme un torrent dévalant des rochers.
Je ne pourrai moi-même faire autrement que de venir.
Lorsque vous dirigerez d’intenses prières
Vers moi, Padma d’Oḍḍiyāna,
Avec le respect né d’une forte dévotion
Et un intense sentiment de ferveur,
J’arriverai devant vous.

Comme le montrent ces mots, c’est avec dévotion que nous devons nous focaliser par l’esprit, le cœur et les tripes sur le précieux maître d’Oḍḍiyāna, sans nous contenter de prononcer de simples mots et nous devons mobiliser la foi et la vision pure avec le sentiment d’être en présence réelle d’un bouddha. Si nous prions avec concentration après avoir récité la Prière en sept vers et le Bendza Guru Mantra les bénédictions nous pénètreront rapidement, les obstacles liés aux seize formes de peurs telles que celle d’une mort avant l’heure seront dissipées alors que la longévité et les mérites s’accroîtront. Ultimement, nous rencontrerons le précieux maître d’Oḍḍiyāna, nous entendrons ses paroles et nous renaîtrons au couchant, en la Terre pure de félicité.

Tels sont certains des bienfaits inconcevables de cette pratique. En outre, on trouve ceci dans les « Bienfaits du Siddhi » du grand tertön Karma Lingpa :

Jadis, dans le glorieux [monastère de] Samye,
La dame Yeshe Tsogyal
Offrit au Seigneur d’Oḍḍiyāna
Le suprême maṇḍala extérieur, intérieur et secret.
Puis, elle se prosterna avec dévotion et s’adressa à lui :
« Dans le futur, les êtres auront l’esprit dispersé.
Incorrigibles, ils auront une vision gravement erronée de la Doctrine.
En particulier, ils seront nombreux à générer une vue fausse des profonds mantras secrets.
En ces temps-là, lorsque le Tibet sera affligé
Par les trois fléaux que sont la maladie, la guerre et la famine,
De nombreux rituels bénéfiques auront beau exister,
L’opportunité de les accomplir ne se présentera pas et les obstacles seront grands.
Les substances et instruments [pour ces rituels] ne pourront être réunis au complet
Et les êtres de ces temps mauvais vivront en désaccord.
[Aussi,] veuillez expliquer tous les bienfaits qu’il y aura
À accomplir, à ce moment-là, la pratique du maître que vous êtes ».
Le grand maître répondit :
« Pieuse femme, tu as raison.
En vue d’une telle époque future,
J’ai dissimulé de nombreux trésors bénéfiques
Mais à cause [du manque de] mérites des êtres,
Il sera très difficile de réunir les circonstances propices [pour leur révélation].
Cependant, en ce genre d’époque,
Si, dans les lieux sacrés, les grands monastères,
Au sommet des hautes montagnes ou au bord des fleuves,
Sur les sites miraculeux des dieux et des esprits,
Les tantristes préservant leurs samayas,
Les moines et moniales gardant leur discipline,
Les hommes pieux
Et les femmes de qualité
Récitent cent, mille, dix-mille, cent mille, dix millions de fois ou plus encore
Le mantra quintessentiel qu’est le Bendza Guru
Avec l’excellente motivation de l’esprit d’éveil,
Il en découlera d’inconcevable bienfaits.
Maladies, influences nocives, guerres, conflits,
Mauvaises récoltes, famines et manifestations illusoires seront pacifiés.
La pluie tombera au moment opportun
Et le pays connaîtra la bonne fortune, la vertu et l’excellence.
Dans cette vie, la suivante ou le bardo on verra en réalité ou, à défaut, dans les expériences spirituelles et les rêves, le visage du grand maître d’Oḍḍiyāna et on entendra alors ses profondes et mélodieuses paroles. Plus tard, à Ngayab Palri, on intègrera l’assemblée des vidyādharas masculins et féminins et on y pratiquera les mantras secrets. On franchira ainsi les Terres et les Voies pour atteindre le plein éveil. Qui récite cent fois sans interruption ce Bendza Guru quintessentiel, Sera apprécié par les autres
Et bénéficiera sans effort de nourritures, richesses et jouissances.
Qui le récite mille ou dix-mille fois
Submergera de sa splendeur les perceptions d’autrui
Et l’énergie des bénédictions ne connaîtra aucune entrave.
Qui le récite cent mille ou dix millions de fois,
Amènera les trois mondes sous son contrôle,
Subjuguera avec éclat les trois plans d’existence
Assujettira tous les dieux et esprits, sans exception.
Mènera sans obstacle les quatre activités éveillées
Et œuvrera de manière inconcevable pour le bien des êtres
En fonction de ses souhaits personnels.
Qui le récite trente millions ou soixante-dix millions de fois
Assujettira les huit classes de dieux et d’esprits
Sans jamais être séparé des bouddhas
Ni dissocié du Seigneur d’Oḍḍiyāna
Et toutes les tâches qu’il leur confiera seront accomplies.
Les meilleurs [pratiquants] réaliseront en cette vie le corps d’arc-en-ciel,
Les pratiquants intermédiaires embrasseront la Claire Lumière au moment de la mort
Et les moins bons se libèreront du saṃsāra dans le bardo.

Comme on le voit dans ces mots, le potentiel des bienfaits de cette pratique est inconcevable
et les décrire serait sans fin.


Voici l'article du jour :

Le transfert de conscience

Pensez que nous allons écouter cet enseignement pour libérer les êtres dont le nombre est aussi vaste que vaste est l’espace, de la souffrance du samsara, afin qu’ils atteignent l’état de Bouddha.

Nous en sommes toujours au Powa, le Transfert de Conscience. Nous avons maintenant terminé les instructions concernant le Transfert de Conscience du Corps de Vérité et nous passons au deuxième Transfert de Conscience qui est celui du Corps de Jouissance.

Ce transfert s’adresse aux personnes qui développent bien la visualisation, mais qui n’ont pas réalisé la vacuité, ni eu une compréhension de la vacuité. Ce Powa fait référence à nous car nous n’avons peut-être pas la possibilité d’effectuer la phase de création et la phase d’achèvement, nous n’avons peut-être pas la compréhension véritable de ces deux phases. Quoiqu’il en soit, comme le transfert du Corps de Vérité est très difficile à obtenir, nous pouvons essayer celui-ci.

Quand nous savons que nous devons mourir, si nous pouvons rester dans la Posture en Sept Points de Vairocana, c’est le mieux. Si cela n’est pas possible, nous pouvons être allongés, la tête au nord.

Nous allons visualiser comme nous le faisons dans cette vie. Mais au lieu de visualiser notre Lama Racine au sommet de notre tête, nous visualiserons un lotus sur lequel se trouve un disque de soleil et un disque de lune si la divinité est paisible et le contraire si la divinité est courroucée. Sur ce siège de lune, notre Lama Racine qui aura les ornements du Corps de Jouissance de Dorjé Sempa, Dorjé Chang ou Chenrezi. Il est dit que nous devons méditer les divinités avec lesquelles notre esprit est le plus stable, celles que nous pratiquons le plus particulièrement dans cette vie ci.

Si nous ne connaissons pas le Dharma, peut être n’y aura-t-il pas vraiment de divinités qui pourront apparaître. Alors qu’entendons-nous par divinité ?

En tibétain ce mot se compose de deux syllabes YI, c’est l’esprit et DAM, c’est l’engagement, littéralement, c’est le lien de l’esprit. Nous visualiserons donc la divinité avec laquelle nous avons un lien particulier et prononcerons son mantra. C’est une divinité dont nous ne parlons généralement pas à l’extérieur, c’est secret, nous la gardons pour nous, nous n’en parlons pas. C’est cela la divinité. Peut-être que nous n’en avons pas vraiment jusqu’à présent. Enfin je pense que si vous n’avez pas particulièrement de lien avec une divinité, il serait bien de prendre pour divinité Guru Rinpoché, surtout dans les temps dégénérés où nous sommes. En faisant des souhaits, Guru Rinpoché est très prompt et il y a vraiment une grande bénédiction à le choisir comme divinité. La foi que vous allez développer à l’égard de Guru Rinpoché, les prières que vous lui adressez, que ce soit quand vous êtes dans le bien-être ou dans la souffrance, (peu importe votre état d’esprit) tisseront un lien d’esprit avec lui. Il sera votre divinité.

Il est bon de méditer une divinité, en faisant ainsi, c’est comme si nous méditions cent divinités. Atisha a dit en parlant des tibétains qui aimaient les choses nouvelles que tel jour ils pratiquaient Chenrezi, le lendemain Guru Rinpoché, le surlendemain Tamdrin. Au bout du compte, à la fin de leur vie, ils ne pratiquaient aucune divinité complètement. Atisha disait lui-même : « Nous autres Indiens, ne faisons pas ainsi. ». Car ils avaient l’esprit stable. Ils choisissaient une divinité et pratiquaient jusqu’à la pleine réalisation de cette divinité. Atisha a dit : « Si nous réalisons une divinité, c’est comme si nous réalisions cent divinités. ». Il est bien, si nous avons une confiance envers une divinité, de pratiquer uniquement celle-ci. C’est à ce moment-là qu’il faudra bien examiner notre esprit car si nous pouvons acquérir un esprit stable grâce à une divinité, cela nous évitera au moment de la mort de nous poser des questions telles que : « Quelle divinité vais-je visualiser ? ». Si au moment de la mort nous nous posons toutes sortes de questions, notre esprit ne sera pas stable et cela ne sera d’aucune aide. D’autant plus qu’à ce moment-là, nous aurons besoin d’un esprit stable. Si nous avons exercé notre esprit avec une divinité, au moment de notre mort, elle viendra plus facilement.

Voici l’histoire d’Atisha et d’un de ses disciples, Droupchenpa. Ce dernier était un grand érudit qui se trouvait au Tibet, Atisha l’y rencontra. Droupchenpa discuta avec Atisha des grandes divinités, de tout ce qu’il connaissait. Atisha dit :
« Je ne sais pas pourquoi je viens au Tibet, tu es très savant mais quelle pratique fais-tu ? ». Droupchenpa répondit qu’il lui fallait faire toutes les pratiques qu’il avait pu étudier.
Atisha lui répondit : « Tu es sans doute très érudit mais au niveau du sens, là, tu es vraiment stupide ! Si seulement tu concentrais ton esprit sur juste une divinité, sur Guru Rinpoché et que tu réalisais cette divinité et cette pratique, alors tu les réaliserais toutes. »
C’est pour cela que dans cette pratique de Powa, du Transfert de Conscience, nous pouvons chaque jour, tout le temps, penser que Guru Rinpoché se trouve sur ce siège de soleil et de lune au sommet de notre tête, nous n’aurons n’aura pas de doute et spontanément Guru Rinpoché apparaîtra.

Nous devons donc visualiser en essence notre Lama Racine, sous l’aspect de Guru Rinpoché avec tous les ornements du Corps de Jouissance. Nous allons visualiser à l’intérieur de notre corps, le canal central blanc à l’extérieur, rouge à l’intérieur, irradiant de lumière. A quatre doigts en dessous du nombril, juste à l’intersection des trois canaux, une petite sphère (thiglé) de couleur blanche. Le thiglé va se transformer en une syllabe qui est celle de la divinité choisie, par exemple pour Guru Rinpoché, cette syllabe est la lettre Houng de couleur bleue. Si nous visualisons Chenrezi, ce sera le Hri de couleur blanche, si nous visualisons Manjushri ce sera un Di de couleur jaune. Ensuite comme nous l’avons vu lors des enseignements précédents, nous visualiserons un Houng qui émanera du cœur et ira fermer les neuf orifices inférieurs et supérieurs du corps. A visualiser évidemment au moment de notre mort et pendant l’entraînement du Transfert de Conscience.
Il est tout à fait possible qu’au moment de notre mort, nous n’ayons pas la force que nous avons à présent. Si nous n’avons pas la possibilité de penser que nous fermons les orifices, nous devons à ce moment-là n’avoir aucune pensée. Nous devons alors avoir l’esprit concentré en un seul point dans le canal central. Nous devons bien serrer les muscles pelviens et de l’anus pour que les souffles du bas remontent. Nous devons avoir les yeux bien ouverts. Notre langue sera placée à la racine des dents au palais. Nous devons particulièrement faire remonter les souffles du bas vers le haut et devons bien concentrer notre esprit sur le Houng de couleur bleue qui est notre esprit. Nous faisons les différentes séries de « Hic » pour faire remonter le tiglé. Progressivement notre esprit va remonter jusqu’au niveau de notre cerveau. Nous avons vu que nous devions visualiser lors des entraînements du Powa, un Hang renversé de couleur blanche au-dessus de notre tête, il permet à la conscience de redescendre sous le nombril après les exercices. Au moment de notre mort, nous n’avons pas besoin de cela car nous n’avons pas besoin que notre conscience soit bloquée. A ce moment-là, nous penserons que notre conscience va se fondre dans l’esprit de Guru Rinpoché ou de la divinité choisie, notre lien d’esprit. Quand notre esprit se fond dans le cœur de la divinité, nous pensons qu’elle se fond dans son cœur et nous n’avons pas besoin de faire redescendre notre conscience. Alors nous restons dans la non-conceptualisation, dans l’état d’indifférenciation.

Si nous pouvons mourir ainsi, notre esprit devient indifférencié avec l’esprit de la divinité et nous pouvons renaître dans un des cinq paradis purs et obtenir l’état de Rigpa, la connaissance et le Corps de Jouissance.

Pour ce Transfert de Conscience du Corps de Jouissance, des signes apparaissent attestant que ce Transfert de Conscience a été effectué. Dans le ciel, peuvent apparaître des arcs-en-ciels, des lumières ; ce sont des signes extérieurs. Pour les signes intérieurs, au niveau de la fontanelle, des bulles de sang ou de la lymphe peuvent sortir. Pour les signes secrets, nous pouvons trouver des reliques précieuses, des ringsels (pillules précieuses) de Guru Rinpoché ou Yeshé Tsogyal par exemple. Quand nous incinérons cette personne ayant atteint cet état de réalisation, d’autres manifestations peuvent apparaître telles que des lettres gravées sur leurs os, des ornements de divinités, par exemple le mala de Chenrézi ou l’épée de Manjushri ou de petites statuettes de divinités apparaissant spontanément des os du mort.

Donc, à présent, nous avons reçu les deux instructions qui concernent le Transfert de Conscience du Corps de Vérité et le Transfert de Conscience du Corps de Jouissance. Il y a en fait une petite particularité. Si vous le souhaitez, plus tard, vous pourrez poser des questions après y avoir réfléchi. Maintenant je continue les instructions du texte. De même que préparer un repas et le manger sont deux choses différentes, de même il y a aussi une différence entre ce que nous allons faire au moment de notre mort et ce que nous faisons durant l’entraînement.

Nous passons maintenant au troisième Transfert de Conscience, celui du Corps d’Émanation. A nouveau, nous réglons notre posture. Les personnes très malades peuvent rester couchées dans la position du Bouddha Shakyamuni comme lorsqu’il s’en est allé en paranirvana, la tête dans la direction du nord, la bouche dans la direction de l’ouest. Il est bon d’avoir devant son visage, une statue ou tanka de la divinité que l’on médite. Sengyé Menla ou le Bouddha Maitraya, c’est bien aussi. Si vous n’avez pas toutes ces représentations différentes, vous pouvez placer une photo de votre ami spirituel. Quoiqu’il en soit, il faut que ce soit quelqu’un que vous aimez bien. Enfin quand on dit cela, peut-être qu’en Occident nous pensons, mon ami, ma petite amie, etc, mais ce n’est pas ça. Si nous pensons ainsi, nous aurons de la souffrance, cela serait le signe d’un esprit étriqué. Donc, pas de photos de vos petits amis ! Il faut un bon autel, devant lequel nous allons nous confesser et regretter nos fautes. Si nous n’avons pas la possibilité de faire des offrandes réelles sur cet autel, nous pouvons les imaginer. Nous devons penser :
« Je vais mourir et je fais le souhait de renaître dans un corps d’émanation et de revenir sur cette terre pour aider l’ensemble de tous les êtres. Je fais le souhait d’avoir un esprit très vaste pour aider tous les êtres, je souhaite renaître avec ce Corps d’Émanation. Je fais le souhait à la suite de tous les Bouddhas et Bodhisattvas, de faire le bien de tous les êtres ».

Si nous faisons ces souhaits, nous renaîtrons ainsi avec un Corps d’Émanation. Après avoir fait ces souhaits, nous devons faire toute la visualisation du canal central, ayant fermé tous les orifices avec les Houng bleus, visualiser l’essence de Rigpa sous forme du thiglé lumineux de couleur blanche que nous faisons monter peu à peu jusqu’au sommet de la tête. A ce moment-là, notre conscience s’échappera par la narine gauche, car nous penserons à la photo ou à la thangka (peinture traditionnelle représentant une divinité) en face de nous. Si nous réalisons cela, nous revenons véritablement pour le bien de tous les êtres et nous reprenons naissance en temps que corps d’émanation.

Donc encore et encore, nous devons faire cette visualisation, penser que notre conscience va se fondre dans la photo en face de nous. Si nous n’en avons pas, nous visualiserons cette divinité ou notre maître, puis nous nous fondrons en lui. De cette manière, nous aurons un lien avec le Dharma et c’est cette connexion qui nous permettra cette renaissance et cette capacité à faire le bien des êtres.

De même que précédemment, des signes intérieurs et extérieurs vont apparaître. Les signes extérieurs sont que, dans un ciel immaculé, peuvent apparaître des nuages en forme de l’arbre qui exauce tous les désirs, de l’arbre de la boddhi ou d’une kata. Il peut y avoir une pluie de fleurs ou de la neige comme une pluie de fleurs d’arcs-en-ciel. Les signes intérieurs sont que de la narine gauche va s’écouler du sang ou la boddhicitta blanche. Quant aux signes secrets, les os prennent toutes sortes de couleurs différentes, comme les couleurs de l’arc-en-ciel et la partie haute du crâne ne brûle pas durant l’incinération.

Les instructions du Transfert de Conscience du Corps d’Émanation sont terminées. Nous avons reçu les trois instructions concernant le Transfert de Conscience du Corps de Vérité, du Corps de Jouissance et du Corps d’Émanation. Ces trois Transferts de Conscience s’effectuent quand nous avons eu la possibilité de nous entraîner ou quand il y a une longue maladie pour la même raison.

Maintenant, si nous mourons subitement, dans un accident de voiture, par exemple, dans ces cas là ces trois sortes de Powa ne peuvent être pratiquées. Nous manquons de temps, la visualisation ne peut pas se faire. Dans ce cas, nous faisons le Transfert de Conscience Immédiat.

Réfléchissez à toutes les questions qui peuvent vous venir concernant le Powa, sur les différents Transferts de Conscience, sur l’intérêt de la pratique, si vous n’avez pas pratiqué, etc. Exercez-vous. Si lors de la méditation, vous avez des questions, posez-les. Il faut que tout soit très clair dans votre esprit.