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Cérémonie de Guru Bum Tsok

Cette année marque le 1262ème anniversaire de l’arrivée du Maître Padmasambhava au Tibet. En ces temps difficiles en raison des maladies, des guerres et du réchauffement climatique, la prière au Maître Padmasambhava est un moyen puissant de dissiper les obstacles et de propager le Dharma.

C’est pourquoi Lama Kunga Kunchok organise une cérémonie de Guru Bum Tsok et invite, pour cette occasion S.E. Lhatsé Tulku Rinpoché.

L’Association Bouddhique Orgyen Rangdjoung Dorjé Ling (ABCORDL) et le Centre Culturel Tibétain Dzogchenpa (CCTD), fondés par Lama Kunga Kunchok, ont l’honneur d’apporter leur soutien à cet événement.

La cérémonie se tiendra les 24, 25 et 26 mai à la Grande Pagode du Bois de Vincennes. L’événement est gratuit, ouvert à tous sur simple inscription. Les déjeuners et collations sont offerts.


Programme

Vendredi 24 mai 2024
10h à 12h : Guru Bum Tsok
12h à 14h : Déjeuner végétarien offert aux participants
14h à 15h30 : Guru Bum Tsok
15h30 à 16h : Collation offerte aux participants
16h à 17h : Enseignement sur le développement de l’Esprit d’Eveil

Samedi 25 mai 2024
10h à 12h : Guru Bum Tsok
12h à 14h : Déjeuner végétarien offert aux participants
14h à 15h30 : Guru Bum Tsok
15h30 à 16h : Collation offerte aux participants
16h à 17h : Initiation du Rigdzin Dupa

Dimanche 26 mai 2024
10h à 12h : Guru Bum Tsok
12h à 14h : Déjeuner végétarien offert aux participants
14h à 15h30 : Guru Bum Tsok
15h30 à 16h : Collation offerte aux participants
16h à 16h30 : Enseignement sur le Rigdzin Dupa
16h30 à 17h : Initiation de longue vie du Longchen Nyingtik
17h à 17h30 : Mandala de remerciements

Pour vous inscrire à cet événement, veuillez remplir le formulaire en ligne :

Formulaire d’inscription


Les bienfaits du Guru Bum Tsok

Émanation unifiant en elle la sagesse connaissante de notre enseignant sans égal – le Seigneur des sages –, du parfait bouddha Amitābha ainsi que du Seigneur du monde qu’est le tout-puissant exalté Avalokiteśvara, le maître Padmasambhava est le second bouddha d’Oḍḍiyāna loué dans les écritures telles que celle du Filet Magique de Mañjuśrī.

Au lever du soleil, le dixième jour du mois et de l’année du singe, il s’est miraculeusement manifesté au sud-ouest du pays d’Oḍḍiyāna, dans le cœur d’un lotus sur une île du lac Sindhu, le « lac de lait ». Ayant ainsi pris naissance, il œuvra de manière inconcevable pour le bien des êtres à Oḍḍiyāna et dans de nombreuses régions, Tagzik, Gilgit, Baltistan, Ladakh, Cachemire, Inde, île de Laṅkā, Drāvida, Sumatra, Bengale, Népal, Bouthan, Kāmarūpa à l’est, Khotan, Chine, etc.

Puis, à un moment donné, lorsque ses altruistes prières d’aspiration antérieures arrivèrent à maturité, il accepta l’invitation de Trisong Detsen – le trente-huitième souverain de la dynastie tibétaine – et, en l’année eau-tigre (762), se rendit au pays des neiges, territoire le plus haut de notre planète qui a été loué dans les écritures du Victorieux comme étant le champ de conversion du sublime Avalokiteśvara. Là, sur les rives du Yarlung Tsangpo, l’abbé, le maître et le roi du Dharma se réunirent à Drakmar Ombutsel experts dans les méthodes habiles pour discipliner ceux qui doivent l’être, ils œuvrèrent si bien à travers les quatre sublimes moyens d’attraction et autres que tous les humains et non-humains entrèrent dans la sainte Doctrine, par la manière pacifique ou courroucée. Samye – l’inconcevable monastère immuable et spontanément établi – fut érigé selon trois styles et de nombreux enseignements des sūtras et tantras furent traduits après qu’un premier édit ait été publié pour le roi du Tibet et ses sujets. L’abbé et le maître mirent tous deux en place une communauté monastique initiée par les « sept hommes à l’essai » et établirent un collège d’étude et de méditation.

Le maître Padmasambhava se rendit miraculeusement dans le Tibet occidental, oriental et central. Que ce soit dans les montagnes neigeuses, les rochers ou les lacs, il pratiqua dans tous les lieux sacrés et les bénit. Afin que les enseignements des sūtras et tantras se diffusent largement dans le futur et, plus spécialement, afin que la puissance des bénédictions des mantras secrets ne disparaisse pas, après avoir concentré les instructions essentielles des tantras, il dissimula en tant que termas d’innombrables trésors spirituels tels que les « cent trésors pour soutenir la force vitale du roi » ou les « cinq grands trésors de l’Esprit ». Il prophétisa alors qu’ils seraient révélés dans le futur par de nombreux grands êtres de l’école ancienne et des écoles nouvelles qui apparaîtraient successivement et il transmit ces enseignements à chacun d’eux par mandat de l’esprit en accompagnant sa prophétie de prières d’aspiration. Dans les zones rocheuses de Samye Chimphu, de Shotö Tidro et d’ailleurs, il tourna la roue du Dharma des neuf Véhicules en transmettant notamment à ses disciples fortunés les enseignements des trois classes de tantras intérieurs tels que le Dzogchen Sangwa. En œuvrant ainsi, la lampe de la sainte Doctrine illumina la terre entière. Des accomplis des deux types de saṅgha ayant atteint la suprême réalisation, à commencer par les vingt-cinq disciples, roi et sujets, se manifestèrent sans interruption et cette lignée de transmission mêlant kamas et termas en un seul courant dans les instructions qui font mûrir et libèrent l’esprit, se développa pendant cinquante ans. C’est sur cette base que le système philosophique nyingmapa des anciennes traductions émergea et se diffusa au Tibet avec ses enseignements unissant sūtras et tantras qui embrassent la totalité de la Doctrine du Victorieux. Qui plus est, sur un plan général, le maître Padmasambhava – le second bouddha d’Oḍḍiyāna–, œuvre de manière inconcevable pour le bien des êtres dans le milliard de champs du système cosmique de Sahā et plus spécialement dans toutes les régions du Continent des Jambosiers, avec sa sagesse, son amour et sa capacité. En particulier, il embrasse dans sa compassion les disciples de notre époque marquée par les cinq dégénérescences rampantes et leur adresse avec force de profonds souhaits, ce qui a fait dire à Jamgön Mipam Rinpoché, une émanation de Mañjuśrī manifestée parmi les hommes :
Bien que la dégénérescence s’intensifie comme les ténèbres, l’activité de Padma, le seigneur des Victorieux, brille comme la lune. C’est pourquoi les bénédictions du précieux maître d’Oḍḍiyāna pénètrent l’esprit sauvage des êtres de ces temps dégénérés à la mesure des facteurs afflictifs qui se développent en eux.

Le précieux maître d’Oḍḍiyāna lui-même a dit :

Vous mes disciples qui souhaitez quitter le saṃsāra,
Adressez-moi continûment vos prières avec foi et dévotion.
Sur un ton affligé semblable à celui d’un enfant appelant ses parents au secours
Et mélodieux comme le son mélancolique du luth ou de la flûte,
Priez aux six veilles du jour et de la nuit !
Et il est écrit également dans un terma :
Méditez sur Padmasambhava
Avec un corps à la forme insubstantielle et lumineuse.
Générez alors la fierté de sa grandeur
Et récitez avec ferveur et sans interruption
Le mantra quintessentiel de Thötreng Tsal,
Comme un torrent dévalant des rochers.
Je ne pourrai moi-même faire autrement que de venir.
Lorsque vous dirigerez d’intenses prières
Vers moi, Padma d’Oḍḍiyāna,
Avec le respect né d’une forte dévotion
Et un intense sentiment de ferveur,
J’arriverai devant vous.

Comme le montrent ces mots, c’est avec dévotion que nous devons nous focaliser par l’esprit, le cœur et les tripes sur le précieux maître d’Oḍḍiyāna, sans nous contenter de prononcer de simples mots et nous devons mobiliser la foi et la vision pure avec le sentiment d’être en présence réelle d’un bouddha. Si nous prions avec concentration après avoir récité la Prière en sept vers et le Bendza Guru Mantra les bénédictions nous pénètreront rapidement, les obstacles liés aux seize formes de peurs telles que celle d’une mort avant l’heure seront dissipées alors que la longévité et les mérites s’accroîtront. Ultimement, nous rencontrerons le précieux maître d’Oḍḍiyāna, nous entendrons ses paroles et nous renaîtrons au couchant, en la Terre pure de félicité.

Tels sont certains des bienfaits inconcevables de cette pratique. En outre, on trouve ceci dans les « Bienfaits du Siddhi » du grand tertön Karma Lingpa :

Jadis, dans le glorieux [monastère de] Samye,
La dame Yeshe Tsogyal
Offrit au Seigneur d’Oḍḍiyāna
Le suprême maṇḍala extérieur, intérieur et secret.
Puis, elle se prosterna avec dévotion et s’adressa à lui :
« Dans le futur, les êtres auront l’esprit dispersé.
Incorrigibles, ils auront une vision gravement erronée de la Doctrine.
En particulier, ils seront nombreux à générer une vue fausse des profonds mantras secrets.
En ces temps-là, lorsque le Tibet sera affligé
Par les trois fléaux que sont la maladie, la guerre et la famine,
De nombreux rituels bénéfiques auront beau exister,
L’opportunité de les accomplir ne se présentera pas et les obstacles seront grands.
Les substances et instruments [pour ces rituels] ne pourront être réunis au complet
Et les êtres de ces temps mauvais vivront en désaccord.
[Aussi,] veuillez expliquer tous les bienfaits qu’il y aura
À accomplir, à ce moment-là, la pratique du maître que vous êtes ».
Le grand maître répondit :
« Pieuse femme, tu as raison.
En vue d’une telle époque future,
J’ai dissimulé de nombreux trésors bénéfiques
Mais à cause [du manque de] mérites des êtres,
Il sera très difficile de réunir les circonstances propices [pour leur révélation].
Cependant, en ce genre d’époque,
Si, dans les lieux sacrés, les grands monastères,
Au sommet des hautes montagnes ou au bord des fleuves,
Sur les sites miraculeux des dieux et des esprits,
Les tantristes préservant leurs samayas,
Les moines et moniales gardant leur discipline,
Les hommes pieux
Et les femmes de qualité
Récitent cent, mille, dix-mille, cent mille, dix millions de fois ou plus encore
Le mantra quintessentiel qu’est le Bendza Guru
Avec l’excellente motivation de l’esprit d’éveil,
Il en découlera d’inconcevable bienfaits.
Maladies, influences nocives, guerres, conflits,
Mauvaises récoltes, famines et manifestations illusoires seront pacifiés.
La pluie tombera au moment opportun
Et le pays connaîtra la bonne fortune, la vertu et l’excellence.
Dans cette vie, la suivante ou le bardo on verra en réalité ou, à défaut, dans les expériences spirituelles et les rêves, le visage du grand maître d’Oḍḍiyāna et on entendra alors ses profondes et mélodieuses paroles. Plus tard, à Ngayab Palri, on intègrera l’assemblée des vidyādharas masculins et féminins et on y pratiquera les mantras secrets. On franchira ainsi les Terres et les Voies pour atteindre le plein éveil. Qui récite cent fois sans interruption ce Bendza Guru quintessentiel, Sera apprécié par les autres
Et bénéficiera sans effort de nourritures, richesses et jouissances.
Qui le récite mille ou dix-mille fois
Submergera de sa splendeur les perceptions d’autrui
Et l’énergie des bénédictions ne connaîtra aucune entrave.
Qui le récite cent mille ou dix millions de fois,
Amènera les trois mondes sous son contrôle,
Subjuguera avec éclat les trois plans d’existence
Assujettira tous les dieux et esprits, sans exception.
Mènera sans obstacle les quatre activités éveillées
Et œuvrera de manière inconcevable pour le bien des êtres
En fonction de ses souhaits personnels.
Qui le récite trente millions ou soixante-dix millions de fois
Assujettira les huit classes de dieux et d’esprits
Sans jamais être séparé des bouddhas
Ni dissocié du Seigneur d’Oḍḍiyāna
Et toutes les tâches qu’il leur confiera seront accomplies.
Les meilleurs [pratiquants] réaliseront en cette vie le corps d’arc-en-ciel,
Les pratiquants intermédiaires embrasseront la Claire Lumière au moment de la mort
Et les moins bons se libèreront du saṃsāra dans le bardo.

Comme on le voit dans ces mots, le potentiel des bienfaits de cette pratique est inconcevable
et les décrire serait sans fin.


Voici l'article du jour :

La prière royale

En sanskrit : Ârya Bhadra Tcharya Pranidhâna Radza, en tibétain : Phakpa zangpo tchöpaï mönlam gyi guyelpo (la Reine des prières de souhaits, aspiration à l’excellence de la noble conduite).

Hommage au Juvénile Ârya Manjushri !
 
Le corps, la parole et l’esprit purs, je rends hommage et me prosterne devant tous les Lions parmi les hommes, du passé, du présent et de l’avenir, sans exception, en chaque monde des dix directions.
 
Les pouvoirs de la prière d’aspiration à la conduite excellente rendent tous les Victorieux réellement présents à mon esprit ; je leur rends parfaitement hommage en me prosternant avec des corps aussi nombreux que toutes les particules constituantes des champs de manifestation.
 
Sur chaque atome se tiennent autant de Bouddhas que les univers comptent d’atomes, chacun assis parmi tous ses Fils spirituels. De même, je conçois que l’entière étendue des phénomènes, tout l’espace absolu, est entièrement rempli de Victorieux.
 
Avec les harmonies que produisent un océan de tous les sons et un océan inépuisable de voix, j’énonce parfaitement les qualités de tous les Conquérants et fais la louange de tous ceux-qui-s’en-furent-en-la-félicité.
 
Par de merveilleuses fleurs, de splendides guirlandes, divers onguents et cymbales, de sublimes parasols, de magnifiques lampes et les plus fins encens, j’honore d’offrandes tous ces Vainqueurs.
 
Par de purs vêtements de choix, de somptueuses senteurs, des amoncellements particuliers de poudres fines hauts comme le mont Méru, excellemment disposés en un déploiement magnifique, j’honore d’offrandes tous ces Vainqueurs.
 
A l’aide de diverses offrandes vastes et inégalées, je glorifie tous les Vainqueurs. Par la force de ma foi en l’excellent comportement, je me prosterne devant tous les Vainqueurs et leur fais des offrandes.
 
Quelles que soient les fautes que j’ai commises avec le corps, la parole et même avec l’esprit, sous l’emprise du désir-attachement, de l’aversion ou de la confusion opaque, je les dévoile toutes, une par une.
 
Je me réjouis de tous les mérites, quels qu’ils soient : des Conquérants des dix directions, des Fils de Vainqueurs, des êtres qui se sont conquis eux-mêmes, de ceux qui s’entraînent, de ceux qui ne s’entraînent plus et de tous les êtres.
 
J’invoque toutes les lampes de tous les mondes -des supports destructibles- des dix directions, qui, traversant les degrés vers l’Eveil, ont actualisé la Bouddhéité dépourvue d’attachement ; je prie tous ces Protecteurs de mettre en mouvement l’insurpassable cycle de démonstration du Dharma.
 
Les mains jointes, je supplie ceux qui ont l’intention de montrer l’au-delà-de-la-souffrance, de demeurer durant autant d’ères cosmiques qu’il existe de particules, pour le bénéfice et le bonheur de tous les êtres.
 
Le plus infime mérite que j’ai pu accumuler en me prosternant, en offrant, en me confessant, en me réjouissant, en exhortant et en suppliant, je le dédie à l’Eveil.
 
J’honore d’offrandes tous les Bouddhas du passé, ainsi que ceux présents dans les mondes des dix directions. Puissent ceux qui ne sont pas encore venus promptement parachever leurs aspirations, et, progressant graduellement vers l’Illumination, se manifester en tant que Bouddhas.
 
Puissent tous les supports destructibles des dix directions, quel que soit leur nombre, être vastement purifiés ; puissent-ils tous être emplis de Vainqueurs et de fils de Vainqueurs ayant siégé au pied du souverain Arbre de l’Eveil.
 
Puissent tous ceux dotés d’esprit, dans les dix directions, aussi nombreux soient-ils, demeurer à jamais heureux et libres de maladies ; puissent-ils être en harmonie avec la teneur du Dharma et voir leurs espoirs satisfaits.
 
Puisse ma conduite être celle des Bodhisattvas, et puissé-je me souvenir de mes naissances quel que soit mon état d’existence. Transporté de trépas en naissances, dans toutes mes vies, puissé-je toujours être un parfait renonçant.
 
Suivant les Pas des Vainqueurs, puissé-je m’entraîner, amener l’excellence du noble Comportement à sa perfection finale, et, en pratiquant constamment une éthique pure et immaculée, adopter une conduite sans fautes ni déclin.
 
Dans la langue des dieux, des nagas et des démons, dans la langue des esprits malins et des humains, par le moyen de tous les sons que comprennent les migrants et en tout langage, puissé-je enseigner le Dharma.
 
Ainsi, puissé-je m’efforcer d’accomplir les Paramitas, et sans jamais oublier mon intention d’atteindre l’Eveil, puisse la totalité des nuisances de nature à l’obscurcir être complètement dissipée.
 
Libéré du karma, des afflictions mentales et du démon des activités, quel que soit mon état d’existence, puissé-je agir pour tous les êtres des mondes tel un lotus immaculé au-dessus des eaux, tels le soleil et la lune brillant imperturbablement dans le ciel.
 
En tous les Royaumes de toutes les directions, puissé-je parfaitement apaiser les souffrances des mondes inférieurs. En établissant tous les êtres dans les différentes formes de félicité, puissé-je œuvrer au bénéfice de tous les migrants.
 
Amenant l’entière Activité Eveillée à son terme, puissé-je œuvrer en accord avec la façon d’agir de tous les êtres dotés d’esprit, excellemment enseigner les nobles comportements et en faire acte au long de tous les kalpas à venir.
 
Puissé-je continuellement être en compagnie de ceux dont les activités s’apparentent aux miennes ; et à travers nos corps, nos paroles et même nos pensées, puissions-nous agir à l’unisson et puissent nos aspirations être une.
 
Puissé-je toujours rencontrer les amis qui veulent m’être bénéfiques, ces amis qui montrent l’attitude parfaite, et puissent-ils ne jamais quitter mes pensées.
 
Puissé-je toujours apercevoir personnellement les Victorieux, ces Protecteurs entourés de Fils de Bouddhas ; et sans fatigue, tout au long des futurs kalpas, les honorer de vastes offrandes.
 
Puissé-je détenir l’authentique Dharma des Vainqueurs et faire apparaître toutes les activités Eveillées ; m’entraînant purement à la conduite parfaite, puissé-je agir de la sorte au long de tous les kalpas à venir.
 
En gravitant dans tous les mondes du devenir, puissé-je acquérir des mérites et une sagesse inexhaustibles et devenir un trésor inépuisable de qualités : de moyens habiles et d’intelligence supérieure, de Samadhi et d’émancipation parfaite.
 
Puissé-je percevoir que, sur un seul atome, demeurent autant de champs purs qu’il existe d’atomes, chacun étant rempli de Bouddhas, au-delà du concevable, qui résident au milieu de leurs Fils en pratiquant l’activité Eveillée.
 
Ainsi, partout, dans toutes les directions, en l’espace d’un seul cheveu, demeurent, aussi nombreux que les Bouddhas des trois temps, un océan de Bouddhas dans un océan de Champs de Bouddhas. Puissé-je m’engager complètement à leur suite pendant un océan de kalpas.
 
D’une Parole unique de Conquérant, s’écoule un océan de sons et de langages dotés des purs aspects de la mélodieuse Eloquence de tous les Vainqueurs, s’ajustant à la pensée de chaque migrant. Puissé-je continuellement mettre en pratique la Parole des Bouddhas.
 
Tous les Vainqueurs établis dans les trois temps font parfaitement tourner les différents aspects de la Roue ; avec toute la force de mon esprit, puissé-je moi-même m’atteler pleinement à l’accomplissement de leur inépuisable et harmonieuse Parole ;
 
et, alors même qu’elle pénètre tous les kalpas à venir, puissé-je personnellement l’appliquer à tout instant. A chaque fraction de seconde, puissé-je m’employer à être introduit en l’intégralité de chacune de toutes les ères cosmiques des trois temps.
 
Puissé-je voir, instantanément, l’ensemble de tous les Lions parmi les hommes présents dans ces trois temps. Et puissé-je, par le pouvoir de l’émancipation parfaite de l’illusion, m’appliquer en permanence à l’objet de leurs Pratiques.
 
Puissé-je manifester sur une seule particule, l’intégralité des champs purs disposés dans les trois temps, et ainsi être introduit en la totalité des Royaumes de Victorieux dans toutes les directions.
 
Ceux qui sont appelés à illuminer les supports destructibles réaliseront progressivement les étapes de la Bouddhéité, feront tourner la Roue et montreront l’au-delà-de-la-souffrance : la quiétude suprême, la Paix finale. Puissé-je me rendre en la présence de tous ces Protecteurs.
 
Par le pouvoir des promptes émanations magiques, le pouvoir du véhicule de tous les accès, le pouvoir de la conduite possédant toutes les qualités, le pouvoir de l’Amour tout-imprégnant, par le pouvoir du mérite de la vertu qui surpasse tout, le pouvoir de la sagesse intemporelle dénuée d’attachement et par les pouvoirs de la connaissance supérieure, des méthodes et de la concentration, puissé-je parfaitement accomplir les pouvoirs de l’Eveil.
 
Puissé-je parfaitement purifier les pouvoirs du karma, anéantir intégralement les pouvoirs des afflictions obscurcissantes, réduire entièrement à néant les pouvoirs des démons et amener à sa conclusion le pouvoir de l’excellente conduite.
 
Puissé-je épurer un océan d’univers, libérer totalement un océan d’êtres, comprendre pleinement un océan de Dharma, réaliser complètement un océan de sagesse, clarifier un océan d’activités, parachever un océan d’aspirations, éminemment honorer d’offrandes un océan de Bouddhas et pratiquer inlassablement pendant un océan de kalpas.
 
Tous les Vainqueurs présents dans les trois temps ont effectué des prières d’aspiration à l’activité Eveillée variées, et se sont éveillés grâce à l’excellent comportement de l’Eveil. Puissé-je amener tout ceci sans exception à sa perfection finale.
 
Le Fils aîné des Conquérants est appelé Samantabhadra, nommément « l’entièrement bon » ; afin de pratiquer avec la même dextérité que cet expert, je dédie intégralement toute cette vertu.
 
Puissé-je, avec la même Science que (ce même) Kuntu Zangpo, excellemment destiner -quels qu’ils soient- mes corps pur, paroles pures, esprit pur, activités pures et vastes champs de manifestation parfaitement purs.
 
Afin de pratiquer la vertu qui imprègne tout, puissé-je agir en accord avec les aspirations de Manjushri, et parachever l’ensemble de ces activités sans faiblir durant toutes les grandes ères cosmiques du futur.
 
Puissent mes actions être sans commune mesure, puissent mes qualités ne connaître aucune limite ; me reposant dans l’activité infinie, puisse tout ceci s’émaner miraculeusement.
 
Illimitée est l’étendue de l’espace, de même illimité est le nombre des êtres vivants ; illimités sont le karma et les afflictions des êtres, telles sont les limites de mes aspirations.
 
On peut offrir à tous les Victorieux une infinité de champs purs des dix directions, parés de toutes les richesses et de précieux ornements, et leur offrir les plus sublimes bonheurs des dieux et des hommes pendant autant de kalpas qu’il existe d’atomes dans l’univers ; mais quiconque, en entendant cette reine des Dédicaces, ressent le désir fervent de répondre à l’appel du suprême Eveil, et fait naître en lui de la foi, ne serait-ce qu’une seule fois, engendre un mérite Ô combien supérieur.
 
Quiconque aura ’planté’ cette prière d’aspiration à l’attitude parfaite sera libéré des renaissances inférieures et délaissera les mauvais compagnons, il apercevra bientôt Amitabha - Apparences Infinies.
 
Dans cette vie même il sera rassasié de bonheur, tout lui sera excellent, et avant longtemps, deviendra tel Samantabhadra lui-même.
 
Ceux qui, sous la domination de la non-connaissance, ont commis les cinq grandes fautes funestes sans intermédiaires, seront rapidement et entièrement purifiés s’ils récitent l’excellente conduite.
 
Ils possèderont sagesse suprême, marques physiques (extraordinaires),(famille de) bonne classe, teint radieux ; les démons et les tirthikas ne pourront les vaincre et les trois mondes les honoreront d’offrandes.
 
Ils se rendront sans tarder sous le puissant arbre de l’Eveil, et, s’y étant assis pour le bien des êtres, s’éveilleront à la Bouddhéité, feront tourner la Roue parfaite et soumettront les hordes de démons.
 
Détenir, enseigner ou lire cette prière d’aspiration à la conduite excellente engendre un mûrissement connu seulement des Bouddhas ; n’ayons aucun doute qu’il s’agit du suprême Eveil.
 
Avec la même Science que l’héroïque Manjushri, et de même que Samantabhadra, m’entraînant sur leurs traces, je dédie entièrement cette vertu.
 
Tous les Vainqueurs des trois temps font l’éloge de la dédicace comme prodigieuse, je dédie de même parfaitement tout mon mérite et ses racines, afin de parvenir à ce noble comportement.
 
A l’heure de ma mort, l’ensemble de tous les voiles se dissipant, et Amitabha -Apparences Infinies- m’apparaissant directement, puissé-je résolument me rendre en Déwatchen.
 
Arrivé là, puissent toutes ces prières de souhaits se réaliser sans exception ; et les accomplissant toutes complètement, puissé-je être bénéfique aux êtres aussi longtemps que dureront les mondes du devenir.
 
Né au sein d’un parfait lotus de toute splendeur en cet excellent et joyeux royaume -le mandala des Conquérants-, puissé-je recevoir personnellement une prophétie du Vainqueur Amitabha lui-même.
 
Là, ayant effectivement reçu cette prédiction, à l’aide de milliards de milliards d’émanations, par la force de mon entendement, puissé-je grandement aider les êtres dans l’ensemble des dix directions.
 
Que la plus infime vertu que j’ai pu amasser en plantant cette prière d’aspiration à la conduite parfaite, serve à exaucer instantanément l’intégralité des prières vertueuses des êtres.
 
Que les authentiques mérites sans limites acquis en dédiant cette prière d’aspiration à l’activité excellente, établissent parfaitement les migrants se noyant dans les eaux impétueuses de la souffrance, en l’état d’Amitabha - Lumière Infinie.
 
Que cette prière royale, souveraine parmi les sublimes, apporte secours à tous les êtres sans fin ; et que l’accomplissement de cette Parole sacrée, ornement de Samantabhadra, vide entièrement tous les royaumes inférieurs sans exception.
 
Ici s’achève la reine des prières d’aspiration à l’excellence du noble comportement.

Traduite, entre autres, par les Pandits indiens Dzina Mitra et Surendra Bodhi, et par le Lotsawa Bandé Yeshé Dé, à la demande pressante du grand Lotsawa Bairotsana.